On ne va pas se mentir, la nouvelle formation Vital Concept Cycling Club allait nécessairement être la cinquième roue du carrosse des wild cards pour le Tour de France. Reste que la sélection dévoilée par ASO ce lundi est devenue malgré tout une source de frustration.
Un choix sportif
Bryan Coquard rêvait de Paris-Nice, du Tour de France, de l’Amstel Gold Race et de Milan-Sanremo. Mais pour les deux premiers, c’est déjà râpé. Dépendante d’ASO et de ses invitations, Vital Concept ne disputera que le Dauphiné en juin. L’équipe, bâtie en quelques mois par Jérôme Pineau, avait de grandes ambitions pour sa première saison en Continental Pro, mais la formation bretonne va devoir faire ses preuves avant de réclamer sa place sur la plus grande course du monde. « C’est une première déception dans cette aventure, souligne pour la Chronique du Vélo le manager, mais on prend acte et ça ne ralentit en rien le projet. »
« La sélection a été plus compliquée que d’habitude, s’est justifié Christian Prudhomme. C’est dû à la richesse du cyclisme français qui compte cinq équipes de deuxième division, alors que nous n’avons en tant qu’organisateurs que quatre places. » Sur ces quatre places, au moins une devait revenir à une équipe étrangère. Ça sera une nouvelle fois Wanty Groupe-Gobert, auteur d’un premier Tour encourageant sous l’impulsion du Français Guillaume Martin. « C’est sûr que ce serait une déception de ne pas y être, nous expliquait-il en novembre, d’autant plus qu’on a montré qu’on avait les arguments et le niveau pour y participer. » Du côté des formations étrangères, seule Aqua Blue Sport, bonne surprise sur la Vuelta, avait publiquement émis le souhait d’aller sur le Tour avant de prospecter du côté de RCS en quête d’une place sur le Giro.
Parmi les équipes françaises, Delko Marseille partait avec une longueur de retard, mais a obtenu une place sur Paris-Nice. « On a beaucoup hésité, mais on a privilégié la proximité régionale », précise Prudhomme. Avec le recrutement de Warren Barguil, Fortuneo-Samsic ne pouvait pas être écartée de cette sélection. Avec un grand départ donné en Vendée et une présence historique sur le Tour, Direct Energie faisait partie également des incontournables. Un petit doute subsistait quant à la présence de Cofidis, décevante à plusieurs reprises malgré son leader Nacer Bouhanni. L’équipe nordiste présente néanmoins plus de garanties que Vital Concept sur le papier. Au-delà des sprints, l’équipe de Cédric Vasseur peut aussi s’illustrer en montagne grâce son contingent espagnol (Navarro et les frères Herrada).
Un processus contesté
Les organisateurs du Tour n’ont pas dérogé à leur politique. Les équipes nouvelle-nées doivent faire leur preuve avant d’obtenir un billet pour le grand départ. « Nous aimons les projets qui se construisent petit à petit. On l’a vu avec Skil (ancien nom de Sunweb) et Bora que l’on a aidé à grandir. On le voit avec Fortuneo-Samsic », a souligné Prudhomme. Pas de quoi faire peur à Vital Concept qui a clamé haut et fort sa volonté de prendre le départ du Tour. À la présentation de l’équipe en début d’année, Pineau et ses protégés souhaitaient qu’ASO prenne son temps avant de trancher.
ASO a fait l’inverse en présentant son arbitrage dès le 8 janvier, un record de précocité. À titre de comparaison, la sélection pour le Tour 2013 était intervenue le 27 avril. Au jeu des « si », Coquard aurait pu claquer une victoire sur l’Amstel dans ce laps de temps. Pineau n’en espérait pas tant, mais le néo-manager s’attendait à un verdict d’ici fin janvier-début février. D’où la réaction du sprinteur, principale caution sportive du projet Vital Concept, une fois la sélection dévoilée. Un tweet laconique qui en dit long : « Non invité sans même avoir eu le temps d’accrocher un dossard… Très déçu. » Sa non-sélection sur le Tour 2017, aux allures de punition, a aussi pesé dans la balance. Lui qui avait été si proche d’accrocher un succès en 2015 et 2016 n’a pas pu se forger un statut d’indispensable sur le Tour.
Dans ce contexte, ASO n’était plus confronté à un choix cornélien. Malgré le talent du garçon, le Tour de France peut se passer de Bryan Coquard pour le moment. L’argument géographique n’a pas beaucoup plus pesé. Installé dans le Morbihan, Vital Concept ne possède pas encore l’ancrage régional d’un Bernaudeau avec la Vendée. « Voir les coureurs passer devant chez nous en juillet, on sera frustré forcément, mais on est pas invité au bal et il faut s’y faire », regrettait Pineau, sous le coup de la déception. Le Nantais et ses protégés se contenteront des chemins de traverse, ce qui n’est pas un mal. Car, pour rester dans le cornélien, « à vaincre sans péril on triomphe sans gloire. »
assez logique tout cela sauf le choix de Delko au detriment de Virtual Conept sur Paris -Nice, franchement Delko n’est pas au niveau.
une autre point aussi sur Cofidis, cette equipe a-t-elle vraiment les ressources pour faire Paris-Nice, le tour de Catalogne, le Dauphinée, le tour et la vuelta ???? sans compter quelques classiques wt ????
Choix indiscutable pour le TDF.
Je regrette par contre que pour Paris Nice et le Dauphiné, les organisateurs n’aient pas retenu la solution de 25 équipes de 7 coureurs, comme l’a fait le Tour de Catalogne et comme le permet l’UCI, ce qui aurait permis la participation de toutes les équipes françaises.
Coquard je le situe au niveau d’un Colbrelli. Sam Bennett est meme meilleur a l’heure actuelle, s’il n’etait pas francais jamais on aurait été décu de sa non venue sur le Tour vue son niveau, d’ailleurs je pense qu’il a raté le tournant en ne partant pas chez la bonne equipe et n’aura pas la carrière qu’il aurait pu avoir avec son talent.
C’est à douter des capacités de réflexion de Coquard qui se dit déçu de ne pas faire le Tour alors que tout le monde avait immédiatement compris qu’il faisait une croix dessus en signant chez Vital Concept.