En ce week end pascal, nous n’aurons pas le plaisir de retrouver les coureurs s’échiner sur le mythique parcours de Paris-Roubaix. Nous n’aurons pas le délice de guetter, sur les routes de l’Enfer du Nord, les débuts de l’une des sensations du cyclisme mondial, le Néerlandais Mathieu Van der Poel. Ce sera partie remise. Il essaiera alors de faire mieux que ses aînés, que ce soit son père Adri ou son grand-père Raymond Poulidor, souvent placés et conquérants sur les pavés, mais jamais gagnants.
Raymond Poulidor : loin de juillet, les pavés
Si dans l’imaginaire collectif, Raymond Poulidor est avant tout associé à la grande messe de juillet et à ses exploits sur la Grande Boucle, les plus avertis savent qu’il était un coureur tout-terrain, capable de briller partout et surtout en toutes saisons. De belles dispositions pour le cyclo-cross et un véritable engouement pour les classiques ont fait de « Poupou » un brillant vainqueur de Milan-Sanremo ou encore de la Flèche Wallonne. Sur les flandriennes, Poulidor se fit moins impérial, mais toujours dans le coup. En dix-huit participations, le Limousin a terminé à onze reprises dans les vingt premiers. Lors de son premier Paris-Roubaix, en 1960, il terminait dans un groupe de poursuivants à un peu plus d’une minute de Pino Cerami, posant les jalons de sa meilleure performance dans l’Enfer du Nord, acquise deux ans plus tard.
Parti dans un groupe de cinq coureurs à 90 kilomètres de l’arrivée, Poulidor, accompagné de Daems, Schoubben et Planckaert, ne peut rien face au démarrage d’un Rik Van Looy surpuissant. Avec une cinquième place à l’arrivée, la France se prend alors à imaginer le protégé d’Antonin Magne en possible vainqueur de Roubaix, six ans après le dernier succès de Louison Bobet. Mais c’est bien plus tard que Bernard Hinault viendra regarnir les palmarès, en 1981. Entre temps, « Poupou » aura toujours été des plus vaillants sur les pavés, sans parvenir à lever les bras. Sixième et dans le groupe final en 1963, tout comme en 1967 (septième), il bute ensuite sur un Eddy Merckx déchaîné en 1968. Faisant feu de tout bois, le Belge écrème la course et laisse le coureur de Mercier à plus de 5 minutes.
Les années passant, Poulidor ne sera finalement jamais en mesure de triompher sur l’Enfer du Nord, jusqu’à tirer sa révérence en 1977. Sur cette ultime édition, il en sera quitte pour de jolis clins d’oeil. Juste devant lui, onzième, c’est Eddy Merckx, qui court lui aussi son dernier Paris-Roubaix. Juste derrière, treizième, c’est Fransesco Moser, qui sera le vainqueur des trois éditions suivantes. Poulidor, lui, mettra la barre très haut concernant le nombre de participations, avec dix-huit départs au total. Un autre exemple de longévité détenu aujourd’hui encore par le Limousin.
Adri Van der Poel, le Flandrien tenace
C’était le nom qui sentait les classiques flandriennes par excellence. Chasseur de courses d’un jour hors pair dans les années 80, le Néerlandais fait partie de la caste prestigieuse des vainqueurs du Tour de Flandres (1986). Ajoutons à cela une Amstel Gold Race et un Liège-Bastogne-Liège, ça vous classe le bonhomme. Mais sur Paris-Roubaix, il lui aura toujours manqué un petit quelque chose pour se glisser à la table des très grands. Particulièrement en 1986, quelques jours après son triomphe sur le Ronde. Échappé avec Sean Kelly, Rudhy Dhaenens et Fredi Van den Haute, Adri Van der Poel est dominé par l’Irlandais, au sprint, après pratiquement sept heures d’effort. Au terme de cette édition pluvieuse, il ne le sait pas encore mais il vient de laisser passer sa meilleure occasion de gagner un jour l’Enfer du Nord.
Jamais, il faut le dire, il n’avait été si proche du succès. Pour sa première participation en 1982, le natif d’Hoogerheide termine anonymement à la 32e place. Puis il grimpera dans le classement, petit à petit. Sixième en 1983, mais à près de six minutes du vainqueur, Hennie Kuiper. Neuvième en 1985, histoire de conforter son statut de « chasseurs de pavés », avec de solides espoirs de le voir triompher un jour sur les routes de Roubaix. Mais une fois passé son podium de 1986, Van der Poel rentre quelque peu dans le rang. Hormis une huitième place en 1990, il faut attendre l’extraordinaire édition de 93, et le duel légendaire entre Gilbert Duclos-Lassalle et Franco Ballerini, pour revoir le Néerlandais à son avantage.
En poursuite derrière le duo de tête, « VDP » ne se ménage pas. Cinquième à Roubaix, il réalise son dernier coup d’éclat sur les routes nordistes, avant d’y effectuer sa dernière sortie deux ans plus tard. Quelques mois avant le sacre tant attendu, le rêve d’une vie, loin des pavés. Toujours placé, mais jamais gagnant, Van der Poel finit enfin par décrocher le titre mondial de cyclo-cross en février 1996, à bientôt 37 ans. Un exemple de longévité. Qui n’aura pas inspiré le fiston, plus pressé et efficace jusqu’à dans sa moisson de victoires au plus haut niveau.
