Ce dimanche à Innsbruck se déroulera le contre-la-montre par équipes de marques en guise de lancement des Championnats du Monde. Une hérésie. Mais au moins, ce sera la dernière fois. David Lappartient avait annoncé au printemps que cette édition serait la dernière, pour notre plus grand plaisir.
Des équipes réfractaires
En six ans, jamais l’épreuve n’aura vraiment convaincu. Ni les observateurs, ni les fans, ni les coureurs eux-mêmes. C’est même à se demander si, à part les journalistes présents sur place chaque année et « contraints » de s’y intéresser, d’autres le faisaient. Quick-Step (trois victoires), BMC (deux) et Sunweb (une) se seront réparties les médailles d’or. Voilà pour le palmarès. Le reste ? Sans intérêt ou presque. Que ce soit à Valkenburg, pour la première édition en 2012, jusqu’à Bergen l’an dernier, jamais la journée du dimanche n’a été considérée comme le véritable lancement des Mondiaux. Au contraire des contre-la-montre des catégories jeunes, en début de semaine, qui nous mettent réellement dans l’évènement en nous permettant de voir à l’œuvre les champions de demain, le chrono par équipes de marques a toujours été vu comme une opération marketing visant à inviter les gros sponsors du World Tour à la fête mondiale.
Sauf que c’est aussi inapproprié que désuet. L’UCI a eu du mal à en prendre conscience, et ce sont finalement les équipes elles-mêmes qui ont dit stop. A Doha, il y a deux ans, les dix-huit équipes World Tour avaient menacé de boycotter l’épreuve si elles continuaient d’être obligées d’y participer. Lotto-Soudal, une équipe qui n’avait rien à espérer contre l’horloge, avait estimé à l’époque qu’il fallait dépenser entre 40 000 et 50 000 dollars pour participer. Sous la pression, l’instance internationale avait donc assoupli les règles et depuis Doha, les équipes de l’élite étaient libres ou non de participer. Résultat, il n’y avait que dix formations World Tour à Doha, onze à Bergen, et il y en aura douze à Innsbruck. Certaines, comme Quick-Step et BMC, auront sans doute à cœur de faire leurs adieux à cette épreuve. D’autres viennent pour la forme, ou pour préparer des coureurs qui participeront quelques jours plus tard au chrono individuel.
Adieux sans émotion
Reste une chose à mettre au crédit de ce chrono par équipes de marques, du moins cette année. Le parcours, habituellement prévisible, prévoit cette fois l’ascension de la montée d’Axams. Ce n’est que 3,7 kilomètres (à 6,8 %) mais c’est malgré tout une nouveauté. Qui sait, peut-être que la dernière édition sera donc la plus réussie. Mais on remercie quand même David Lappartient, président de l’UCI, qui a décidé d’avancer la disparation de l’épreuve. Son retrait du programme était prévu, initialement, en 2019 au Yorkshire. Le Français a fait en sorte que ce soit finalement un an plus tôt. On ne perdra pas grand chose. Dès l’an prochain, on retrouvera une vraie semaine des Mondiaux, sans course parasite. Du coup, on aura un regard différent sur ce chrono par équipes, cette année. On pourrait même être tenté d’y prêter attention. Pour dire adieu à l’épreuve avec le sourire.
Qu’on remette à la place une épreuve qui faisait référence il y a encore une vingtaines d’années, le 100 kilomètres olympique ou le 100 kilomètres par équipes contre-la-montre.
Ca avait de la gueule aux championnats du monde et aux JO. Pour les plus anciens, souvenons nous de l’impression et de respect que causaient les frères Petterson.
J’en profite (Ca n’a rien à voir) pour demander de ma petite voix la réorganisation de Bordeaux-Paris.
C’est dur… je suis pas du tout du même avis. Et non ça ne déplait pas aux coureurs, au contraire je vous invite à écouter des interviews ces derniers jours de coureurs Hommes et Femmes, d’équipes bonnes dans cette discipline ou non, ils regrettent la fin du TTT au championnats du monde
Dommage qu’il soit très compliqué, voire quasiment impossible de mettre en place un contre la montre par équipe nationales. Ça aurait vraiment de la gueule une telle course en ouverture des championnats du monde. Certes, l’équipe de France aurait sans doute très peu de chances de briller en l’état actuel des choses mais ça pourrait justement être un bel objectif à moyen terme pour certains coureurs qui n’ont pas tellement l’occasion de se frotter à cet exercice si particulier. Et puis ça donnerait de belles images d’avoir 6, 7 ou 8 coureurs “en formation” avec leurs maillots nationaux; c’est une discipline quand-même relativement télégénique.
Si, si, les rouleurs se pressaient à la porte pour se faire sélectionner. C’était des équipes de quatre par pays. Ca classait vraiment un coureur d’en faire partie.
Peut-être des grosses écuries WT seraient elles réticentes (et encore ?) à mettre à disposition leurs coureurs pour des stages de préparation spécifique mais des équipes comme AUBER par exemple, seraient très honorées de proposer les services d’un Yoann Paillot.
A l’époque, on ne pouvait pas mélanger les amateurs et les pros. Désormais, cette possibilité élargit encore le champ des sélectionnables.
Il me semble également qu’on a supprimé des JO la poursuite olympique, à moins que je me trompe.
Tout à fait d’accord pour recréer le mythique 100 km par nations qui était dans l’esprit vrai des championnats du monde. Les français y seraient misérables mais il suffirait d’une quinzaine d’équipes pour assurer son succès et la bagarre entre hollandais, danois, australiens, suisses, allemands et autres serait garantie.
Le clm par équipes de marque était un os à ronger jeté au lobby anglo-saxon désireux de vendre totalement le cyclisme pro aux grandes marques internationales en supprimant toute référence nationale, même dans le championnat du monde individuel qui était leur vrai objectif. Très heureux de leur échec!!!
Pour moi c’est dommage qu’elle disparaisse, c’était une épreuve que j’aimais bien. Surtout avec ce parcours.
Mais c’est vrai que la même chose par équipes nationales ça aurait de la gueule.
En tous cas, cette année, avec la victoire (inattendue ?!) de la Quick Step, ce championnat du monde consacre VRAIMENT la meilleure équipe du monde (de l’année) ! Très belle et très juste récompense pour cette formidable écurie de guerriers présents sur tous les fronts depuis le début de l’année ! Et ce n’est pas terminé !
Sinon on m’explique la non selection de Matthews pour l’australie ?? Meme apres le forfait de Richie Porte, meme lui ne comprend pas..