L’an dernier, le courtisan Geraint Thomas avait pris le relais du roi Chris Froome. Douze mois plus tard, alors que les deux Britanniques n’ont pas beaucoup rassuré depuis le début de saison, c’est donc le quadruple vainqueur du Tour qui joue gros sur le Critérium du Dauphiné.
Une bataille interne pour le leadership sur le Tour
Depuis 2011, le Critérium du Dauphiné est un test grandeur nature pour les Sky, désormais Ineos. Sauf deux couacs en 2014 et 2017, où Talansky et Fuglsang avaient créé la surprise, les Britanniques ont toujours pris les devants. Et un an après la large victoire de Geraint Thomas sur les routes alpestres, c’est Christopher Froome, triple vainqueur de l’épreuve, qui a été désigné unique leader de son équipe. Une opportunité à saisir s’il veut assurer son statut en vue du Tour de France. Car au départ de la Grande Boucle, Geraint Thomas et Egan Bernal l’accompagneront ou déjoueront ses plans, offrant au manager Dave Brailsford trois cartes presque aussi fortes les unes que les autres.
« Le coureur le plus fort est toujours le leader de l’équipe », déclarait récemment le boss d’Ines, sans savoir encore ce qu’il en sera au mois de juillet. Dave Brailsford semble vouloir appliquer la stratégie de l’an dernier, qui avait vu Thomas triompher aux dépends de Froome. Mais cette saison, un troisième courtisan est entré dans la cour. Vainqueur de Paris-Nice en début d’année, Egan Bernal paraît au-dessus de ses vieillissants coéquipiers. Et si le plus fort en juillet était le Colombien, le train rouge déraillerait-il ? Il y a sept ans, au cœur de l’imbroglio entre Froome et Wiggins, la fin de course avait par exemple été compliquée à gérer.
Froome et Thomas : destins croisés
Moins d’un mois avant le grand départ de Belgique et après un début de saison inquiétant, le tenant du titre et le quadruple vainqueur du Tour de France s’entraînaient malgré tout ensemble sur les routes pyrénéennes, où ils se déchirerons peut-être prochainement. C’était le 8 mai, du côté de l’inédite ascension du Prat d’Albis. « Je suis revenu vraiment lentement, je ne voulais pas précipiter les choses et en faire trop », expliquait Geraint Thomas dans une interview accordée à nos confrères du Telegraph. Avant de prendre le départ du Tour de Suisse, le Gallois veut rassurer son équipe : « J’essaie d’obtenir la meilleure condition possible, simplement parce que j’ai déjà gagné le Tour. »
Froome, lui aussi, esquive la problématique du leadership pour évoquer son état de forme : « Il m’est difficile de dire où j’en suis, car je n’ai pas beaucoup couru récemment, mais j’aimerais me battre pour la victoire finale sur le Dauphiné. (…) L’objectif est de gagner un cinquième Tour comme Miguel Indurain. C’est le dernier a l‘avoir fait et cela s’est passé il y a plus de vingt ans. En sept années de cyclisme, en gagner cinq serait incroyable. » Mais le roi de la Sky – on n’ose pas encore dire ancien roi – se doit de rassurer sur la semaine qui vient pour conserver la totale confiance de ses dirigeants.
Un plateau 5 étoiles pour concurrencer Froome
Sur une épreuve qu’il a déjà remporté en 2013, 2015 et 2016 – trois saisons où il a remporté le Dauphiné puis le Tour de France – il sait pourtant qu’il retrouvera une concurrence plus coriace que les fois précédentes. Entre les habitués à la semaine de juin, comme Richie Porte, Romain Bardet ou encore Jakob Fugslang, et les revenants Nairo Quintana, Thibaut Pinot et Tom Dumoulin, le leader de l’équipe britannique devra s’employer. S’il sort vainqueur de ce grand test, il marquera de gros points. Dans le cas contraire, il laisserait plus de place à ses coéquipiers Thomas et Bernal.
