Le premier rendez-vous montagneux de ce Tour de France, à la Planche des Belles Filles, a fait quelques heureux mais surtout beaucoup de malheureux. Les pentes à 24% ont offert un nouveau maillot jaune et fait un gros tri au classement général. Pendant que Geraint Thomas et Thibaut Pinot rient, Romain Bardet pleure.
Alaphilippe étincelant
Il est des pentes épouvantables. Et il y en a des plus dures encore. Celles de la dernière portion de la Planche des Belles Filles, ce jeudi, étaient de celles-là. Elles ont ainsi froissé quelques ambitions, au général, et mis un terme au règne en jaune de Julian Alaphilippe, qui n’était pas censé durer éternellement, mais qui incontestablement, aurait pu se poursuivre quelques jours, encore. Le Français regrettera peut-être, si ce n’est d’avoir attaqué un tout petit peu plus tôt, que les équipes de favoris aient autant pris leur temps avant d’entamer la poursuite et d’enclencher sérieusement. Sur la ligne, qu’il fallait aller chercher avec ses tripes, au sommet d’un dernier mur interminable, la tunique de leader se joue à seulement six secondes, et surtout, ce n’est pas un candidat à la victoire finale qui est venu déloger un Alaphilippe dont on se demandait s’il grimpait assez bien pour garder son paletot. D’où les regrets.
Giulio Ciccone se frise sans doute les moustaches, ce jeudi, mais il ne faisait pas partie des garçons attendus pour faire vaciller Julian Alaphilippe. Il était davantage question de Bernal, Thomas, Kruijswijk voire Pinot, mais aucun de ceux-là n’a largué le puncheur de Deceuninck-Quick Step, qui a seulement concédé deux secondes au Gallois. Une telle montée du Français n’était pas prévue, sauf par les plus optimistes, et sans les échappées à l’avant, il n’y a rien de délirant à imaginer que Julian Alaphilippe, sans se précipiter à cause de la menace qui pesait sur son maillot jaune, aurait pu remporter cette étape qu’on lui prédisait fatale. On saura se souvenir de ce qu’on a vu aujourd’hui. Le bonhomme, lui, saura sans doute, demain, réaliser à quel point ces quelques jours en jaune étaient une parenthèse enchantée, ce qui pourrait lui donner envie de se remettre dans la bagarre, ce week-end, vers Saint-Etienne ou Brioude, où une bonification pourrait lui suffire pour reprendre la tunique.
Pinot emballant
Et surtout, un autre pourrait se dire que ce Tour est aussi le sien, celui qui doit lui permettre de porter ce maillot jaune. Thibaut Pinot, quelques jours après un formidable chrono par équipes, est apparu comme le plus costaud des favoris, juste après Geraint Thomas, qui termine un souffle devant lui. David Gaudu a superbement travaillé et au moment de regarder le classement général, on se dit qu’on avait rarement vu ça, quand même, ces dernières années : oui les coureurs d’Ineos, Geraint Thomas et Egan Bernal, sont les deux premiers favoris, mais Thibaut Pinot est à respectivement neuf et cinq secondes. Alors qu’on se demande ce qu’il deviendra, prochainement, de la hiérarchie chez les Britanniques, où les deux larrons se suivent de très près et gagnent des batailles à coup de secondes, un Français pourrait ainsi être le troisième homme.
Une certitude en revanche, si c’est le cas, ce sera forcément Pinot, car Romain Bardet, dans le même temps, a craqué, perdu une minute et sans doute un peu plus que ça. Les inquiétudes des dernières semaines étaient fondées, bien qu’on aurait adoré avoir tort, et la soirée risque d’être morose, du côté d’AG2R La Mondiale. C’est le jeu d’une étape dessinée pour faire des dégâts. La Planche des Belles Filles ne pouvait pas faire que des heureux. On regrette seulement que ceux qui pleurent, ce soir, soient français.
