Cette semaine, la Chronique du Vélo vous a proposé sa hiérarchie du cyclisme mondial sous la forme d’un top 50. Maintenant notre verdict tombé, il est donc temps de revenir sur les coulisses de ce classement, et de s’attarder sur la nature des cinquante cités.

Les recalés

Commençons d’abord par les absents. Pour rappel, ce classement est le fruit d’un vote subjectif. Chacun des six votants (Robin Watt, Théo Sorroche, Téo Barbey-Duquil, Baptiste Allaire, Renaud Breban et moi-même) devait classer soixante coureurs de son choix. Les cinquante coureurs ayant reçus le plus de points étaient « qualifiés » pour un second tour au cours duquel ces derniers ont été départagés. Pour éviter les aberrations statistiques, nous avons exclu le meilleur et le pire votre accordé à chaque coureur. Au terme du premier tour, 82 ont été cités au moins une fois, 69 au moins deux fois, 66 au moins trois fois, 58 au moins quatre fois, 47 au moins cinq fois et 37 ont été cités par l’ensemble du panel.

Tous les coureurs cités par au moins cinq personnes ont passé le premier tour à l’exception de Tony Gallopin, 59e à l’issue du vote. Inversement, aucun cycliste cité moins de quatre fois ne s’est qualifié. Celui qui en a été le plus proche s’appelle également Tony, il s’agit de Tony Martin, 51e. Le rouleur allemand a été un de nos points de divergence au moment où nous avons élaboré ce classement. Pour trois d’entre nous, sa saison 2017 ratée a été rédhibitoire dans notre hiérarchie. L’autre moitié du panel considérait qu’on ne pouvait pas l’ignorer pour autant. D’autres recalés ont été l’objet de débat du même genre comme Elia Viviani (54e), Diego Ulissi (58e), ou Niki Terpstra (60e). Pour finir sur ce point, précisions que six Français absents du classement final ont été cités : outre Gallopin, nous retrouvons Lilian Calmejane (63e), Pierre Rolland (66e), Bryan Coquard (67e), David Gaudu (non classé) et Pierre Latour (non classé).

La radiographie du top

Retournons du côté des lauréats. Au cours de la semaine, une personne nous a fait remarquer l’écart entre nos arbitrages et le classement proposé par l’UCI (dont nous avions évoqué les limites l’an passé). On peut voir en effet que notre vision subjective n’est pas vraiment compatible avec le barème du l’UCI. Par exemple, Tim Wellens est bien mieux classé du côté de l’instance mondiale car il a empoché des points sur des épreuves au prestige moindre. De l’autre côté du spectre, certains coureurs sont tombés dans les tréfonds du classement mondial suite à des maladies ou des blessures graves, mais ils restent des valeurs sûres à nos yeux.


Parmi notre sélection, toutes les équipes du World Tour sont représentées. La Sky et Quick-Step sont logiquement les plus présents. Inversement, Bahrain-Merida ne peut compter que sur Vincenzo Nibali. Si aucun coureur américain figure dans le top, six sont membres d’une équipe basée aux Etats-Unis. Hors du World Tour, on ne retrouve que deux coureurs : Warren Barguil et Nacer Bouhanni. Le cas du coureur de Fortuneo est particulier car il était membre de l’équipe Sunweb en 2017. Concernant le Vosgien, on peut admettre, sans chauvinisme, qu’il est un des meilleurs au sein du deuxième échelon mondial. D’ailleurs, si on se réfère une fois de plus au classement mondial UCI, il est le mieux classé parmi les coureurs issus des équipes Continental Pro.


Logiquement, les Européens trustent l’ensemble du classement ou presque. Seuls les Australiens et les Colombiens viennent bousculer cette hégémonie. L’Italie et l’Espagne, habituelles places fortes du peloton, sont relativement peu présents dans notre classement. Les transalpins ont souvent fait les frais du premier tour à l’image de Viviani ou Ulissi. Chez les Ibériques, deux figures se distinguent nettement (Valverde et Landa), mais le reste du contingent a du mal à exister dans les pelotons.


Pour finir avec ce tour d’horizon, intéressons-nous à la pyramide des âges. Le benjamin s’appelle Fernando Gaviria, né le 19 août 1994. Le doyen est un habitué de la Doyenne car il s’agit d’Alejandro Valverde, né le 25 avril 1980. Entre les deux, on compte un bon tiers de trentenaires et un cinquième de coureurs encore éligibles pour les classements du meilleur jeune. Il y a un an, on avait souligné que les coureurs nés en 1990 avaient tendance à plus gagner que les autres. Avec dix représentants de cette génération au sein de ce top, la logique est respectée.


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