Pour faire la différence, “Froomey” trouvera sur sa route un parcours accidenté ouvrant de nombreuses opportunités. Tandis que les deux premiers jours dans le Cantal seront sûrement destinés aux puncheurs, les trois dernières journées dans les Alpes devraient convenir davantage au leader d’Ineos. La longue étape de 228 kilomètres entre Saint-Vulbas-Plaine de l’Ain et Saint-Michel-de-Maurienne, vendredi, devrait déjà créer des écarts et fatiguer les organismes. Avant de finir en beauté en Suisse par une étape courte et intense, 113,5 km et sept cols répertoriés. Ce jour-là, Froome jouera bien plus qu’une nouvelle victoire sur le Dauphiné. Il jouera sa place sur le trône d’Ineos.
Après les choix de Bora, le probléme de couronne; qu´en sera t´il de Movistar ?
La course est dure, la premième semaine piège souvent plus d´un cador; la suite de l´epreuve en piége parfois d´autres. Je crois que l´avantage d´une equipe á plusieurs leaders est nettement supérieur aux inconvénients supputés. On l´a vu sur le dernier Tour et sur le dernier Giro; ca fonctionne trés bien et les risques dé dérapage restent minimes dans ce cyclisme moderne et hyper formaté, spécialement sur le Tour ou tout semble préparé, calculé cadenassé et plan B à la clef pour les top teams .
Les interrogations sont je pense pour formations moins solide; comment vont elles pouvoir s´en sortir pour avoir une part du gateau ? Comment Ag2r ou Fdj par exemple peuvent faire si leur leader est en manque de reussite et quelles alternatives ont elles ?
Problème de riches que tout cela et effectivement il vaut mieux avoir des solutions ou leaders de rechange plutôt que de louper complètement la course quand le leader unique ne peut assumer son rôle
Ineos et pas Ines !
Je rêve de revoir une “Froome Froome !” comme au Giro : Froome tout seul devant pendant 150 km, derrière Pinot, Bardet, Fuglsang, Porte, Quintana et Dumoulin qui se relaient façon chrono par équipe, mais perdent 2 secondes au km sur l’anglais supersonique, juste histoire de rire une seconde fois !
Je n’ai jamais cru à la rivalité Froome-Thomas. Après la victoire suspecte du premier au Giro 2108, il fallait donner le change. De plus, Froome ne pouvait pas décemment aligner quatre Grands Tours victorieux. D’où Thomas; l’équipe gagne et du même coup on satisfait un fidèle domestique. Tout est calculé jusqu’au moindre détail chez Sky-Ineos, l’équipe de la technique et de la science, du laboratoire et des logiciels. Tout est pensé, parfois on gagne, parfois on passe son tour! Podium du Tour 2019 : le premier aura fait le Dauphiné, le second le Tour de Suisse, le troisième attend, il est l’avenir. Osera-t-on? Non, bien sûr, Nicolas Portal veille et reste éveillé.
Conspirationnisme, dirait-on? Nullement, un livre ouvert est facile à lire. Ou pas, car l’évidence crève les yeux. Je n’ai rien contre l’équipe Sky-Ineos, même si je rage à la moindre de ses victoires, j’en ai contre les autres, pas encore sorties du Moyen-Âge.
pas du tout d’accord avec toi! De nombreuses autres equipes WT sont tout aussi pro que l’equipe Ineos! Rappelons que pendant des années l’us postal a voulu faire croire aux naifs que c’est grâce à son professionnalisme que le parrain texan était aussi dominateur! foutaise!
