Quiconque a allumé sa télé à 500 mètres de l’arrivée a dû se frotter les yeux, surpris de voir Valgren, Kreuziger et Gasparotto débouler dans la dernière ligne droite pour se jouer la victoire. Mais l’Amstel a encore offert un vainqueur surprise, et les favoris ont reporté à mercredi l’explication attendue.
Un trio qui perd
On avait coché leurs trois noms : Peter Sagan, Alejandro Valverde et Julian Alaphilippe. On espérait les retrouver dans les derniers kilomètres, à se disputer une victoire qui, pour chacun, aurait été hautement symbolique. Pour Sagan, cela aurait été la première ardennaise. Pour Alaphilippe, la première classique tout court. Et pour Valverde, cela aurait été la dernière du lot, justement, lui qui a déjà tant gagné sur la Flèche et à Liège mais jamais sur l’Amstel. Et il faut dire qu’on y a cru, à cet affrontement, lorsque les huit plus costauds de la journée étaient groupés à seulement deux kilomètres de l’arrivée, les yeux en chiens de faïence, à se jauger les uns les autres. Mais c’est ce qui a tout fait capoter. Alaphilippe et Valverde ne voulaient pas arriver au sprint avec Sagan, mais ne voulaient pas non plus se découvrir ; le Slovaque, lui, ne voulait pas faire les efforts pour les autres. Alors tous les trois ont finalement perdu.
A la flamme rouge, le trio, toujours accompagné de Wellens et Fuglsang, a compris qu’il avait trop joué avec le feu et que la victoire se déciderait devant, entre les trois audacieux qui avaient senti le piège se refermer autour des favoris et préféré s’extirper quelques secondes plus tôt. A ce jeu-là, c’est Valgren qui a levé les bras. Derrière, lassé du scénario, Julian Alaphilippe n’a pas disputé le sprint à fond, pendant que Sagan alignait logiquement un Valverde qui, du coup, ne devait pas trop regretter son refus d’obtempérer. Le Français et l’Espagnol le savent, ils auront deux nouvelles chances de s’écharper, au sommet du Mur de Huy mercredi, puis à Liège dimanche prochain. Et Sagan, qui a œuvré comme il l’avait fait sur Milan-Sanremo il y a un mois, choisissant de s’enterrer avec les autres plutôt que de rouler pour eux, ne sera plus là pour venir leur torturer l’esprit dans le final.
Moins de tactique la semaine prochaine
Par chance, aussi, ils auront moins à réfléchir à leur tactique. Sur la Flèche, ils n’auront sûrement pas donné un coup de pédale avant le pied de l’ascension finale, et pour dompter les plus forts pourcentages, Valverde l’a montré ces dernières années, il s’agit d’avoir les jambes et de savoir exactement où démarrer. Pour ce qui est de Liège, si on se fie aux dernières éditions, malheureusement, cela ne devrait pas être bien différent. En général, là aussi, Valverde sait faire. Mais pour conquérir l’Amstel, il fallait prendre des risques. Rien de surprenant, donc, de retrouver sur le podium un duo Kreuziger-Gasparotto qui a été le premier à lancer les hostilités, et un Valgren encore une fois intelligent, qui a su tirer profit de la supériorité numérique des Astana dans le final. Les cadors n’avaient qu’à pas tourner la tête, feignant de ne rien voir, au moment où il fallait prendre des responsabilités et assumer les statuts.
Valgren fait un sacré début de saison ! Je ne sais plus parmi vous qui disait qu’il serait sans doute bien placé à l’Amstel après le Het…Bien pronostiqué ! D’ailleurs les commentateurs de France Télé ont plusieurs fois dit que Sagan était le dernier des flandriens présents en tête dans les 20 derniers kms, ils avaient oublié le futur vainqueur.
Tout ça c’est bien beau, Valgren, Sagan, Alaphilippe ou Valverde, mais pour les accrocs au vélo, le “Tro Bro Léon”, c’était quand même autre chose ! Quelle magnifique course de “guerriers”, de bout en bout ! Bravo Laporte et… Gaudin ! Bon sang, je ne sais pas s’il y en a parmi vous qui ont suivi, mais les “petits” m’ont autrement fait vibrer que les “super stars” ! Quel spectacle !
Bien vrai , cette réflexion sur le Tro Bro. Ici, pas de courses formatées et quand on a eu la chance de la suivre dans une voiture d’équipe ….. l’extase!!!!
La seule chose que l’on peut lui souhaiter, c’est justement de garder son statut actuel (1.1) et surtout, surtout ne pas passer dans le WT ( on a vu ce que ça a donné pour Plouay …. aucun intérêt depuis).
l’enjeu n’est pas le même!
En effet le Tro Bro est vraiment une des courses les plus folles du calendrier, et rien qu’à voir la tête des coureurs à l’arrivée on devinait aisément que tout le monde était cuit !
Dommage que contrairement au Tour du Finistère certains spécialistes des flandriennes ne l’ai pas coché (Démare, Gallopin, Petit,…) ce qui permettrait de mieux la faire connaitre.
Quand à L’Amstel je pense quand même que le changement de parcours l’a rendu vraiment plus attractive, les 30 derniers kms ont été bien animé et la course plaisante à suivre, comme l’an passé, on a cessé d’attendre le pied du Cauberg en faisant la sieste. A quand la métamorphose de la Doyenne ?
Oui un superbe final indécis sur l´Amstel; une belle epreuve: chapeau aux organisateurs qui ont su l´adapter aux coureurs; c´est peut etre ca aussi le cyclisme évolutif .
Le tour du finistère à été coché par certaine pointure pour une raison bien précise: et si le Tour empruntait les routes du Tro bro un de ces jours…
Le spectacle a été plutôt du côté de la 2ème Division. Quel régal ce Tro Bo Leon!
Et la confirmation de Christophe Laporte, le sudiste qui a dompté les bretons! Longtemps après Dotto, Aimar et Virenque, le Var s’est sans doute trouvé une nouvelle pépite.
Même sans être chauvin ;) c’est vrai que ça fait plaisir pour Laporte qu’il soit enfin “utilisé” à sa juste valeur, Qu’on lui accorde confiance et crédit après avoir été malheureusement trop longtemps cantonné au poste de “lanceur” de Nacer Bouhanni… ou de sa “doublure” lors des abandons de ce dernier.
Vu sa spécificité le “Paris Roubaix breton” , s’il était en World Tour, donc avec 50 km de plus, ferait bien plus de dégâts que Plouay. on n’aurait pas 50 coureurs ensemble à 5 km de l’arrivée!
Mine de rien, Michael Valgren est en train de se constituer déjà un palmarès appréciable, et de se forger une réputation indéniable sur les courses à côtes courtes.
Il sort une course assez étrange sur cet Amstel : il reste en queue de peloton jusqu’à 20 km de l’arrivée et ne cherche pas du tout à frotter ni à se mêler à la lutte en tête de peloton, et laisse ce travail parmi les favoris à Fuglsang. Ensuite, les 2 coureurs inversent leur rôle. Esseulés depuis un bon moment, ils arrivent à sortir chacun une très grosse course et à faire le surnombre dans le final.
Valgren n’a jamais l’air le plus fort ni le plus fringuant, mais sa gestion de l’effort et des attaques est assez intelligente pour empocher le Het Nieuwsblad, l’Amstel, et finir 4e du Ronde. En sachant que c’est un coureur qui a l’air de gagner petit à petit en puissance, j’espère qu’il ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Je l’attends plus sur LBL que sur la Flèche (même s’il dit être en soutien de Fuglsang).