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Quel français était le plus proche de gagner le Tour ?
Pendant le confinement, retrouvez quand même votre émission Roue Libre, avec Joseph Ruiz et Paul Harrer.
Au programme cette semaine, un entretien avec Jérôme Pineau, manager de l’équipe B&B Hôtels – Vital Concept. Puis nous vous proposons un débat pour savoir quel coureur français a été le plus proche de remporter le Tour de France lors des dernières 30 années.
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Une question me taraude l’esprit depuis cette émission : Robin serait-il le fils caché de Jérôme Pineau ? :)
Je dirais Pinot 2019 en tête
Bardet 2017 en second
Ce sont les deux auxquels j’ai vraiment cru (surtout Pinot, pour être honnête).
Etant donné que je n’y ai jamais cru pour les autres, derrière je vais mettre Virenque et Péraud, qui se sont vraiment battu pour le général, qui ont été sur le podium et qui ont terminé loin du vainqueur final (en temps), avec un avantage pour Virenque et ces deux podiums.
Pour finir, je n’ai jamais cru, mais alors jamais, en Voeckler et Alaphilippe, car ils n’étaient pas programmés pour jouer le général et donc tout le monde savait qu’ils allaient craquer. Mais je dirais quand même que Voeckler a été plus proche qu’Alaf’.
On ne refait pas l’histoire, mais je pense que sans l’affaire Festina, Virenque aurait sans doute gagné le Tour 98. Pantani était fort, mais avec Zulle, Brochard, Dufaux, ça aurait fait mal !
Après, je dirais Bardet quand il finit second derrière Froome. Si l’anglais s’était blessé dans sa chute, Bardet finissait probablement le tour en jaune.
Ensuite Pinot l’an passé.
Pour Perraud, il était quand même très loin du niveau de Nibali.
Pour le Tour 98, c’est difficile d’affirmer que Virenque aurait gagner le Tour. Je ne vois pas quels éléments permettent de dire qu’il aurait été supérieur à Pantani et Ullrich. Certes il avait la meilleure équipe, mais ça ne fait pas tout. J’ai du mal à l’imaginer devant Pantani au Plateau de Beille ou aux Deux Alpes où l’Italien était vraiment exceptionnel.
La seule fois où j’y ai cru (et vraiment cru), c’est l’an passé, après l’étape de Prat D’Albis, quand Pinot met vingt secondes dans la vue à tout le monde. C’est à ce moment que je me suis dit “Ok, le type le plus fort en montagne sur ce Tour, c’est vraiment lui, et si rien ne lui arrive, il est parti pour gagner”. Les autres années où les Français ont fait de bons résultats, il y avait toujours un truc qui clochait et m’empêchait de croire vraiment à la gagne : – en 2011, on savait que Voeckler avait des limites en montagne et contre-la-montre et finirait par concéder du temps aux grands leaders (Evans, les Schleck, Contador, Basso), pas forcément à tous, mais au moins à quelques uns, ce qui suffirait pour perdre – en 2014, Nibali était trop au-dessus de tout le monde, il aurait fallu qu’il abandonne pour que Pinot et Péraud aient une chance (bon, j’avoue que comme Froome et Contador avaient abandonné plus tôt dans la course, l’idée que le Sicilien en fasse autant m’avait traversé l’esprit à l’époque, mais pas sérieusement) – en 2016, Froome avait accumulé trop d’avance pour être réellement mis… Lire la suite »
RIis,Ullrich et Pantani figurent au palmarès et pas Virenque , c’est le seul, à ce niveau, qui a payé cash pour tout le monde.
En plus le pauvre Virenque, il est 2nd du seul Tour gagné par Ullrich. Toutes les autres années (à part 97), l’allemand était en forme précaire.
Je n’étais pas assez vieux pour suivre le Tour en 98, mais depuis 2000 il y a eu trois occasion seulement où des français pouvaient espérer gagner le Tour : 3) en 2017, avec un peu de chance et aucun fair-play Bardet peut gagner (s’il attaque au pied du Peyresourde quand Froome a fait un tout-droit, et le lendemain dans l’étape ou Froome a eu un souci mécanique s’il prend ses responsabilités au lieu de faire rouler ses équipiers. Mais même comme ça je pense que Uran l’aurait battu au final. – en 2011, je pense que Voeckler est passé plus près qu’on ne le pense généralement. Les Schleck étaient complètement passifs et avec plus de sang-froid il aurait pu finir avec le groupe à l’Alpe d’Huez (il gaspille énormément d’énergie a faire le chasse patate entre Schleck- Contador et le groupe Evans plus tôt dans l’étape), sans compter les chutes quelques étapes plus tôt qui lui font perdre pas mal de temps. Là encore je pense qu’en réalité tout ce qu’il pouvait réellement espérer était une place sur le podium, Evans étant trop fort en contre la montre. – en 2019 Pinot aurait gagné sans sa blessure. Il avait… Lire la suite »
Pinot 2019 semblait trés fort; sans la bordure et sans cette blessure (qui ressemble fort à un claquage )il aurait été idéalement placé en fin de Tour; cependant mème très fort, il n´a pas tenu la distance .