Paris Roubaix le 16 août, les 3 tours en 3 mois jusqu’en novembre, les monuments plus les championnats nationaux europeens et mondiaux en 4 mois, alors que Belgique on ne pourra courir en août ça me parait totalement surréaliste !!!
surréaliste certainement, mais cela peut rebattre les cartes et donner des courses spectaculaires, nous verrons bien! mais il est certain qu’en particulier pour les flandriennes , nous pourrions avoir des vainqueurs atypiques
Je souhaite bien entendu par dessus tout que ce calendrier se concrétise si cette satanée épidémie nous laisse tranquilles et je reconnais que ces dates inhabituelles ont un côté attirant en plaçant les coureurs dans une situation sans précédent et sans les repères des saisons traditionnelles.
Il faudra aussi que les frontières s’ouvrent et que les contrôles sanitaires soient à la hauteur, un sacré challenge ! Croisons les doigts car si ça se réalise je croirai aux miracles!
J´admire cet optimiste que je ne partage pas et qui transpire à travers pas mal d´interviews des uns et des autres du plan Tour de France fin Aout et du calendrier remanié.
Alors oui on peut parler de vélo et supputer divers possibilité de scénario; mais franchement. a la vue du manque effarant de cohésion des pays membre EU et des nombreux flous entourant ce virus; peut on raisonablement penser que l´epidémie s´eteindra cet été ? Peut on esperer un medicament efficace et/ ou vaccin cet été ? Peut on croire que la partie de la population non confinée ainsi que celle qui ne respecte pas le confinement soient sans risque de developper l´infection tot ou tard et d´infecter leurentourage? Peut on aussi penser que les avis de la communauté scientifique sur la durée dangereuse probable de ce fleau ne sont pas à considerer plus serieusement ?
Je vois que bien des gouvernements et des institutions ont pris le probléme trop legérement et bien tardivement depuis le debut; insisteront ils dans cette direction ?
je suis comme je l’ai dit pas très optimiste sur la tenue du Tour cette année en espérant fortement me tromper et je suis certain qu’ASO est lucide sur la situation.
Cependant cette annonce de report en septembre a peut être l’effet bénéfique de laisser espérer les coureurs et SURTOUT les sponsors, car si le Tour avait été annulé officiellement, nul doute que cela aurait déjà entrainé l’annonce de la fin de plusieurs formations.
Oui evidement qu´il est trop tot pour prendre une telle decision ( annulation) et que l´evolution des evenements peut redevenir favorable tot oú tard .
D´un autre coté il est normal que les travailleurs de l´organisation fassent le maximum pour proposer une alternative et pour ne pas avoir de regret au cas oú, par exemple, ce virus puisse s´eteindre de lui mème ces prochains mois, si infime soit cette chance . Reste ensuite la période de l´été indien en dernier atout ..
VDP annonce vouloir faire le Tour ( s’il a lieu….)
le hic est que son équipe n’est pas invitée et je vois mal ASO sacrifier par exemple B&B pour laisser la place à ALPECIN.La seule solution étant l’acceptation par l’UCI de deux équipes supplémentaires proposées récemment et qui seraient pour le Tour certainement Alpecin et Wanty ( tant pis pour Nippo Delko!).
De manière générale, je ne comprends pas qu’un garçon de son talent ne signe pas dans une équipe de 1ère division pour être qualifié d’office de partout, comme l’a fait son rival de cyclo-cross Van Aert. Sur les 19 teams, il doit y en avoir qui devraient être intéressés avec de bonnes conditions financières.
Ca serait quand mème etonnant que toutes les equipes sélectionnées acceptent de faire ce Tour si tant est que le départ puisse avoir lieu le 29/08. Certaines equipes pourraient en remplacer d´autres. Ceci restant evidement de la pure supputation en l´etat actuel des choses .
A considerer si les forces de l´ordre seront à méme de s´investir dans ce Tour à haut risque, avec peut etre une sécurité renforcée demandant plus de moyen quand les priorités pourraient tjs etre la lutte contre le virus avec la limitation des déplacements, la bonne marche des controles des mouvements de la population . A voir aussi comment evoluera le niveau de déconfinement des hotels; lieux publics et événements sportifs .
a l’inverse je serai très surpris si une équipe refuse d’être au départ! l’exposition médiatique du tour est fondamentale pour les sponsors. Rappelons que le risque du covid pour un homme jeune et en bonne santé est extrêmement faible. A l’inverse, si le tour n’a pas lieu, certaines equipes vont disparaitre et aucune ne pourra être créer
Le risque de mortalité est faible. Mais pas nul.
Vu où on en est aujourd’hui, si un traitement miracle n’est pas trouvé d’ici là (je ne parle même pas d’un vaccin), je ne vois pas comment le Tour (et toutes les autres épreuves prévues) pourrait avoir lieu.
Sauf qu´il n´y a pas que des jeunes sur le Tour; les organisateurs, public, staff, nombreuses autres personnes ayant des contacts raprochés avec les divers membres de l´epreuve et/ou avec ceux que les cotoient peuvent etre de tout ages et de tous les niveaux de systéme immunitaire .
Simplifier la complexité du problème n´est en aucun cas une solution raisonnable pour les equipes, les sponsors et les epreuves .
Que certaines equipes diparaissent pour des raisons x ou y, ca arrive réguliérement dans l´histoire du cyclisme et contrairement au covid; ca n´a jamais empeché le bon deroulement des epreuves ni la création des nouvelles formations .