Etape tres surprenante, en particulier la facilite avec laquelle l’echappée est partie. Je ne comprend comment tant d’equipes n’ont meme pas essaye d’en faire partie, ou mis, tel Greipel chez Arkea un coureur qui a zero chance de gagner. Que faisait Barguil en debut d’etapes, sa place était dans l’echappé??? Il se reservait pour faire sa ridicule attaque a 4 bornes de l’arrivée, attaque qui ne servait strictement à rien? Les Arkea cours a l’envers, mais ils ne sont pas les seuls, meme si c’est chez eux que c’est le plus spectaculaire
Barguil hésitait entre jouer le classement général et jouer les étapes et les pois. Maintenant il n’hésitera plus, on devrait le voir perdre pas mal de temps dans les prochains jours et attaquer dans les Pyrénées.
Pour le premier test, Geraint Thomas a bluffé tout le monde, qu’en pensez-vous ? Bernal a coincé alors qu’on l’attendait plus à l’aise que son coéquipier. Entre les deux Ineos, l’un peut craquer et Pinot doit pouvoir saisir sa chance, les clés de ce Tour de France sont entre ses mains, celles de Gaudu, Reichenbach ou Molard notamment, qui doivent pouvoir l’accompagner le plus loin possible en montagne. Sinon, derrière, Kruijswijk a bien craqué sur ces pentes très dures, pas sûr qu’il tienne le coup, les 2 Movistar sont là mais sans impressionner totalement (encore que Landa, malgré son effort précédent, ne perd rien sur Bernal, donc, c’est un signe qu’il reste très fort). Du coup, ce Tour commence à se résumer pour le général à une bataille entre trois équipes : – 1) Ineos avec Bernal/Thomas (et Kwiatkowski touours solide pour mener le train, quant à Poels, j’ai du mal à comprendre…). – 2) Movistar avec Landa/Quintana (Valverde assez solide pour mener le train) qui vont devoir anticiper et attaquer pour rattraper un retard qui va encore s’accroître sur le CLM individuel. – 3) FDJ avec Pinot ET Gaudu qui pourrait bien être un vrai atout dans la bataille… Lire la suite »
Poels c juste tactique: on le verra plus tard, dans les alpes à coup sûr. C’est la force d’Ineos, certains pour le premier massif, d’autres comme Poels sont programmés pour le terrible triptyque alpestre.
Sur le principe je suis d’accord, mais là ils manquaient vraiment de monde pour contrôler la dernière montée, si Gaudu ne s’y colle pas Bernal aurait dû faire le boulot.
Surtout un collectif Ineos beaucoup moins impressionnant que les autres années.
J’ai adoré l’attaque de Barguil à 4 bornes j’étais fou j’ai crié “boomerang” en slip sur mon canapé.
Finalement l’hypothèse de voir Alaphilippe gagner un GT avec une préparation (et une équipe) spécifique est moins absurde aujourd’hui qu’hier.
(Mais qui a dit qu’avec Gilbert Alaph’ serait encore en jaune hein ?)
Dans le but de préserver un intérêt sportif, la meilleure nouvelle de la journée est le craquage de Poels dans un col de deuxième catégorie. Ok ce n’est pas encore la “haute montagne” mais cette équipe nous a tellement habitué à visser et à écœurer la concurrence dès la première semaine que ça en est plaisant. Je dis ça sans animosité particulière.
Je me suis dit la même pour Barguil. Peut-être qu’il voulait prouver à son manager qu’il aurait fait meilleure figure que Greipel dans l’échappée :)
Alaphilippe peut au moins tenter une Vuelta à la Jaja, c’est clair.
Craquage bizarre pour celui qui a gagné l’étape la plus rude du dernier Dauphiné… Et pour se relever ça me semblait un peu tôt… Franchement difficile à lire la condition de Wout Poels…
Je ne doute pas qu’il va faire mal à un moment ou un autre mais cette année, Ineos semble devoir compter d’avantage les coups de pédale. Ça permet au moins d’entretenir un peu de suspense… Je ne visais pas Poels à ce moment-là mais à la sortie du Dauphiné, je disais que cette course avec des conditions météorologiques difficiles ne permettait pas de jauger de la forme générale des participants.