Bardet très proche aussi; sa seconde place gagnée mème avec des circonstances de course favorables, le place en position de leader dans ce classement du plus proche .
On peut aussi penser á Laurent Fignon; à une saison près; il entrait dans le cadre des derniers 30 ans; Il lui manque peu ..
Virenque très proche aussi; mais peut etre un peu trop convaincu de dopage pour etre a pied d´égalité avec d´autres compétiteurs tout aussi proches. Il a cependant eu sa chance lors de l´etape Suisse ou Ulrich, souffrant de sa tuyauterie. dut son salut à un ses solides coéquipiés allemand( dont le nom m´echappe momentanement) etqui marchait du tonnerre sur cette journée .
Udo Bollts ..
Effectivement il me semble plus que nécessaire de remettre à sa place les performances de Virenque par rapport à Voeckler, Pinot et Bardet. Je perçois une petite musique latente visant à euphémiser les années 90 et Armstrong qui me déplaît fortement. Jusqu’à preuve du contraire, je trouve cela très irrespectueux et fortement injuste de mettre sur le même plan les performances des coureurs de ces années avec celle de Pinot, Bardet, Voeckler etc.
Je suis d’accord. Pour Pinot 2019, j’y ai cru comme jamais depuis 30 ans, mais objectivement, Bernal avait de grandes chances de gagner même sans la blessure de Pinot. Sur l’ensemble des Pyrénées Pinot était le plus fort mais il n’a repris qu’une quarantaine de secondes à Bernal. Les Alpes étaient mieux taillées pour Bernal avec l’enchaînement des cols à haute altitude favorables aux Colombiens (on a vu aussi Quintana très l’aise). D’autant que Bernal montait en puissance (il devait faire le Giro initialement) et que le moment décisif était placé dans les derniers jours des trois semaines de courses. Pinot aurait perdu le Tour à cause du temps laissé dans la fameuse bordure, ce qui aurait été peut-être encore plus cruel que son abandon…
Pinot était devant Bernal à l’entame des Alpes. Il arrive encore à revenir sur Thomas sur une jambe dans le Galibier. Je ne vois pas pourquoi il se serait écrouler sur les 2 dernières étapes.
Voeckler 2011, ça se joue sur une erreur tactique. Je ne sais pas s’il aurait gagné car Evans était vraiment costaud, mais le podium était là.
Pinot 2019, c’était lui le plus fort (et en plus, il avait une équipe qui était là). Peu-être trop fort, le corps n’a pas suivi.
Les autres, je n’y ai jamais vraiment cru.
Oui Pinot était très fort, mais nul ne sait ce qui serait advenu. Il est quand même très friable (capable d’être dans les trois plus forts d’une étape du Giro un jour et à la rue le lendemain), j’ai de plus en plus de mal à croire en lui. Entre ça et les bordures. Et puis il y a Madiot et ses tactiques niveau CP. Quand on voit comment ils ont (entre autres) gérer le maillot par points du Giro de l’an passé…
Pinot est certainement de santé fragile, mais sur tous les GT qu’il a terminé, il a été plus fort en troisième semaine qu’en deuxième. Sans blessure/maladie, bref dans des circonstances de courses normales je suis certain qu’il aurait gagné.
Vous soulevez pour moi le point le plus important de Pinot: il peut avoir un très bon niveau et de la régularité sur 3 semaines et viser le podium (mais pas la 1ere place) ou, il peut avoir un niveau exceptionnel et viser la victoire finale d’un grand tour mais il est (jusqu’à présent) toujours malade ou blessé ou malchanceux dans cette configuration et au final ne termine pas la course. Au final, je ne sais pas ce qui va plaire le plus à un sponsor: très fort sans victoire finale (ex: Bardet et sa régularité sauf année dernière mai maillot à poids au final) ou exceptionnel, de grosses émotions mais ne termine pas la course. Après, je lui souhaite d’arriver à conjuguer forme exceptionnelle et victoire finale même si je préfère Bardet :)
Depuis l’affaire festina, les français ont été bien plus severement surveillés que les étrangers, et en particulier les espagnols mais pas qu’eux.