Rappelons également que froome a eu un contrôle positif annulé uniquement par peur de la force de frappe de l’armada des avocats engagés par SKY, mais les faits sont tétus: Froome est bien un “coureur” dopé et avec de plus l’utilisation probable d’un vélo électrique
Donc moi j’ai tout contre Sky-Ineos, qui a pris l’US Postal comme modèle
Clairement seul les naïfs (les mêmes d’ailleurs qui ont défendu Armstrong pendant des années ) pensent que les concurrents d’INEOS sont encore “au moyen age”
Je suis d’accord avec chacun de tes mots mon cher henri. Je crains qu’ils nous flingue encore une fois notre tour de France. Je rêve que tous les coureurs s’arrêtent et laissent partir cette équipe qu’elle prenne 30 minutes et que les autres fassent leur compétition entre eux. Il faudrait rendre cette équipe à leur insignifiance en les ignorants et en commentant seulement les résultats de courses de coureurs hors Ineos.
Pour compléter votre commentaire, avec cette équipe, il y a deux types de personnes qui sont lésées : les coureurs des autres équipes et les spectateurs qui veulent voir du spectacle.
Comme chaque problème a sa solution :
– les coureurs en ayant marre de cette équipe sont libres de se bouger : boycott des courses où il y a Ineos (tant pis pour les sponsors), entente entre plusieurs équipes…
– les spectateurs peuvent, de leur côté, opter pour le boycott. Moins d’audience = moins de soussous = plus d’Ineos… Car à part le Tour, elle court vraiment où cette équipe ?
Donc finalement, soit on reste hypocrite et on passe notre temps à se plaindre (comme chaque année à cette période), soit on fait autre chose que la sieste en juillet…
“Froome est bien un « coureur » dopé et avec de plus l’utilisation probable d’un vélo électrique”.
C’était donc ça l’ambiance électrique du Tour de France ? Moi qui croyais qu’il gagnait grâce à son pédalier ovale (que j’avais sur un Vtt dans les années 80) et parce qu’il repère plus les montées que les autres !
Je n’ai pas dit que la Sky-Ineos était professionnelle, j’ai dit qu’elle était moderne, je n’ai pas dit que les autres équipes n’étaient pas professionnelles, j’ai dit qu’elles n’étaient pas modernes. La froide domination rationnelle appliquée de main de maître au cyclisme, sans erreur de calcul, voilà le modèle Sky-Ineos, un modèle victorieux sans états d’âme. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas; je n’aime pas, mais constate.
Un DS de la Jumbo-Visma aux abonnés absents au point culminant d’une étape parce qu’il va pisser, un Lopez qui se bat avec un spectateur, un Yates avec ses déclarations de hooligan, des équipes composées pour la moitié de figurants, ce n’est pas au hasard Balthazar que la guerre sera gagnée contre la Sky-Ineos. L’intelligence tactique et stratégique de Nicolas Portal est pour le moment imparable en WT et je ne parle même pas de la rigueur et la discipline qui règnent sans partage à la Sky-Ineos. Si elle le veut, elle prend le podium du TdF, tout le monde le sait. Mais elle ne le voudra pas, ce n’est pas prévu dans le livre des comptes.
Je pense comme beaucoup que Froome, pour des raisons évidentes, a été “bridé” sur le dernier Tour.
Qu’en sera t’il cette année avec le trio Froome Thomas Bernal?
Peu m’importe car, détestant cette formation et ses pratiques, je souhaite le succès de n’importe quel coureur d’une autre formation, et s’il est français, ce sera encore mieux.
Qu´il ai été bridé ou pas reste du domaine de la supputation autant que son numero du Giro reste de celui du miracle ou de l´assistance electromagnétique … Et que l´on ne me parle pas des controles efficaces et systématiques qui ne sont pas tant systématiques et qui restent déjouables avec un brin de malice et qqs tours de passe passe .
exactement ! et je pense que certain coureur du dernier giro, ont été bridés… Domination trop évidente, si vous pouviez faire plus discret… et puis votre fréquence de pédalage, pourriez pas avoir l’air de souffrir ? sinon on va controler sévère… OK bon bah je crois que je ne vais pas faire le tour de France, je suis épuisé… et pour cause !