Sans vouloir leur manquer de respect, voir un podium au classement général Ciccone-Alaphilippe-Teuns c’est surtout le signe d’une absence de vraie bataille entre les favoris du Tour… Et c’est terriblement décevant (peut-être que j’attendais trop de cette étape, c’est possible aussi). Je suis désolé en particulier pour Julian, mais c’est lamentable pour les meilleurs grimpeurs qu’il soit encore avec eux à la flamme rouge, il aurait du péter bien plus tôt. Si ça continue comme ça, Thomas va mettre l’amende à tout le monde à Pau, et les autres favoris n’auront plus que leurs yeux pour pleurer. Chaque année c’est pareil, à croire que personne ne retient jamais rien.
En tout cas, les trois premiers jours ont été très intéressants, mais les deux étapes vosgiennes ont bien refroidi mon enthousiasme. Hier, c’était sauvé par le victoire de Sagan (qui est un coureur que j’aime beaucoup) etparce qu’on se disait qu’ils attendaient tous l’étape suivante pour attaquer, mais là aujourd’hui je suis hyper déçu. Heureusement qu’il y avait un peu d’animation pour le maillot à pois et le suspens de savoir si Ciccone allait prendre le maillot jaune, parce que sinon c’était nul.
Oui l’étape en soi a été escamoté par les favoris car la perspective du dernier km a tétanisé tout le monde. Du coup pour les prochains tracés plutôt prévoir un final moins effrayant tout en faisant une belle étape de montagne à travers les Vosges.
Cela fait un certain temps que je me dis que le seul moyen d’avoir des étapes intéressantes serait de ne plus mettre d’arrivées au sommet (et peut-être de supprimer complètement les chronos).
Au contraire, il faut des chronos, mais placés en début d’épreuve. Le retard pris pousse ensuite les grimpeurs à l’offensive. Sinon, bien d’accord pour dire qu’il y a en règle générale trop d’arrivées au sommet sur le Tour. Varier davantage les plaisirs lors des étapes de montagne (avec un coup une arrivée au sommet, puis la fois d’après en descente, puis en vallée, puis en courte bosse) permettrait des courses moins stéréotypées. Autre problème dans la construction des parcours : le fait de mettre quasi-systématiquement la montée la plus dure en final d’étape. Cela incite surtout les coureurs à attendre par peur de se griller. Il vaut mieux la mettre en avant-dernière position pour servir de tremplin et permettre à la course de se lancer de plus loin (pas forcément à chaque fois, mais plus souvent). Aujourd’hui, c’était à ce titre assez typique. Tout le monde a eu tellement peur de ce dernier kilomètre que personne n’a bougé (à part Landa, et encore : l’aurait-il fait si Movistar n’avait pas un second leader en la personne de Quintana ? rien n’est moins sûr). Et je parie que la peur du menu d’aujourd’hui a aussi joué sur l’escamotage total de la… Lire la suite »
Si on place un chrono en début d’épreuve, Ineos n’a qu’à verrouiller la course pour conserver l’avantage acquis dans les chronos. Les attaquants n’ont aucune chance.
Et s’il n’y a pas de chrono, les grimpeurs n’ont aucune raison d’attaquer puisqu’ils sont tous déjà très bien placés. Ne rien faire pour s’économiser en vue du lendemain et attendre une étape supplémentaire pour grappiller trois secondes devient le comportement le plus raisonnable.
J’ajoute que je ne vois pas pourquoi penser qu’Ineos serait forcément devant après un chrono en début d’épreuve. Les Grands Tours récents on, me semble-t-il, montré que le spécialiste des chronos, parmi les coureurs de Grands Tours, c’était désormais Dumoulin, qui n’est pas chez Ineos. Et sur le dernier Giro, c’était Roglic, et le fait que les deux chronos soient placés avant la montagne a beaucoup joué sur le fait que Movistar opte pour une stratégie offensive afin de combler son retard sur le Slovène. On aurait bien davantage joué les bonifs sans cela.
