Jérôme Pineau a commencé la saison sourire aux lèvres, Julien Morice rapportant à Vital Concept une victoire dès le premier jour de course de l’équipe. Mais le leader Bryan Coquard, lui, a pour le moment du mal à se mettre en route. Alors même si le mois de février débute à peine, est-ce inquiétant de voir le sprinteur français tourner autour du succès sans lever les bras ?

Non par Baptiste Allaire

Ouvrez le calendrier : Bryan Coquard n’a pris part qu’à deux courses (le Sharjah Tour et l’Etoile de Bessèges), et on lui reproche – déjà – de ne pas gagner… Les suiveurs peuvent être sévères. Le transfuge de Direct Energie débute avec sa nouvelle équipe Vital Concept. Quitter le cocon « familial » de Jean-René Bernaudeau est un grand changement. Il doit trouver, avec ses nouveaux coéquipiers, une nouvelle alchimie. Évidemment, s’incliner face à Jakub Marezcko, Marc Sarreau ou Christophe Laporte n’est pas le meilleur début de saison possible. Le train Vital Concept a connu quelques défauts, mais c’est une question de rodage.

Sa célébration précoce sur l’Etoile de Bessèges lui coûte une victoire d’étape, qui, sans aucun doute, l’aurait soulagé. « Une erreur de débutant », selon ses propres mots. Pourtant, Bryan Coquard a les jambes. Déjà trois fois deuxième cette année, avec six top dix en neuf jours de course, le sprinteur français est bien en forme. En s’alignant sur ces courses, il espérait faire le plein de confiance. Vital Concept compte sur lui : il est la figure de proue du projet, c’est lui qui doit gagner et ouvrir les portes des grandes courses à ses coéquipiers. Mais Rome ne s’est pas construit en un jour. Coquard doit trouver de nouveaux repères. Cette période de rodage est logique. Un peu de patience, il ne lui manque qu’un déclic pour lancer sa saison.

Oui par Robin Watt

Inquiétant n’est sans doute pas le mot. Quelque soit la suite de la saison pour Coquard, au moment de faire les comptes, en fin de saison, des victoires au Sharjah Tour et sur l’Etoile de Bessèges compteront bien peu. Ce n’est pas là qu’on lui demande de gagner. Mais un grand exercice se construit étape par étape : il faut monter en puissance physiquement, et psychologiquement. Le choix de Bryan Coquard, cet hiver, a été au cœur de nombreux débats. Il veut montrer rapidement qu’il ne s’est pas trompé, et c’est logique. Mais c’est une pression supplémentaire dont il n’avait sûrement pas besoin. Et tant qu’il n’en sera pas débarrassé, tout sera plus compliqué.

Gagner à Bessèges n’était pas indispensable, mais ne pas avoir gagné va démultiplier la pression pour sa prochaine course, le Tour d’Oman, où la concurrence sera d’ailleurs un peu plus grande – Cavendish, Bouhanni, Kristoff seront au départ. Si inquiétude il y a, c’est en fait parce qu’il aurait été plus “facile” pour le Français d’ouvrir son compteur sur ses deux premières courses de la saison. Désormais, tout va se corser, et c’est pourtant là que sera attendu Coquard. Surtout si Vital Concept veut obtenir dans les prochaines semaines l’une des dernières invitations pour l’Amstel, l’un des grands objectifs de son leader.

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