Où se situent les têtes d’affiche du cyclisme français au niveau international ? Comment se portent les leaders tricolores et plus généralement les équipes de l’Hexagone ? Tout ce beau monde a-t-il progressé depuis l’année dernière ? C’est l’heure de tirer le bilan, en chiffres, du peloton français. Pour y voir un peu plus clair, ou justement mettre le doigt sur ce que l’on ne voit pas, d’habitude.
Une génération à maturité
Ils ont tous les quatre entre 26 et 28 ans. Julian Alaphilippe, Romain Bardet, Thibaut Pinot et Arnaud Démare sont depuis quelques saisons les leaders du cyclisme tricolore, ils arrivent dans leurs meilleures années et ça se voit. Alors qu’ils sortaient tous de saisons déjà satisfaisantes, ils ont su faire – presque tous – encore mieux. Aucun d’entre eux n’était ainsi entré dans le top 10 du classement World Tour l’an dernier : ils sont deux, Alaphilippe et Bardet, à y figurer cette année. Pinot, lui, s’en est rapproché, alors que Démare n’a perdu qu’une petite place et reste dans les vingt premiers. Seul Nacer Bouhanni, quatrième français l’an passé, a dégringolé. C’est malgré tout l’un de ses coéquipiers, Hugo Hofestetter (vainqueur de la Coupe de France) qui le remplace dans le top 5 national.
Un pays de classiques
On savait depuis quelques saisons que Julian Alaphilippe finirait par gagner de grandes classiques, et c’est arrivé cette année avec la Flèche Wallonne et la Clasica San Sebastian. Mais le puncheur de l’équipe Quick-Step n’est pas le seul français à briller sur ces terrains-là. Thibaut Pinot (vainqueur en Lombardie), Romain Bardet (podium aux Strade Bianche et à Liège) et Arnaud Démare (podium à Milan-Sanremo, Gand-Wevelgem et Hambourg) sont encore là pour peser de tout leur poids. Le dernier podium est à mettre à l’actif d’Anthony Roux, à San Sebastian. Si la France reste ainsi loin de la pléthorique Belgique (égalité en terme de victoires, mais pas du tout en terme d’accessits), elle monte sur la deuxième marche du podium des nations les plus présentes sur les courses d’un jour, devant l’Italie. Et tout ça sans compter la médaille mondiale de Romain Bardet.
Milieu de tableau en World Tour
Pour les formations tricolores de l’élite, tout l’enjeu est de rivaliser petit à petit avec les armadas du peloton. Et pour l’instant, la FDJ et AG2R La Mondiale, malgré des leaders capables de tenir tête aux meilleurs, peinent encore au niveau du collectif. Quand les mastodontes Quick-Step ou Sky placent au moins vingt coureurs dans les 500 premiers du classement UCI, signe d’une équipe qui brille avec de multiples visages à côté de ses leaders très imposants, les équipes de Marc Madiot et Vincent Lavenu se trouvent davantage en milieu de tableau. La FDJ est à égalité avec Lotto-Jumbo, alors qu’AG2R est au niveau de Sunweb, Lotto-Soudal, Trek et Movistar.
Des dynamiques encourageantes
En faisant abstraction de Vital Concept, qui n’a pas encore un an d’existence, cinq des huit équipes françaises ont fait au moins aussi bien cette saison que la précédente, en terme de victoires. Pour Groupama-FDJ, Cofidis et Delko Marseille, la progression est même significative. AG2R, passé de 16 à 15 bouquets sur le plan comptable, est tout proche de son bilan de la saison précédente. Seuls les résultats de Direct Energie et surtout Fortuneo ont vraiment eu de quoi inquiéter cette année. Avec des effectifs renforcés à l’intersaison, surtout du côté breton, on pouvait attendre beaucoup mieux. D’une année sur l’autre, l’ensemble des équipes tricolores (hors Vital Concept) ont donc un bilan similaire : 99 victoires en 2017, 100 en 2018. Mais pour la majorité d’entre elles, on peut se montrer confiants en vue de 2019.
Chavanel, une dernière sans chômer
Pour sa dernière saison chez les pros, Sylvain Chavanel n’a pas fait les choses à moitié. En parcourant 13 242 kilomètres en course, il a le deuxième total du peloton français, juste derrière Mikael Cherel. Ils ne sont que trois, d’ailleurs, à avoir dépassé les 13 000 bornes. Pour Chavanel et Cherel, cela leur a pris 84 jours de course. Pierre Rolland, qui complète le podium, a eu besoin d’un peu plus : 87 jours au total. Certains font encore plus, pourtant : à l’international, Cherel est le 21e coureur à avoir le plus couru cette année. Ils sont même sept à dépasser les 14 000 kilomètres en course, la palme revenant à Tosh Van der Sande. Mais ceux qui courent le plus s’entraînent parfois un peu moins, et il est impossible de faire un classement combiné. En revanche, Mikael Cherel nous a répondu avoir parcouru un peu plus de 16 500 kilomètres à l’entraînement. Pour un total, en 2018, de 29 900 kilomètres passés sur le vélo. Chapeau.
