En retrait ces dernières semaines, Julian Alaphilippe est revenu au premier plan avec deux beaux succès sur le Tour du Pays-Basque. De quoi aborder les classiques ardennaises, ses courses de prédilection, avec davantage de sérénité.

Ne pas rester sur un échec

On ne pouvait rêver plus beau vainqueur que Julian Alaphilippe pour ces deux premières étapes du Tour du Pays-Basque. Deux succès loin des galères de l’édition 2017 de l’Itzulia. L’an dernier, le premier jour, le puncheur touche-à-tout avait loupé une belle victoire d’étape à cause d’une crevaison survenant juste avant les trois kilomètres, mettant fin par la même occasion ses chances de figurer au classement général. Pire encore, une chute au cours de la quatrième étape avait précipité le coureur de l’équipe Quick-Step sur la table d’opération pour soigner un genou meurtri, l’obligeant à faire l’impasse sur les classiques ardennaises et le Tour de France.

L’expérience aurait pu traumatiser Alaphilippe, qui avait inclus le Pays-Basque pour la première fois dans sa préparation pour les Ardennes, mais le Français a décidé de ne pas rester sur l’échec de 2017. Dans une interview pour Cyclingnews en début de saison, il ne s’agissait que d’une épreuve parmi d’autres dans une carrière. « Vous en sortez plus fort, parce que vous voulez toujours que les choses aillent bien, et quand il y a un tel échec, c’est toujours énervant. J’espère que les choses seront différentes cette année, c’est une nouvelle saison et j’espère que j’aurai un peu plus de chance. »

Une rampe de lancement

La chance est une notion bien relative. Alaphilippe n’a pas été épargné par la maladie au cours du mois de mars, mais cela n’a pas trop affecté sa préparation contrairement à sa mononucléose en 2016. « La semaine dernière, tout allait très bien, il a pu faire un travail de qualité, souligne son entraîneur, Franck Alaphilippe, dans les colonnes de L’Equipe. Derrière le scooter, je sentais que ça poussait ! C’était une préparation liée aux ardennaises. Et le Tour du Pays-Basque est prévu pour finaliser cette préparation. Le but n’est pas d’être tous les jours au taquet.»

Quand on voit le résultat quand Julian Alaphilippe n’est pas « au taquet », croisons les doigts pour que sa semaine basque ne se termine pas sur une chute. Cette double victoire permettrait de jouer le classement général, mais l’essentiel n’est pas vraiment là. « Honnêtement, ce n’est pas mon objectif, affirmait-il lundi soir. Le parcours est très dur, le niveau très élevé et je suis surtout concentré sur les classiques. » Avec des arrivées plus calibrées pour les grimpeurs et un contre-la-montre, il sera difficile de conserver le maillot amarillo. D’ailleurs, le Diario Vasco, le principal journal de la région, a pris le parti d’un autre coureur en affirmant mardi que « Roglic a fait exploser l’Itzulia d’un seul coup ».

Peu probable, donc, de voir Alaphilippe succéder à Laurent Jalabert (encore lui, en 1999) comme vainqueur du Tour du Pays-Basque. Mais qu’importe sa place samedi à Arrate, le puncheur aura emmagasiné de la confiance pour les échéances à venir. Ce contexte favorable lui permettra peut-être d’éviter les prises de risques inutiles dans les ultimes étapes, à l’image de sa vaine attaque au long cours le dernier jour de Paris-Nice. Au passage, il réaffirme son statut de leader de l’équipe Quick-Step, formation à la jeunesse triomphante mais en manque de tête d’affiche sur les ardennaises après le départ de Dan Martin et la reconversion flandrienne de Philippe Gilbert. L’acte III du duel ardennais Alaphilippe-Valverde n’a jamais été aussi proche de se jouer.

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