Je me rappelle voir dans les montées de col un premier groupe d’une quinzaine de
Coureurd et le 1er francais dans un second peloton, du jamais vu avant 2000, et quand on voit tous ceux qui se sont fait tattraper par la patrouille, tôt ou tard, on comprend pourquoi les français ont été en 2ème division si longtemps
eh oui et rappelons nous qu’à l’époque on nous disait que c’était parce que les français n’étaient pas moderne et qu’ils entraînaient mal et pas suffisamment (Hinault le premier, nous rabâchait ce message). Quelle injustice pour les Jérôme Pineau, Chavanel, Vogondy, Fedrigo, Casar etc. Qui avec le recul je leur tire un vrai coup de chapeau car certains ont malgré tout réussi a obtenir quelques accessits mais aussi à tout ceux qui ont essayer de pratiquer ce sport sans tomber dans ces travers mais qui n’ont rien pu faire que subir. Ils avaient probablement de vrai disposition pour gagner mais le dopage leur a certainement volé des vrais moments de plaisir.
Oui, sans parler des anglais qui ne touchent pas un caramel et deviennent en quelques années la première nation, ou le Luxembourg qui un temps avec 3 coureurs (les Schleck et Kirchen), était devant la France au classement UCI, ou une nation de l’Est qui tout d’un coup sort 2 coureurs de tout premier plan, alors qu’elle était inexistante deux ans avant, les USA qui avaient de super coureurs sous l’ère Armstrong (Leipheimer, Hamilton, Hincapie..) et qui ont presque disparu aujourd’hui, les Suisses qui cartonnaient dans les grands tours des années 90 (une Vuelta avec un podium Zulle, Dufaux, Rominger) et n’ont plus personne aujourd’hui. Bref, il y a des choses bizarres.
Sur quasiment tous les GT, monuments et courses majeures du cyclisme, la France a des podiums ou des victoires avec régularité jusqu’en 99. Puis plus rien jusqu’à 2014… Difficile de croire que les équipes françaises ont subitement arrêté de s’entraîner en 2000 !
A t’écouter tous dopés sauf les Français.
Chaque nation connait des pics et des creux. Même du temps où la planètre cycliste se limitait à une petite Europe (France, Espagne, Italie, Suisse, Benelux), les Britanniques n’étaient pas inexistants. De plus leur domination est très exagérée. Froome a été formé en Afrique, les frères Yates ont été formés en France, le père de Wiggins était déjà dans le milieu… Après avoir évoqué Cavendish et Thomas on a déjà fait le tour. Autrement dit 6 coureurs performants en 13 années de génération (1980 à 1992).
Très sceptique sur le futur du cyclisme français. Pas vraiment de relève à la génération Pinot. Le nombre de jeunes licenciés sur route s’est littéralement effondré et le niveau avec. La vitesse d’une course minime ou cadet est 3km/h moins rapide qu’il y a 15-20 ans. Je vois très peu de jeunes cyclistes sur les routes en France. Au Bénélux ou en Slovénie, on en voit beaucoup plus. Dans un sport où il suffit de 100 jeunes licenciés pour obtenir 1 pro, la donne dépend surtout de l’engouement des jeunes générations.
Gaudu a du feu dans les jambes quand même.
Sinon concernant les questions de générations, c’est juste normal que les petites nations du cyclisme connaissent des périodes dorées et des périodes creuses, quand les coureurs de haut niveau sont rares ils n’ont aucune raison d’arriver avec une belle régularité, un par génération (d’autant que les événements “apparition d’un coureur de haut niveau dans tel pays” ne sont pas indépendants à cause d’un effet d’entraînement).
Par contre c’est anormal qu’un pays qui dispose depuis des décennies d’un bon vivier aussi bien qualitativement que quantitativement (beaucoup de coureurs, et de coureurs de très haut niveau) connaisse un effondrement brusque et durable.
Il faut peut etre se remettre dans le contexte de la creation du passeport sanguin, dit passeport biologique, obligatoire pour les francais; précurseurs dans ce domaine, ils furent soudainement en retrait pendant un certain nombre de saison suivant sa creation; Les autres nations ont été contraint de s´y plier plus tardivement . Ce qui peut illustrer l´effondrement du niveau francais lors de cette période ainsi que les railleries qu´ils s´entrainaient mal car personne ne crachait dans la soupe.
Je parlais surtout du déclin des jeunes actuels. Le niveau des minimes/cadets d’aujourd’hui est catastrophique et si je demande de citer un bon coureur français de moins de 28 ans; à part Gaudu ce sera très difficile de m’en sortir un. Sportivement, le cyclisme français est revenu exactement au même point qu’en 2000. On ne pourra pas éternellement accuser le dopage pour expliquer le niveau des Français. Quand je voyage dans d’autres pays européens, je vois beaucoup plus de jeunes cyclistes sur le bord des routes.
