Au moment d’entamer le dernier week-end de Paris-Nice, Arnaud Démare sait que toutes ses chances sont passées. Il en a eu quatre mais n’est pas parvenu à en saisir une seule. Pour la première fois depuis 2015, il n’a pas gagné sur Paris-Nice. Il attend aussi toujours son premier succès de l’année, et ça pourrait commencer à le faire cogiter.

Zéro sur quatre

Depuis trois saisons, Arnaud Démare avait pris une habitude : gagner le premier sprint de Paris-Nice. Une façon de lancer sa saison, de marquer son territoire, d’asseoir son statut de sprinteur français n°1, puisque mis à part en 2016, il était le seul, parmi les spécialistes tricolores, à lever les bras. Mais cette année, le Picard a couru après un bouquet toute la semaine sans jamais le décrocher. Son dernier essai, ce vendredi à Brignoles, sur l’ultime étape qui lui correspondait, a failli être le bon. Mais le Français, deuxième, a été battu par Sam Bennett. Après l’arrivée, au moment de tourner les jambes sur home-trainer pour se décrasser, il parlait d’une « grosse déception ». Ça a le mérite de souligner que le garçon ne se satisfait pas d’une deuxième place, même sur une grande course et face à une sérieuse concurrence. Mais ça ne fera pas passer la frustration, la sienne et celle des observateurs, face à un début de saison un peu trop ronronnant.

Alors il y a des explications, notamment cette grippe qui l’a handicapé sur la fin du Tour d’Algarve, où il effectuait sa reprise, avant de l’obliger à déclarer forfait pour le Het Nieuwsblad et Kuurne-Bruxelles-Kuurne, il y a quinze jours. Mais cette semaine, Arnaud Démare n’avait plus d’excuse. Les plus optimistes noteront que sur les quatre sprints de la semaine, deux sont revenus à Dylan Groenewegen, les deux autres à Sam Bennett, et qu’aucun des autres gros poissons au départ de ce Paris-Nice (Greipel, Kittel, Cavendish, Kristoff, Coquard) n’a fait mieux que le Français. Très faible lot de consolation. Démare, 27 ans, vainqueur d’un monument et de deux étapes du Tour, doit aujourd’hui se comparer aux tout meilleurs et pas seulement venir les titiller une fois de temps en temps. Or les meilleurs, à la mi-mars, ont déjà ouvert leur compteur.

En retrait forcé

A bien y regarder, la semaine n’a pas été catastrophique. Les premiers jours n’étaient, il faut le dire, pas idéaux pour un coureur de retour de maladie. Et sur l’étape de lundi, vers Bellegarde, Arnaud Démare a même plutôt montré qu’il retrouvait la forme, dans le coup au moment de la bordure. Malheureusement, alors qu’un sprint et un duel avec Groenewegen se profilait, les Groupama-FDJ, dont l’ancien champion de France, ont subi la maîtrise tactique de Luke Rowe et des Sky, décidés à les faire sortir de l’éventail. De quoi accentuer la frustration. A la fin de la semaine, il ne reste que le fade bilan d’un zéro pointé malgré une équipe qui a su le placer presque au mieux chaque jour. Pour la forme, face à la presse, Démare a assuré que sa forme des derniers jours était un signe positif en vue de Milan-Sanremo, dans une semaine. On a envie de dire qu’on a vu quelques garçons un peu plus impressionnants, malgré tout, ces dix derniers jours.

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