Pourquoi pas ? Dans l’histoire du tour les arrivées au sommet n’ont pas toujours existé et il y avait tout de même de beaux vainqueurs. J’irais même plus loin : pourquoi plusieurs cols dans une étape qui la plupart du temps ne servent à rien. Un seul suffirait.
Quand il y a un final très dur, les coureurs attendent le final parce que “ça fait peur”, quand le final est moins dur, ça n’attaque pas parce que “c’est pas assez sélectif” pour faire sauter les équipiers. Faites votre choix !
Plus de kilomètres et de dénivelé pour fatiguer les organismes, des étapes de montagnes le plus possible séparées par des journées plus calmes pour éviter l’effet “je vais me préserver pour demain”, et aucune arrivée au sommet pour obliger les grimpeurs à attaquer de loin.
Ah, et aussi répartir différemment les primes et les points WT, une étape ou un maillot à pois devraient valoir beaucoup plus qu’une 10ème place pour encourager les coureurs offensifs.
D’accord avec ton constat. Si le vainqueur du jour et les rescapés de l’échappée sont à féliciter, je ne peux qu’être déçu par ce qu’ont proposé les favoris dans ces 2 étapes vosgiennes et en particulier aujourd’hui. Je suis content pour Alaphilippe qui fait mieux qu’éspéré. Mais de course il n’y en a pas eu. Dans la Planche la montée s’est faite au train avec encore un peloton bien conséquent et des accélérations seulement à 1 km du but. C’est bien maigre et décevant mais les courses maintenant sont ainsi. Trop de calculs de la part des coureurs et des staffs. Bardet qui ne perd qu’une minute sur Thomas ! Combien aurait-il perdu en cas de bagarre dès le pied ? Je suis vraiment déçu pour lui, mais cela paraissait évident tant il était mal placé dans les montées. Il est en méforme depuis le début d’année et il est peu probable que les choses s’améliorent d’ici la fin du tour.
Perso, j’ai apprécié cette étape. Elle met en évidence très tôt dans le Tour que les collectifs ne sont pas au top. Incapables de revenir sur une échappée lors d’une première étape de montagne. Ça fait combien de temps que ce n’est pas arrivé ? J’entends ici et là que Poels est un choix tactique. Quand bien même, c’est un aveu de fragilité considérant les années précédentes. Si aucune équipe n’est en capacité de cadenasser la course, les positions au classement peuvent vite bouger et c’est enthousiasmant !
Mon bilan : Thomas va gagner le Tour largement, il est au niveau en montagne et très au-dessus en chrono. Pinot est en super forme, il peut finir sur le podium, d’autant plus que la concurrence n’est pas forcément très relevée. Bernal est un peu décevant mais bien présent, Gaudu extraordinaire. Landa porte une attaque impressionnante mais Gaudu le ramène à la maison, c’est plutôt de mauvais augure pour l’espagnol. Tactique : La Movistar comme d’habitude à côté de la plaque – et très faible, ce n’est pas normal de ne plus avoir d’équipiers autre que Valverde au pied du dernier col. Ineos : Très surprenant que Poels ait sauté si tôt, on les avait rarement vus si faibles. FdJ : Pour moi la grosse erreur de la journée : quand Kwiato se relève, pourquoi faire rouler Gaudu ? C’était le moment d’attaquer, Ineos n’avait plus personne pour rouler. Si Pinot part à se moment là, Thomas ou Bernal sont obligés de le suivre et ils lâchent tout le reste du groupe. Vu la forme de Pinot aujourd’hui c’est vraiment dommage. De plus, on l’a dit, on le redira encore : personne ne doit bosser pour Ineos ! Ils ont… Lire la suite »
Évidement c facile quand on est dans notre fauteuil, si Thibault pinot ne pouvait pas y aller c est parce qu il était à fond comme les autres et que si il attaquait il aller se manger le dernier redard. Avec des “si” c est sur qu on peut refaire la course.