Madouas, Cavagna, Sénéchal, Thomas, Brunel, Latour, Paret-Peintre, Cosnefroy. ça me semble pas mal non ?
Pas mal mais sans plus. Comme les meilleurs coureurs français des années 2000.
L’Espagne (grande nation de cyclisme) connait un creux. Les Pays-Bas (grande nation cycliste) a connu un trou d’air. Je ne compte pas tellement revenir sur les années 2000 mais plutôt me pencher sur le futur où je prédis une dégringolade à venir que Gaudu ne parviendra pas à masquer à lui tout seul. La France est-elle seulement encore une grande nation cycliste ? Grande nation dans le sens où le cyclisme est très pratiqué et plus qu’ailleurs comme ce fut le cas au XXème siècle ? L’Amérique latine monte, l’Océanie monte, l’Europe du Nord monte, l’Europe de l’Est monte… De plus en plus de jeunes licenciés dans ces pays. Les compétitions de jeunes au Bénélux sont encore très relevées. En France on peine à organiser des courses cadets avec plus de 20 coureurs. On le voit bien qu’il y a beaucoup moins de jeune sur les routes que par le passé. Même les jeux vidéos de cyclisme ont moins de succès en France qu’à l’étranger et c’est même de plus en plus le cas pour le Tour de France, souvent méprisé par les jeunes français (beaucoup disent ne pas s’y intéresser) et très respecté à l’étranger. Bref faudra pas s’étonner… Lire la suite »
Il y a peu de jeunes bons français, mais il me semble qu’outre Gaudu, il convient de citer Cosnefroy. Il ne gagnera sans doute jamais le tour (Gaudu non plus) mais on peut imaginer qu’il a les cartes en main pour faire une bonne carrière. 6 victoires pros à 24 ans, c’est pas si mal.
Tout à fait d’accord avec vous concernant le désintérêt croissant des jeunes pour le cyclisme en France. Il y a cependant un point que je ne m’explique pas. La France est certainement la nation qui compte le plus de victoires et de podiums au classement final de la Coupe des Nations Espoirs et Juniors depuis une dizaine d’années. Or, la quasi totalité des coureurs francais qui gagnaient les plus grandes courses dans ces catégories ne parviennent pas à percer chez les pros ou apparaissent légèrement en retrait par rapport aux promesses entrevues. Bien sûr, il est encore un peu tôt pour tirer un constat définitif pour des coureurs comme David Gaudu, Benoit Cosnefroy, Valentin Madouas ou Benjamin Thomas mais ils ne s’imposent pas comme les coureurs les plus dominants de leur génération alors qu’ils l’étaient incontestablement chez les espoirs. David Gaudu est compétitif mais ses performances étaient si époustouflantes chez les espoirs que je suis à titre personnel un peu déçu de le voir si loin derrière des coureurs comme Bernal ou Pogacar. Même si Bernal a quelques mois de moins, il m’avait paru nettement moins fort que Gaudu lors de leur confrontation sur le Tour de l’Avenir. Aujourd’hui, il… Lire la suite »
Même si je ne suis pas l’actualité autant que la majorité des commentateurs ici, je partage globalement votre avis. Une des pistes que j’explorerais serait la volonté de vouloir rester dans une équipe française. Tous les coureurs que vous citez sont aujourd’hui dans une équipe française… Bon, je radote un peu, car il y a un an ou deux, je m’étais amusé à compter le nombre de français dans les équipes WorldTour étrangères. J’avais détaillé les chiffres et celui-ci devait être en dessous de la dizaine, la majorité préférant rester chez AG2R et la FDJ. Par ce constat, mon objectif n’est pas de remettre en cause la qualité, la compétence ou le professionnalisme des équipes françaises mais de souligner la volonté de rester entre français. Pourquoi ? Est-ce la barrière de la langue, une potentielle remise en question de ses certitudes, une peur de l’inconnu ? Je comprends que la transition Espoir/Elite soit difficile, mais le fait de ne pas vouloir perdre certains repères ou prendre certains risques n’est-il pas, à un certain point, contre-productif ? En plus de s’ouvrir à d’autres cultures, d’apprendre une autre langue, bref, de découvrir autre chose, cela est, de mon point de vue, une… Lire la suite »
Sur le circuit pro, la France a été la 3ème meilleure nation en 2019 en termes de résultats, 2ème en en 2018 et globalement top 3 sur l’ensemble de la décennie avec l’Italie et la Belgique. Donc c’est plutôt en logique avec le palmares des Coupe des Nations.
Après attention au syndrome Sicard ou Chavanel, où l’on a fait de ces coureurs des champions avant l’heure.
En 2016, Bernal n’en était qu’à sa première année sur route.