Mark Cavendish chez McLaren, le plan de com’ est tout choisi pour sa nouvelle équipe. Mais le Britannique, depuis quelques années, n’a plus vraiment l’allure d’une Formule 1. Peut-il revenir sur le devant de la scène ? La logique veut que non. Mais son arrivée chez Bahrain-McLaren est un peu plus qu’un simple transfert. C’est aussi les retrouvailles avec son mentor Rod Ellingworth.

Une paire née à la British Cycling Academy

Il fallait quitter le bourbier Dimension Data. Se rappeler de cette fabuleuse première année qui avait vu le Cav’ remporter quatre étapes du Tour de France et surprendre tout le monde, mais surtout prendre conscience de ce qu’a été la suite, une spirale négative dans laquelle le Britannique était empêtré. Alors à 34 ans, Mark Cavendish s’est offert un nouveau départ, sans doute le dernier, et le choix a sonné comme une évidence. L’homme aux trente bouquets sur la Grande Boucle allait rejoindre son ami et ancien entraîneur Rod Ellingworth, tout juste nommé manager de l’actuelle équipe Bahrain-Merida. La relation entre les deux hommes est très forte. « Il est l’une des rares personnes dans le monde qui m’énerve : l’autre est ma grand-mère », a déjà glissé le sprinteur anglais avec un sourire. Cavendish était coaché par Ellingworth lors de sa formation sur piste, à la British Cycling Academy, avant de le retrouver lors de son passage chez Sky.

Sans doute que sans Ellingworth, Cavendish n’aurait donc pas signé chez Bahrain. Mais le désormais manager de 47 ans originaire de Burnley, dans le Lancashire, veut balayer au plus vite les questions sur le copinage. « J’ai été très direct avec lui (Cavendish) et il n’est pas là sur des critères amicaux, a souligné Ellingworth auprès de Cyclingnews. J’ai été très clair et je lui ai dit qu’il était là pour remplir une mission. […] Certains sont là pour développer les coureurs, certains pour aider à gagner et d’autres sont ceux qui gagnent. J’ai dit à Mark très clairement qu’il est là pour gagner ou aider à gagner. » Le Britannique est prévenu. Sur le papier, il n’aura pas de passes droits, même s’il paraît évident qu’on ne gère pas l’un des plus grands coureurs de la dernière décennie comme on gère un coureur lambda.

Un rêve commun

Qu’importe pour le Cav’, en vérité pas vraiment habitué à demander un traitement particulier, lui qui avait su renoncer à des avantages légitimes pour courir chez Sky, entouré de coureurs qui ne roulaient pas pour lui. Il se peut même qu’il se réjouisse d’être un peu moins le centre de l’attention, chez Bahrain-McLaren, qu’il ne l’était chez Dimension Data. En plus de compter avec Ellingworth un soutien de poids (« Rod m’a donné une énorme opportunité et m’a appris énormément, sur le vélo mais également dans la vie, disait le Britannique en 2007. J’ai immensément progressé lors des quatre dernières années. »), il sera un peu plus en retrait, alors que l’équipe, bâtie autour de Mikel Landa et Wout Poels, notamment, visera prioritairement les courses par étapes. De quoi refaire le coup de 2016, peut-être, quand personne ne l’attendait au mois de juillet. « Et si il se trouvait que Mark gagne une étape sur le Tour et que ce rêve de Tour redevenait réalité ? Je veux en être, ce serait génial, alors allons-y », s’enthousiasme Rod Ellingworth. Il est sans doute celui qui croit le plus en son poulain.

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