Sinon ceux qui s étonnent qu il n y est pas de bagarre entre les favoris, cette étape est en tout début de tour, tout le monde est encore frais et puis les montées ne sont pas encore assez longues. C est pour cela que julian tient tête aux favoris il n y a pas encore les grands cols qui arriveront surtout en 3e semaine
Pour moi l’erreur c’est de faire bosser Gaudu, après évidemment qu’il attaque s’il le sent ou le peut. Mais vu sa remontée sur la fin il était très fort, et je pense qu’il a été un peu tétanisé par la peur du collectif d’Ineos… sans se rendre compte que le collectif n’était pas au rendez-vous et qu’ils n’avaient plus d’équipiers.
Oui enfin si on rétorque à chaque fois “c’est facile depuis son canapé” il n’y a pas de discussion possible. L’objectif est quand même d’analyser une étape, le comportement des coureurs, la stratégies des équipes etc. Il me semble qu’il est aussi intéressant de dire qu’un coureur ou une équipe aurait pu faire différemment pour tirer davantage son épingle du jeu même si ce n’était peut être pas possible car après tout nous raisonnons avec notre rationalité limité et il faut accepter que toutes nos analyses sont limités mais c’est le but d’un tel forum: de discuter et de confronter nos avis divergent et convergent ensemble (et c’est très agréable). Après je te rejoins, je pense que nous sommes en 1er semaine de course (6e étapes même) et que finalement, à froid, ce n’est pas étonnant d’avoir si peu d’écart. Il est très probable que l’accélération de Gaudu aurait fait beaucoup plus de dégât en 3e semaine. Mais malgré la faiblesse des écarts, nous pouvons tirer quelques enseignements notamment sur la dynamique des écarts car lorsque Thomas et Pinot finissent en accélérant, les autres ralentissent. Donc nous pouvons peut être nous diriger vers un duel Thomas / Pinot qui ont… Lire la suite »
Personnellement, je retiendrai l’image de Gaudu se mettant à plat ventre avec Pinot dans la roue et les Ineos derrière. Peu m’importe de savoir si c’est pile le bon moment, qui suit, qui doit rouler…
Je reste persuadé que pour gagner, les leaders qui veulent vraiment le faire doivent prendre les choses en main, peu importe la tactique choisie par Ineos. Tant que tu considères que c’est à eux de faire le boulot, tu te mets automatiquement en position de looser. Quand tu montres que t’es prêt à prendre les choses en main quoiqu’il advienne, là, tu deviens vraiment un sérieux rival.
Et si ça marche (comme aujourd’hui par exemple), tu fais le plein de confiance, tu mets un gros coup au moral des autres et surtout, tu pousses Ineos hors de ses sentiers confortablement balisés, hors de ses certitudes de rouleau-compresseur radioguidé. Bref, tu commences à les faire douter.
Donc merci à la Movistar et surtout à la FDJ d’avoir secouer le cocotier. Il va bien finir par plier un jour !
La FdJ n’a absolument pas secoué le cocotier ! Quelle est la stratégie d’Ineos depuis 2012 ? 1) Dominer dans les plaines (chronos, bordures…) 2) En montagne, imposer un train constant et rapide pour empêcher les grimpeurs d’attaquer. 3) Si le leader est en forme, attaquer en fin d’étape pour prendre un peu de temps. Qu’est-ce qu’on a vu hier ? On a vu une équipe Ineos plus faible que d’habitude, avec deux leaders esseulés à 4 km du sommet, et Landa devant avec une quinzaine de seconde. A ce moment, Bernal et Thomas devaient gamberger un peu : est-ce qu’on attaque (mais ça fait très loin), est-ce qu’on fait rouler Bernal (mais alors il sacrifie ses chances…). Heureusement, un coéquipier est soudainement remonté de l’arrière pour imposer un train et ramener Landa à la raison. Ah oui, ce coéquipier portait le maillot bleu-blanc-rouge de la FDJ, mais il a fait exactement le travail qu’Ineos aurait demandé à Kwiato ou Poels s’ils avaient été présent. Je n’appelle pas ça secouer le cocotier, j’appelle ça faire le jeu de ses adversaires. Prenons un peu de recul : à quoi ça sert de faire rouler ses équipiers dans un col ? Il… Lire la suite »
Comme tu l’écris dans ton point n°3, on peut aussi rouler pour mettre en difficulté les autres leaders, et sur ce point le coup est plutôt réussi (Bardet, Kruisjwik). Il n’y a pas que les Ineos à battre. On peut toujours leur reprocher d’avoir embrayé et attaqué trop tard, mais je pense que l’objectif était de tester les prétendants au classement général sur cette première étape de montagne, sans prendre de risque.
