En 2018, Simon Yates a brillé et a remporté son premier grand tour. Une récompense pour l’équipe Mitchelton-Scott qui se tourne définitivement vers les classements généraux des courses de trois semaines. Peu en vue pendant les classiques (malgré deux tops dix sur Milan-Sanremo et Liège-Bastogne-Liège), l’équipe australienne a joué un rôle capital sur le Giro et la Vuelta. Une orientation qui a cette saison coûté cher à Caleb Ewan.
Le top : Simon Yates
Le Britannique est incontestablement l’un des coureurs de la saison. Certes, son superbe succès sur la Vuelta est la seule grande victoire de son année 2018, mais Simon Yates a été très régulier, au point de remporter le classement UCI World Tour devant Peter Sagan et Alejandro Valverde. Deuxième de Paris-Nice, quatrième du Tour de Catalogne, deuxième du Tour de Pologne : le meilleur jeune du Tour de France 2017 a répondu présent toute l’année. Mais celui que le grand public identifiait jusqu’ici comme « l’autre Yates » a aussi connu cette saison une terrible désillusion dont il aurait pu ne pas se relever. Sa défaillance sur les pentes du Finestre lui a coûté un Tour d’Italie qu’il dominait jusque-là sans trop de soucis. Le jeune britannique aurait pu abandonner, mais a persévéré jusqu’à Rome, en terminant en dehors du top 20 au général. Et il a su, ensuite, se servir de cet échec. L’échéance a juste été repoussée à la fin de l’été, jusqu’à la Vuelta. Conquérant et offensif, le coureur de 26 ans s’est installé en quelques mois seulement parmi les grands du peloton.
Le flop : la fin de l’histoire avec Ewan
Depuis ses débuts chez les professionnels en 2014, Caleb Ewan n’a connu qu’une seule équipe : Mitchelton-Scott. Au total, 29 victoires chez les pros, dont deux étapes de grands tours (Vuelta 2015 et Giro 2017). Le jeune australien de 24 ans est l’un des futurs grands du sprint mondial et avait tout pour être la figure de proue de son équipe. Pourtant, il portera le maillot Lotto-Soudal l’an prochain. En quelques mois, la romance a pris fin. Ewan avait pourtant bien commencé la saison. Victorieux sur le Tour Down Under et la Clasica de Almeria, il a ensuite terminé deuxième de Milan-Sanremo, seulement semé par un Nibali en grande forme. Mais la suite est moins réjouissante. Neuf podiums pour une seule victoire (sur le Tour de Grande-Bretagne) et surtout, une non-sélection au Tour de France qui n’a pas plu au sprinteur de poche. Participer à sa première Grande Boucle était l’objectif de sa saison, mais son équipe a préféré tout miser sur Adam Yates. Sans colère, Ewan a donc choisi de plier bagages, pour oublier son maigre bilan 2018 : seulement trois victoires, son pire exercice.
La stat : 38
C’est le nombre de victoires cette saison pour Mitchelton-Scott. Jusqu’ici, le record de la structure créée en 2012 était de 34, en 2014. Simon Yates (8 victoires), Daryl Impey (4) et les huit victoires collectives sur les Hammer Series représentent plus de la moitié du bilan.
La saison des Aussies fut belle. Ca ne fait aucuns doutes. Je suis toutefois surpris de les voir devant Lotto Jumbo qui avait une densité plus importante de belles performances avec une plus grande variété de coureurs.
Une grande victoire avec la manière prend facilement le pas sur une accumulation de bons résultats. D’ailleurs, avec cette logique, la FDJ se situe au-dessus de LottoNL chez les lecteurs.
Oui c’est vrai mais je trouve la fdj un peu surévalué aussi pour les mêmes motifs…
Dans ce cas j’aimerais savoir pourquoi Bahrein a une note si faible : eux aussi ont leur grande victoire (MSR pour Nibali, avec en plus beaucoup de panache en Lombardie, comme Yates au Giro même si la victoire n’est pas là au bout).
Remporter une classique, comme Pinot ou Nibali, n’est pas vraiment comparable avec un grand tour, comme l’a fait Yates. Sans dire que c’est “plus difficile”, gagner sur trois semaines demande davantage sur le plan mental. Une victoire sur un grand tour est aussi généralement davantage une victoire collective, alors que Nibali ne doit pas son succès à grand monde sur Milan-Sanremo, bien qu’il ait été protégé comme il fallait jusqu’au Poggio.
Note hyper conciliante avec une équipe qui a surtout vécue par Simon Yates et dont beaucoup de coureurs ont été décevants (Adam Yates, Estaben Chaves, Matteo Trentin, Luke Durbridge, Albasini, etc…) pour de rares réussites (Kreuziger, Impey).
Je suis d’accord mais tout de même entre la vuelta et le Giro ( qu’ils ont écrasé pendant 2 semaine) c’est quand même pas mal! Mais c’est vrai que mis a part Yates ‘e reste a été assez décevant