L’équipe Quick-Step n’est pas qu’une formation amenée à briller sur les classiques pavées (même si elle fait ça très bien). Depuis ses racines chez Mapei à la fin du siècle dernier, jusqu’à aujourd’hui, la meute insatiable dirigée par Patrick Lefevere accumule les bouquets et peut même envisager un record de victoires en 2018.
Des victoires à la pelle
Alors que des équipes World Tour ont un compteur de victoires qui progresse au compte-goutte, Quick-Step avance à grandes enjambées. En 2018, l’équipe belge épate la galerie en gagnant tout ou presque sur son passage mais l’impression est presque trompeuse car cela fait sept saisons que les hommes de Patrick Lefevere dépassent le pallier des trente succès avant même le Tour de France. Depuis 2012, Quick-Step a toujours été l’équipe qui a le plus gagné sur la saison. Les 38 victoires déjà glanées laissent entrevoir un record au terme de la saison, actuellement établi à 61 quand l’équipe s’intitulait Omega Pharma – Quick-Step en 2014. Seul le Team Columbia – HTC a fait mieux en 2009 porté par un superbe trio de sprinteurs (Cavendish, Greipel, Boasson Hagen).
On fait du classique, étape par étape
Si on regarde la radiographie des victoires de Quick-Step, deux éléments émergent. Le premier, c’est la transfiguration de l’équipe entre 2011 et 2012 qui passe de neuf à cinquante-et-une victoires. La saison 2012 est marquée par l’arrivée de Brian Holm à la direction sportive et de Michal Kwiatkowski et Tony Martin dans l’effectif. C’est aussi cette année que le concept du Wolfpack (« la meute ») prend forme dans l’équipe. Au-delà ce ces changements au sein du groupe, 2012 est probablement l’année où Tom Boonen réalise la meilleure campagne de classiques de sa carrière avec un quadruplé sur les quatre flandriennes alors enregistrées au calendrier World Tour.
Dans le détail, on peut s’apercevoir que Quick-Step est certes à son aise sur les classiques, mais en retrait sur les classement généraux des courses à étapes. Sur les 637 succès recensés entre 2003 et 2018, seuls 8,5 % d’entre eux sont des victoires au classement général. Quick-Step (même du temps où la marque n’était que le co-sponsor de la Mapei) n’a jamais vu un de ses coureurs s’imposer sur un grand tour. Si des coureurs comme Rigoberto Uran, Dan Martin ou Bob Jungels, pour ne citer que les plus récents, ont pu jouer les premiers rôles en montagne, aucun n’a été sur la plus haute marche du podium final. En revanche, les Quick-Step s’amusent comme des fous avec les victoires d’étape. Sur les quatre derniers grands tours, les hommes en bleu ont gagné 21 étapes. C’est-à-dire qu’à eux seuls, ils se sont appropriés un quart des bouquets disponibles.
Un succès international
Après son passage sous pavillon belge en 2003, Quick-Step disposait d’un important contingent de coureurs nés en Belgique. Le rapport de force s’est amenuisé au cours des années et aujourd’hui les coureurs étrangers sont majoritaires. En 2018, 13 nations sont représentées dans l’effectif professionnel et les Belges ne disposent que d’une majorité relative (7 coureurs sur 28). En revanche, les Quick-Step ont le chic pour gagner dans leur pays de naissance à l’image Fernando Gaviria en Colombie, Elia Viviani en Italie, Max Richeze en Argentine ou plus récemment Julian Alaphilippe en France.
Petite anecdote à ce sujet, Quick-Step est la seule équipe à avoir gagné cinq courses la même journée. C’était le 24 juin 2012 lors du week-end des championnats nationaux. Le Polonais Michal Golas, le Néerlandais Niki Terpstra, le Belge Tom Boonen et l’Irlandais Matthew Brammeier remportaient la course en ligne pendant que l’Italien Dario Cataldo gagnait sur le contre-la-montre. Entre 2003 et 2017, l’équipe belge a remporté 43 titres nationaux ainsi que dix titres mondiaux (3 sur la course en ligne, 4 en chrono individuel et 3 par équipes).
Pas que des flandriens et des sprinteurs
En quinze ans d’existence, pas mal de monde a eu l’occasion de lever les bras en portant le maillot Quick-Step. Ils sont 85 à avoir gagné, 55 si on ne garde que le World Tour. Derrière un Tom Boonen stratosphérique, on retrouve divers profils. Il y a les sprinteurs qui se sont fait une belle place en peu de temps à l’image de Fernando Gaviria ou Elia Viviani, mais on retrouve aussi des rouleurs comme Tony Martin et Michael Rogers ainsi que des puncheurs comme Julian Alaphilippe ou Michal Kwiatkowski. Parce qu’en fin de compte, l’ADN de Quick-Step, c’est avant tout une impressionnante culture de la gagne.
Salut, désolée d’être chiante mais le “Uber alles” est plutôt problématique. y’a une raison pour laquelle l’hymne allemand évite ce couplet. Depuis son utilisation par les nazi, “Uber alles” est associé à eux. Ça me fait penser à l’article de la Gazetta après une victoire de Greipel qui était à peu près ” le PanzerWagen Greipel Uber Alles”. Y’a plein d’autres façon de dire qu’il est le meilleur, pas besoin d’utiliser les nazis.
Sinon très bon article
Je prends cette remarque en compte. J’ai gardé l’expression, mais je l’ai traduite en flamand. Comme ça, c’est plus cohérent pour les uns et moins gênant pour les autres, win-win.
Pas de problème :) merci de pas mal le prendre, je voulais vraiment pas sembler aggressive.
Ma dernière phrase de conclusion était peut-être de trop et donnait sans doute une note accusatrice au commentaire, à posteriori je me serais arrêter à celle sur Greipel et la Gazetta
“pas besoin d’utiliser les nazis” pour une phrase en allemand qui date de 1841… Mon dieu même chronique du velo commence a etre pollué par des debiles pareil. Faut rester dans la cage qu’est Twitter qui sert à vous retenir.
Votre grossièreté est bien plus affligeante que la remarque de “Nour”… Qui n’a pas tord de souligner cette “petite maladresse de style” que même les allemands n’utilisent plus par respect et décence depuis 1951…
Merci Dom pour ton com et de préciser qu’ils ne l’utilisent pas depuis 51. Sinon biquette du calme, je commente fréquemment sur ce site et c’est la 1ère fois que je relève quelque chose du genre. Je n’ai pas sous-entendu que Chronique du vélo était un site fachisant ou je ne sais quoi.
C’est pas parceque c’est internet et anonyme que c’est une raison pour te défouler sur les gens. Tu aurais pu expliquer tranquillement ton désaccord.
Un article et des “stats” fort intéressants qui confirment tout le bien que je pense de cette équipe exceptionnelle composée d’un collectif de “guerriers” tout aussi exceptionnel ! Et pour les grands tours (mais, bon sang, il n’y a pas que ça qui compte !), Enric Mas pointe son nez… Bref, cette équipe me fait rêver et vibrer comme aucune autre !
A part ça, quelle course de guerriers (style “Strade” ou “Tro Bro”) que la “Dwars door het Hageland” d’aujourd’hui ! Et quelle victoire (à la Quick Step) du champion de Lettonie Krists Neilands d’Israel Cycling Academy devant… Elia Viviani !