“Arnaud Démare parmi les meilleurs mondiaux encore cette année, fait partie des leaders français dans le peloton” !!!??? C’est une blague ou j’ai loupé des courses cette année !?
Il fait factuellement partie des leaders français dans le peloton, puisqu’il est le leader sprint de son équipe, quatrième français et top 20 mondial en points WT.
Et il a eu de bons résultats sur les classiques en plus de sa victoire au Tour (comme le dit l’article).
Par rapport aux sprinters, qui est devant lui ? Sagan, Viviani (et encore, je demande à voir Démare avec la machine QS), Gaviria, Groenewegen, et qui d’autre ?
Bref, top 5 du sprint mondial sur l’année, ça en fait bien l’un des meilleurs mondiaux.
oui Demare est dans les 20 premiers du classement WT, donc factuellement oui il est parmi les meilleurs mondiaux, meme s’il n’est evidement pas le meilleurs
Je trouve que vous accordez une importance disproportionnée à la métrique “nombre de victoire”. Parce que les cinq victoires de Démare sur le Tour du Poitou valent moins que son podium sur Gand-Wevelgem…
Hors sujet, mais est ce que l’on aura le droit a des tops meilleur grimpeur,puncher, flandrier, sprinter?
Il me semble que vous aviez déjà fait ça et j’apprécie beaucoup de format.
Merci en tout cas pour vos articles :)
C’est prévu pour la semaine prochaine ! :)
Génial!!
Ce qui m’inquiète, c’est le nombre élevé de français d’un certain niveau qui restent ( volontairement) en continentale pro, c’est à dire en 2ème division: Laporte, Bouhanni, Barguil, Calmejane, Coquard, Vichot, etc,etc et qui à mon avis devraient évoluer en World Tour, situation atypique par rapport aux autres pays. Par exemple, tous les meilleurs italiens, belges, espagnols, à très peu d’exceptions, sont tous dans les pro teams et non pas dans les conti pros de leur pays. Je trouve ça inquiétant dans la mesure où ils n’ont qu’un accès restreint dépendant des invitations au circuit World Tour et quoiqu’on en dise, cela ne peut que nuire à leur progression et à la compétitivité du cyclisme français.
Un Calmejane préfère une position de leader en contipro qu’un travail d’équipier en WT. Pareil pour Laporte. Bouhanni ne demanderait dans doute pas mieux que de passer en WT, mais qui voudrait de lui ? Quand à coquard et Barguil, ils ont sans doute laissé passer leur chance.
c’est plus un question de confort financier.;Une fois que tu es en world tour faut assumer les responsabiitès et le salaire, du moins si tu aspire a être leader. En étant en conti pro tu t’exposes moins a la critique et tu t’abrites . Ce n’est peut être pas vrai pour tous bien entendu. De toute façon un gars comme Coquard , qu’il soit en conti ou en world, ne changera rien. C’est moins vrai pour Calmejane, qui devrait signer avec une grosse équipe pour évoluer;. mais je suppose en effet, que c’est un choix de carrière chez lui
J’oubliais Martin, bien sûr .
Je pense tout de même, lorsqu’on a un peu d’ambition,qu’ il ne faut pas rater sa chance si elle se présente. J’approuve un Rolland qui est allé voir en Pro Tour. Même si son bilan est en demi teinte, il a vu autre chose, connu une expérience au niveau au dessus et gagné une étape d’un Giro qu’il n’aurait jamais pu faire en restant dans une conti française. Il fait le choix de retourner en conti où il sera peut être mieux mais il pouvait certainement garder sa place dans des équipes comme Katusha ou autres en tant que grimpeur de grand tour. En tout cas, il aura tenté, à l’inverse de certains autres.
Précision: Rolland avait déjà couru le Giro en terminant 4ème mais parce que cette année là Europcar était justement en World Tour. Aujourd’hui, c’est mission impossible pour une conti pro française d’être invitée sur le Giro vu la concurrence italienne ainsi que d’autres grosses équipes privilégiées par les organisateurs.
ok mais au bout du compte, durant son passage en WT, malgre sa victoire au giro, il a eu moins de resultats que sur la meme durée precedemment en conti pro!!! Bilan donc négatif (probablemetn car il a du faire beaucoup plus l’equipier) , Rolland aurai mieux fait de rester en conti pro.
Rappelons nous egalement comment son equipe WT s’etait moquer des méthodes d’entrainement de direct energie, mais au final, ils n’ont pas du tout fait progresser Rolland, je dirai meme qu’il a regressé