Pour des raisons variées, certains coureurs manqueront, ce dimanche, la course en ligne des championnats du monde. Nous avons voulu créer une sélection fictive de huit coureurs qui aurait pu, sur le papier, être l’une des armadas de ce rendez-vous. Ce ne sont pas les huit plus grands noms parmi les absents, mais une liste qui se veut cohérente pour jouer la gagne.

Les leaders

Geraint Thomas / Grande-Bretagne

Le Tour lui a pris tout ce qu’il avait à donner, cette saison. C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre le directeur sportif de l’équipe Sky, Brett Lancaster, au Tour de Grande-Bretagne, où Thomas a terminé sa saison et appris qu’il ne serait pas du voyage en Autriche. « Je me doute que Geraint convoitait un peu le maillot arc-en-ciel, mais il n’en peut plus après une énorme saison », a-t-il assuré. Comme souvent chez Sky, le coureur n’a qu’à moitié choisi. Dommage, parce qu’on aurait aimé voir le vainqueur du Tour se battre sur un terrain qu’il connaît pour avoir, durant plusieurs saisons, visé les classiques. Tant pis, on en fait un des deux leaders de notre sélection fictive.

Richie Porte / Australie

Question poisse, on fait difficilement mieux que l’Australien. Quelques semaines après un nouvel abandon sur le Tour, il a couru la Vuelta comme un fantôme, avec l’idée que si les routes espagnoles ne lui permettaient pas de s’exprimer, elles pouvaient au moins le préparer au rendez-vous mondial. Mais la malchance est revenue sur la table. Infection respiratoire et forfait pour les Mondiaux. Richie Porte, dans un communiqué, faisait preuve de raison, étalant sa déception mais avouant aussi que sa préparation n’avait pas été idéale. Nous en faisons notre deuxième leader pour cette course en ligne, dans un style semblable à celui de Thomas : attendre et placer une attaque au bon moment.

L’électron libre

Fabio Aru / Italie

Lui aussi a été rattrapé par la maladie et a officialisé la chose ce week-end. Ces Mondiaux ne seront pas les siens et la tâche de porter haut les couleurs italiennes revient à Vincenzo Nibali et Gianni Moscon. Pour Fabio Aru, c’est une nouvelle mésaventure dans une saison qui n’a pas vu beaucoup d’éclaircies. Malgré tout, il est l’électron libre de notre sélection, celui qui aurait carte blanche pour partir de loin et compter sur son panache pour aller au bout, sans avoir à se soucier de Thomas et Porte. Sa seule chance de victoire, sans doute, vu le nombre de candidats plus forts que lui ces derniers mois.

Les lieutenants

Esteban Chaves / Colombie

La saison du garçon au sourire ineffaçable tient en deux épisodes. D’abord, les dix premiers jours du Giro, où on le voit virevoltant, avant de s’éteindre petit à petit. Puis, l’annonce de sa mononucléose, quelques semaines plus tard. Esteban Chaves n’en est pas encore revenu. Tragique pour lui qui évoquait dans plusieurs interviews, depuis le début de saison, ces Mondiaux particuliers pour les grimpeurs. Ses qualités incroyables dès que la route s’élèvent auraient forcément été précieuses sur le parcours autrichien. Peut-être pas en tant que leader, parce que d’autres ont plus prouvé que lui, depuis deux ans, mais au moins comme un lieutenant de luxe.

Alexis Vuillermoz / France

Laissé en dehors de la sélection de Cyrille Guimard à cause d’une densité de très bons grimpeurs et puncheurs français dont on ne saurait se plaindre, Alexis Vuillermoz aurait eu sa place dans beaucoup d’autres équipes. Ses dernières semaines au Canada et en Italie, après un été marqué par son abandon sur le Tour, ont largement rassuré sur sa forme du moment. Il a d’ailleurs réintégré la réflexion de Guimard après avoir été laissé hors des pré-sélections. Il ferait un excellent coéquipier, comme il était prêt à le faire auprès de Romain Bardet et Julian Alaphilippe sous le maillot bleu.

Lawson Craddock / Etats-Unis

Comme plusieurs des coureurs de notre liste, il a vécu un Tour de France compliqué, mais dont il est ressorti en coqueluche d’un public français qui l’a découvert. Malheureux et salement amoché le premier jour, il a ensuite retrouvé petit à petit ses capacités pour terminer les trois semaines au courage et en dernière position. Mais ses qualités de grimpeur sont réelles et son goût pour les classiques aussi. Il aurait été utile dans un rôle de gregario qui l’aurait largement contenté, même si la sélection américaine a décidé de se passer de lui.

Les capitaines de route

Jelle Vanendert / Belgique

A 33 ans, le Belge a de l’expérience à revendre, même s’il n’était pas présent en 2012 dans la sélection qui a permis à Philippe Gilbert de décrocher le maillot arc-en-ciel. Cette fois encore, il n’a pas su se faire une place dans une équipe qui fera office d’outsider. Sa saison avait pourtant fière allure et son printemps, surtout, avait de quoi attirer l’attention : 3e de la Flèche, 10e de l’Amstel, 11e de Liège. N’est-ce pas le genre de coureurs dont on a besoin sur le parcours d’Innsbruck ? Sans espérer l’emporter, il aurait été un précieux capitaine de route.

Enrico Gasparotto / Italie

Dans le style de Vanendert, l’Italien est un briscard toujours utile dans une équipe qui espère l’emporter lors d’un Mondial. Les transalpins ont décidé de faire sans lui et doivent espérer que le seul Franco Pellizotti fera l’affaire. Mais Gasparotto est davantage un spécialiste de classiques, déjà vainqueur de l’Amstel et encore troisième de l’épreuve néerlandaise cette année. Sixième de Liège, aussi, il s’est appliqué en cette fin de saison, sur les routes canadiennes et italiennes. Ça n’a pas convaincu Davide Cassani, mais nous oui, pour guider une équipe dans l’ensemble inexpérimentée dans ce genre de rendez-vous.

Buy me a coffeeOffrir un café
La Chronique du Vélo s'arrête, mais vous pouvez continuer de donner et participer aux frais pour que le site reste accessible.