Entre l’annonce d’un partenariat qui tourna court avec la Manuela Fundacion, un Giro écourté à cause du Covid et le départ d’Adam Yates vers Ineos, l’année 2020 fût riche en rebondissements pour Mitchelton-Scott. Mais sur le plans des résultats, elle est surtout décevante. Sur les courses de trois semaines, surtout, où les frères Yates et Esteban Chaves nous ont habitué au très haut niveau, on n’est pas loin du zéro pointé.
Le top : Dion Smith
C’est sur le Tour de France 2018 que Dion Smith s’était fait connaître. Alors qu’il courait encore sous les couleurs de la Wanty-Gobert, le Néo-Zélandais avait porté le maillot blanc à pois rouges durant trois journées après s’être échappé lors d’une étape vendéenne. Cette saison, Dion Smith a franchi un cap : en 42 jours de course, il s’est placé à sept reprises parmi les dix premiers et a levé les bras sur la Coppa Sabatini, sa première victoire chez les professionnels. Auteur d’une remarquable campagne de classiques italiennes avec également des accessits décrochés sur Milan-Sanremo et Milan-Turin, le natif de Taupaki, un petit village de moins de mille habitants situé en périphérie d’Auckland, a ensuite profité de la Vuelta pour se glisser par deux fois dans le top 5 d’étapes accidentées. A 27 ans, Dion Smith a signé en 2020 la saison la plus prolifique de sa carrière. Qu’il ait été l’un des coureurs les plus en vue de Mitchelton-Scott cette année montre toutefois les difficultés de l’équipe à briller autant que par le passé.
Le flop : Les grands Tours
Si la formation australienne signe en 2020 trois succès sur des courses par étapes (UAE Tour, Tirreno-Adriatico et Tour de République-Tchèque), la victoire de Simon Yates sur la Vuelta 2018 ou la quatrième place de son jumeau Adam sur le Tour de France 2016 semblent appartenir à un temps lointain. En 2020, la lumière n’a que trop peu été projetée sur Mitchelton-Scott lors des grands Tours. Certes, la brève épopée en jaune d’Adam Yates au mois de septembre sauve les meubles, mais Simon, attendu sur le Giro, a lui échoué dans les grandes largeurs. Le retrait de Mitchelton-Scott avant la mi-épreuve n’a pas aidé, mais le Britannique était déjà largué au général. Au total, sur trois semaines, l’équipe australienne a donc décroché un seul top 10 final (Adam Yates 9e du Tour) et aucune victoire d’étape. Maigre bilan, qu’il ne sera pas évident d’améliorer en 2021. Avec les départs d’Adam Yates et Jack Haig, les espoirs de bien figurer dans les classement généraux reposeront quasi intégralement sur Simon Yates.
La stat : 80 %
80 % des victoires de Mitchelton-Scott en World Tour cette année ont été glanées par les frères Yates (4 sur 5). Seul Lucas Hamilton a su les imiter en s’imposant sur la quatrième étape de Tirreno-Adriatico.
Cette équipe a tellement été sans saveur comme vous le dites joliment cette saison qu’elle n’a suscité à ce jour aucun commentaire. L’époque des flamboyants frères Yates parait révolue d’autant plus que le duo fraternel se sépare en 2021.L’arrivée de Matthews sera t’elle suffisante pour rebooster les kangourous? J’aimerais bien aussi que leur maillot, sorte un peu plus de cet anonymat tristounet que je lui trouve actuellement.
Je leur ai mis 12, et à la réflexion c’est sans doute un peu trop gentil (j’ai validé le formulaire le vendredi aprem, juste avant la deadline, j’ai parfois donné des notes un peu à l’instinct, sans trop prendre du recul sur les résultats). Ceci-dit, je crois que je n’attendais tellement rien d’Adam Yates sur le Tour que du coup j’ai considéré leur Grande Boucle comme une belle réussite et pas juste quelquechose qui sauve les meubles. Cela explique ma note (aujourd’hui, je leur mettrais plutôt 11, en fait)