Il aurait peut-être aimé avoir son mot à dire dans la venue du nouveau manager, mais Nacer Bouhanni n’a pas été consulté avant que Cédric Vasseur ne reprenne les rênes de l’équipe Cofidis. Le sprinteur français a pourtant tout a gagné au sortir d’un hiver plein de transformations.
Lui épargner un surplus de pression
Une deuxième place à quelques centimètres de Mark Cavendish, pour une course de reprise. Il y aurait pu avoir pire scénario pour Nacer Bouhanni, mais ce jeudi sur le Tour de Dubaï, il a déjà un peu rassuré ceux qui pouvaient s’inquiéter pour lui. Bientôt un an après son grave accident survenu sur le Tour du Yorkshire, il veut mettre tout ça derrière lui et reprendre une marche en avant qu’il semble avoir stoppé depuis sa signature chez Cofidis. Cédric Vasseur est d’ailleurs venu pour ça, et n’a pas hésité à faire bouger les lignes ces dernières semaines. Le sprinteur maison, au centre du projet depuis son recrutement, est toujours l’élément phare de l’équipe nordiste : mais son influence a été réétudiée, et tout sera désormais un peu moins centré autour de lui. Bouhanni pourrait le prendre comme une punition, mais on peut y lire tout autre chose, notamment un moyen de lui retirer un peu de pression.
Le nouveau manager assure en effet que l’ancien champion de France n’a pas besoin de six coureurs autour de lui pour briller. C’est sans doute vrai, mais on ne peut pas dire non plus qu’il est meilleur lorsqu’il est isolé. En revanche, ne pas avoir à supporter toutes les attentes de l’équipe ne peut que lui faire le plus grand bien. Avec un salaire à sept chiffres et un statut de vainqueur d’étapes sur le Giro et la Vuelta, il avait débarqué chez Cofidis, il y a trois ans, avec le costume du sauveur. L’équipe était engluée dans le ventre-mou de la deuxième division, et Bouhanni devait lui faire sortir la tête de l’eau. Il a en partie réussi, en gagnant assez pour remporter deux fois le classement UCI Europe Tour. Mais sur les grandes épreuves, le bat blesse. Et les critiques pleuvent, surtout quand Arnaud Démare, son rival et ancien coéquipier, remporte en deux saisons Milan-Sanremo puis une étape du Tour de France.
Déjà proche du succès
Il fallait donc changer des choses. Christophe Laporte, en 2018, sera moins présent aux côtés de Bouhanni. Jesus Herrada, recrue importante de l’intersaison, l’aidera lui à assumer le leadership de l’équipe. Et Cofidis, pas malchanceuse au jeu des invitations, bénéficiera d’un très gros calendrier, qui passera par toutes les épreuves ASO mais aussi Milan-Sanremo, la Vuelta ou le Tour de Catalogne. Signe que les organisateurs font toujours confiance à Nacer Bouhanni, malgré l’arrivée de Vital Concept, un concurrent de taille au moment d’obtenir des wild-cards. De son côté, le Français fait une reprise encourageante. Lui qui avait choisi l’Espagne ces dernières années a cette fois opté pour Dubaï et un plateau de sprinteurs bien plus relevé. Et il a failli lever les bras, déjà. Il s’en est fallu d’un poil de confiance supplémentaire, peut-être, qui lui aurait permis de lancer son sprint juste avant Mark Cavendish et de le devancer sur la ligne ce jeudi. Mais c’est une question de temps, désormais.
Selon Carlton Kirby, commentateur sur Eurosport UK, il ne s’entend pas avec ses coéquipiers ce qui, j’imagine, est un sacré handicap pour un train.
Ça va peut être changer. Autant ils n’ont pas vraiment été utiles sur les deux premières étapes, mais là les Cofidis étaient tous convenablement bien placés et son poisson pilote l’a parfaitement déposer au bon moment dans les bonnes roues.
Jesus Herrada et aussi Daniel Teklehaimanot qui peut franchir un palier.
pas forcément “franchir un palier” mais être un équipier modèle et un baroudeur qu’on aimerait voir gagner, certainement.
Une deuxième place au “Dubaï tour” qui, au vu du plateau de sprinters, vaut toutes les victoires sur les courses françaises du début de saison !