Au sommet du col de la Couillole, un sourire. Julian Alaphilippe vient de terminer la sixième étape de ce Paris-Nice 2017, et a perdu son maillot jaune, sans déception. Il explique aux journalistes que sa victoire d’étape sur le contre-la-montre du mont Brouilly l’a rassuré sur ses capacités. Oui, il est capable de jouer la victoire sur la course au soleil, l’une des plus grandes courses d’une semaine du cyclisme mondial… Mais ce n’était pas encore pour cette année, avec au final, une cinquième place à Nice.

Un nouveau rôle…

Un an plus tard, rien n’a changé, ou presque. Julian Alaphilippe, blessé au genou, n’a pas pris part aux classiques ardennaises d’avril 2017, mais a terminé sur le podium des deux monuments italiens (Milan-Sanremo et Tour de Lombardie) et a frôlé de peu le titre mondial à Bergen. Au final, pas de grande victoire, si ce n’est une étape de la Vuelta.

Évidemment, ces résultats ont fait grandir Alaphilippe, et son début de saison, impressionnant notamment sur le Tour d’Abou Dhabi, confirme sa nouvelle place dans le peloton. Mais son premier réel objectif, qui marque selon ses propres mots « le début de la saison cycliste », c’est bien ce Paris-Nice, avec un parcours tendu et accidenté, qui se jouera sur une poignée de secondes. Officiellement, l’objectif est simplement de gagner une étape. Officieusement, l’Auvergnat espère mieux, et son équipe Quick-Step Floors aussi. Le vainqueur du Tour de Californie 2016 est l’un des grands favoris de cette course du soleil. Il connaît bien le parcours et ses dangers. Il pourrait donc accrocher une première grande course de renommée mondiale à son palmarès.

Ce Paris-Nice est symbolique : Alaphilippe est devenu le leader d’une Quick-Step en pleine révolution. Dan Martin est parti chez UAE, et Philippe Gilbert à la conquête des deux derniers monuments manquants à son palmarès. Le Français a donc le champ libre sur les classiques ardennaises, pour – enfin – remporter l’Amstel, la Flèche ou Liège. Rajoutez-y le départ de Marcel Kittel, la star de Quick-Step l’an dernier, et vous comprenez facilement que le Français est à son tour devenu la figure de proue de l’équipe, aux côtés de Fernando Gaviria.

… et tout ce qui va avec

Un statut qui apporte aussi de la pression, que ce soit au sein de son équipe, mais aussi dans le peloton. Thierry Gouvenou expliquait l’an dernier au journal La Montagne : « Il est fait pour gagner Paris-Nice un jour. » Cette pression, Alaphilippe devra apprendre à la gérer. Être seul leader à bord, il a déjà connu la situation, l’an dernier à Bergen avec l’équipe de France. L’Auvergnat a alors totalement assumé son statut, en attaquant et échouant de peu dans sa quête d’arc-en-ciel. Tout simplement, aujourd’hui, il doit gagner. La victoire est dans la culture de l’équipe Quick-Step, habituée à dominer le classement de nombre de bouquets en fin de saison.

Alaphilippe peut profiter de cet état d’esprit. Les capacités physiques, il les a. « Comme Valverde, Julian est rapide au sprint, donc il peut gagner beaucoup de courses, » explique Geert Van Bondt, son directeur sportif chez Quick-Step, à Eurosport. « Pour moi, il est ce genre de coureurs hyper talentueux capables de s’exprimer de février jusqu’en octobre. » L’an dernier, Alaphilippe n’a levé les bras que deux fois. Peut-être ne lui manque-t-il qu’un simple déclic comme Greg Van Avermaet depuis sa victoire d’étape sur le Tour 2015, à Rodez. Paris-Nice peut être l’allumette qui va enflammer la carrière de Julian Alaphilippe.

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