Oui, enfin c’est l’accélération de Thomas sur la fin qui a fait lâcher les Bardet et les Kruisjwik. Ceci dit, si la stratégie de la FdJ est de jouer le podium – ce qui n’est pas du tout déraisonnable, ce serait déjà une énorme réussite – dans ce cas leurs actions sont logique : on fait rouler pour tuer la menace Landa, et pour conserver une position favorable ; il n’y a pas besoin de prendre de risques dans la mesure où Pinot semble supérieur aux autres prétendants pour l’instant. Là où je ne suis pas du tout d’accord, c’est si le but était de déstabiliser les Ineos. Bref, si la FdJ joue la troisième ou la deuxième place, c’était bien joué, s’ils espèrent la première, il faut être prêt à prendre des risques.
Pour moi, l’objectif de la FDJ hier était de faire le plus grand ménage possible sur l’étape (c’est ce que j’appelle secouer le cocotier) afin de savoir qui est en forme et qui ne l’est pas. Pinot a annoncé sa bonne forme et ses ambitions au départ. Donc logique de voir la FDJ prendre les choses en main, avec les moyens qu’elle a à sa disposition. Et puis, soit dit entre nous, ça fait plaisir de voir un coureur français annoncer la couleur et assumer ses prétentions. Suite à la bonne performance sur le CLM par équipes, je pense qu’il fallait continuer sur cette bonne lancée. Et quoi de mieux que de tenter de tout faire péter sur l’étape maison (adrénaline, spectateurs…) ? Tu fais le ménage et tu comptes les points à la fin. Car on est encore au début du Tour. Quel est le niveau réel des prétendants à la victoire et de leurs coéquipiers ? Depuis hier, on y voit quand même un peu mieux. Si tout le monde avait laisser rouler Ineos comme d’habitude, serait-on aussi avancés ? On a vu hier que Thomas et Bernal pouvaient être esseulés assez rapidement et qu’ils n’étaient peut-être pas… Lire la suite »
Il n’y aura malheureusement pas de duel : Thomas sera en jaune après le contre-la-montre (l’étape de la Hourquette d’Ancizan, j’ai monté, je doute que ça puisse faire des écarts suffisants pour éviter une arrivée en groupe.
Après quoi les Ineos poseront le verrou, Bernal jouant les geôliers pour empêcher toute tentative d’attaque.
Thomas reste le favori mais vous voyez peut-être l’équipe ineos plus forte qu’elle ne l’est réellement. Après ces pépins physiques nous ne savons pas comment le gallois va finir ce Tour, ni Bernal qui était prévu initialement en Italie. Dans tous les cas, un seul coureur aussi bon soit il ne verrouillera pas tout. S’il y a des audacieux (et je me répète la situation inédite vécue aujourd’hui peut inciter à l’audace), la course est loin d’être gagnée.
Sans compter que Thomas sera plus surveillé que l’an passé et qu’il n’est pas le dernier à tomber !
Tout comme Roglic qui allait gagner le Giro des le second chrono … Non la course est loin d´etre pliée et ce round d´observation donne simplement un petit écrémage par l´arrière .
Roglic avait une équipe pourrie qui lui a été fatale, mais s’il avait assumé ses responsabilités au lieu de laisser filer Carapaz il aurait pu gagner le Giro. Ici il y a une grosse différence : Ineos reste la meilleure équipe et Thomas aura à son service Bernal, on fait difficilement mieux comme garde du corps !
