Cela fait bientôt trois ans que Richie Porte a quitté la maison Sky. Mais depuis ce départ, qui devait lui permettre de jouer la gagne sur trois semaines, il se heurte sans arrêt à un mur. Avant de partir pour Trek, qui a officialisé sa venue il y a quelques jours, l’Australien veut donc offrir une sorte de cadeau d’adieu à une équipe BMC prête à opérer un virage décisif.
Poissard mais au départ
Avec Porte, c’est comme si tout avait toujours été une question de timing. L’année où il semblait le plus fort sur le Tour, en 2015, il était dans la même équipe que Chris Froome, donc bloqué. Un an après, il avait écrasé la concurrence tout le début de saison, mais s’était peut-être retrouvé en forme trop tôt, justement, et il n’avait terminé que cinquième au mois de juillet. Et depuis deux ans, poursuivi par la poisse, il a toujours quitté la course sur abandon, la faute à des chutes toujours très malvenues, une fois dans la descente du Mont du Chat, l’autre sur l’étape des pavés. Alors voir le garçon officialiser son transfert chez Trek deux jours seulement avant le départ d’une Vuelta qu’il espère remporter est bizarre, mais plus si surprenant. L’Australien n’a jamais été maître dans la gestion des évènements. Les bons choix au bon moment, pour l’instant, ça n’a jamais été pour lui.
Problème, à 33 ans, il serait temps qu’il trouve la clé, ou il prendra sa retraite sans un seul podium sur une course de trois semaines. Un comble pour un coureur si efficace dans les courses d’une semaine et dont on se dit à chaque fois qu’il prend le départ d’un grand tour que cette fois, il va y arriver. Mais comme si l’histoire tenait absolument à se répéter, il y a toujours un petit hic. Cette semaine, avant même que l’épreuve ne démarre et pendant que les rumeurs l’annonçant chez Trek se confirmaient, le doute a même plané sur la participation de Richie Porte. Victime d’une gastro, le leader de l’équipe BMC a manqué la conférence de presse de son équipe et toutes les hypothèses semblaient alors possibles. Finalement, son équipe a confirmé sa présence malgré un état de santé pas idéal pour débuter une course de trois semaines. A croire que le sort s’acharne sur un homme que tous les observateurs s’accordent à décrire comme doté d’une incroyable gentillesse.
Imiter Evans
Sur le papier, pourtant, Porte a toutes les cartes en main pour enfin concrétiser. Son début de saison, où il a répondu présent à peu près partout, a rassuré, et son abandon sur le Tour lui permet d’arriver sur cette Vuelta forcément plus frais que les autres. Les victoires passées de Juan José Cobo et Chris Horner, même si elles font partie des plus surprenantes, avaient justement sacré des coureurs qui disputaient leur premier grand tour de l’année. L’Australien, lui, profite comme pas mal d’autres candidats au maillot rouge des prochains championnats du Monde, au parcours difficile, pour s’enlever un peu de pression sur les routes espagnoles. « C’est le plus gros objectif désormais », disait-il récemment à Cyclingnews, comme pour mettre la Vuelta au second plan. Mais on a du mal à l’imaginer courir ces trois semaines comme une simple préparation. Surtout qu’avant son départ, il peut offrir à BMC le deuxième grand tour de son histoire, sept ans après la victoire de son compatriote Cadel Evans sur le Tour.
Selon vous, qui remportera le Tour d'Espagne ?
- Nairo Quintana : 23%
- Richie Porte : 23%
- Thibaut Pinot : 13%
- Vincenzo Nibali : 12%
- Simon Yates : 11%
- Miguel Angel Lopez : 8%
- Un autre : 5%
- Fabio Aru : 2%
- Rigoberto Uran : 1%
- George Bennett : 1%
Nombre de votants : 203
Bon ben déjà lui c’est mort.