Pour moi le bilan de ce round d’observation c’est que le trio Bernal-Thomas-Pinot est au-dessus en montagne et que parmi eux Thomas est de loin le meilleur en contre-la-montre.
Ca on le savait quand méme tot dans l´epreuve et confirmé dés l´abandon sur blessure de son meilleur lieutenant.
Ce que je veux dire par là c´est que le Tour c´est 3 semaines et que c´est en 3iéme semaine qu´il faudra repondre present à l´avant de la course. en fait l etape de la planche à fait simplement de l´ecremage et, a mon humble avis et comme l´a parfaitement illustré le dernier Giro, il est bien trop tot pour s´emflammer comme un lampion sur l´un ou l´autre des principaux favoris; d´autant plus qu´ Ineos traverse un debut de saison compliquée; que Movistar s´est serieusement débridée depuis l´italie; que Thibaut Pinot n´a jamais été dans une position aussi interessante en fin de première semaine.
Fuglsang Alaph et Cicconé, pour ne citer qu´eux, vont probablement continuer à mettre des belles sacoches à tout ce beau linge; et je m´en rejouis d´avance ..
Quel plaisir de voir un belge s’imposer sur une telle étape , Dylan Teuns a été très costaud . Sacré Allaphilippe qui a tout donné pour garder le maillot jaune mais il lui a manqué quelques secondes . Gerraint Thomas a semblé un peu au-dessus de son coéquipier Bernal , à voir si cela se confirme par la suite . On s’attendait à voir le train inéos asphyxier le peloter sur les pentes de cette étape étonnement il n’en fût rien . Sont-ils moins fort que d’habitude ou ont-ils voulu préserver leurs forces pour la suite ?
La montagne a accouchée d´une souris; un debut de Tour en round d´observation malgrés un tracé plutot agressif; Bardet déjas aux paquerettes bien qu´une bonne partie des leaders semblent s´observer et laisser la course se decanter naturelement . Ce fera peut etre les affaires des gars comme Nibali, Landa ou Fuglsang qui ont bien donnés en debut de saison et qui n´ont pas encore besoin de trop taper dedans .
G dejàs devant Bernal, il joue sur de velour …
Très bel article , un plaisir de vous lire. Suuper
Je vois beaucoup de personne s’emballer après une étape comme celle là, en oubliant que nous ne sommes qu’en tout début de tour et que rien n’est joué.
Je pense particulièrement à Pinot qui nous a habitué chaque année à avoir au moins un jour sans où il peut perdre vraiment beaucoup de temps. Par ailleurs, il avoue lui même être très fragile concernant sa santé et ne pas supporter le chaud.
Idem pour G. Thomas, il suffit de se rappeler le Giro, avec une victoire qui semblait largement acquise à Roglic dès les premiers jours, pour ensuite s’apercevoir qu’il n’avait pas la même forme sur 3 semaines. Alors certes Thomas a déjà gagné l’an dernier le TDF, mais il me semble que l’adversité était moindre (en tous les cas d’un point de vue collectif) et mine de rien il ne partait pas forcément leader au départ. Il était caché derrière l’énorme pression qu’a subit froome.
Bref, pour ma part je suis très satisfait de ce début de tour avec des étapes assez variées, de beaux vainqueurs, et surtout la suite du TDF qui s’annonce aussi intéressante !
Apres ses deboires sur le Tour Pinot s’était trouvé avec bonheur d’autres centres d’intérêt en Italie et on le voit sur ce Tour décomplexé et décontracté ce qui ne veut pas dire non motivé
L’exact contraire pour Bardet qui semble être écrasé par sa monomanie obsessionnelle pour le Tour
Ne devrait il pas comme Pinot se donner d’autres horizons que le Tour quand on pense qu’il a terminé 2eme du championnat du monde 2ème des strade bianche 3ème de liège bastogne liège et 4eme du tour de lombardie?