Après l’absorption de BMC par CCC cet hiver, la saison 2019 se déroulera sans le maillot rouge et noir de l’équipe de feu Andy Rihs. L’occasion d’un regard en arrière sur les douze saisons d’existence de la formation américano-suisse, honoré des plus beaux succès du calendrier.

Flèche Wallonne 2010 : une première victoire symbolique

Quand Cadel Evans lève les bras au sommet du Mur de Huy, la formation BMC existe déjà depuis un peu plus de trois ans. Mais cette victoire de l’Australien est symbolique. Elle est la première depuis que l’équipe a obtenu sa licence World Tour et opéré à l’hiver un recrutement XXL : en plus de l’Australien, ce sont Alessandro Ballan et George Hincapie qui ont signé chez Jim Ochowicz. Soit les deux derniers champions du monde, à l’époque, et un Américain expérimenté mais toujours précieux sur les classiques. La première saison dans l’élite, pourtant, ne sera pas évidente : seulement cinq bouquets et un Tour de France compliqué pour Evans, qui porte le maillot jaune mais voit ensuite ses espoirs de victoire s’envolé à cause d’une blessure au coude. Mais de cette année-là restera malgré tout cette image, à Huy, donc, où l’Australien, maillot arc-en-ciel sur le dos, devance Joaquim Rodriguez et Alberto Contador.

Tour 2011 : Evans, la victoire d’une vie

En 2011, Cadel Evans arrive sur le Tour de France avec, une nouvelle fois, des ambitions de victoire. Deuxième des Tours 2007 et 2008, il a connu cette saison-là une préparation idéale sur les courses à étapes majeures du début de saison. Sa victoire à Mûr-de-Bretagne, d’un souffle devant Contador, est un signe fort envoyé à ses adversaires du moment. Mais le Tour 2011, c’est aussi celui de Thomas Voeckler, qui résiste plus longtemps que prévu avec le maillot jaune sur le dos. Evans, de son côté, joue la régularité, en ne quittant jamais le podium provisoire. Jusqu’à la 18e étape, celle du Galibier, où Andy Schleck, en partant dans une offensive lointaine, fait trembler la course. Lors de la montée finale, Cadel Evans décide d’assumer son rang et prend la tête du groupe de chasse pour réduire l’écart avec le Luxembourgeois. Il ne le sait pas encore, mais c’est l’acte décisif de ce Tour. L’Australien profite de l’ultime effort chronométré la veille de l’arrivée pour prendre le pouvoir et devenir le premier australien à parader en jaune sur les Champs-Elysées.

Mondiaux 2012 : Gilbert entre dans le club

A la fin de la saison 2011, BMC frappe fort, une nouvelle fois, sur le mercato. Alors que l’équipe prend de l’ampleur, Philippe Gilbert, numéro un mondial, rejoint ce qui apparaît de plus en plus comme une véritable armada. Le Belge a notamment réalisé cette année-là le triplé ardennais et semble juste imbattable sur à peu près toutes les classiques dont il prend le départ. Mais sa première saison chez BMC est délicate : il ne gagne rien au printemps ni sur le Tour et doit attendre la Vuelta pour enfin lever les bras. Un soulagement tardif. Mais quelques semaines plus tard, il justifiera les efforts financiers fait par ses dirigeants en décrochant à Valkenburg, avec le maillot de la Belgique, le titre de champion du monde. Pendant un an, c’est la formation américaine qui en profitera en arborant le paletot arc-en-ciel. Philippe Gilbert, lui, devient le quatrième champion du monde de l’équipe après Evans, Ballan et Hushovd, recruté le même hiver que lui.

Roubaix 2017 : Van Avermaet, enfin sacré

Au départ de Compiègne le 9 avril 2017, le monde du cyclisme n’a d’yeux que pour Tom Boonen, dont c’est le dernier jour de course avant sa retraite. Mais le grand favori, c’est son compatriote Greg Van Avemaet. Le printemps 2017 du Flamand est presque parfait, et c’est fort de victoires sur le Het Nieuwsblad, le GP E3 et Gand-Wevelgem que le champion olympique arrive sur Paris-Roubaix. Pourtant à plus de 100 kilomètres, “GVA” passe proche de la catastrophe. Piégé avant la Trouée d’Arenberg, il met vingt kilomètres pour revenir dans la groupe des favoris. Mais lorsque le bon coup s’envole à 40 bornes du but, Van Avermaet est bien présent, tout comme Peter Sagan. La réussite a ensuite choisi son camp, et le Slovaque se retrouve éliminé sur une crevaison. Débarrassé du plus coriace de ses adversaires, l’homme de la BMC fait une première différence en accélérant dans la Carrefour de l’Arbre, où seuls Stybar et Langeveld peuvent le suivre. Et c’est plein de maîtrise sur le vélodrome que le Belge les bat au sprint, pour obtenir le plus précieux des pavés.

Tour 2018 : Porte encore malchanceux

Sur l’étape des pavés, entre Arras et Roubaix, l’Australien, victime d’une chute, termine la clavicule en vrac. Il est contraint d’abandonner et de faire une croix sur ses rêves de maillot jaune. Mais ce n’est pas la première fois. Un an plus tôt, alors qu’on le présentait déjà comme le plus sérieux concurrent de Chris Froome, il avait chuté dans la descente du Mont du Chat, à mi Tour de France, et n’étais jamais reparti. A chaque fois, l’Australien n’y pouvait pas grand chose et a été frappé par la malchance. Une habitude chez lui, qui en 2016 déjà, pour sa première Grande Boucle sous les couleurs de BMC, avait été l’autre victime, avec Froome, du cafouillage avec un motard dans la montée du Ventoux. Cette fois-ci, il avait été crédité du temps qui aurait dû être le sien, et a même terminé le Tour 5e à Paris. Mais l’histoire de Porte avec l’équipe américaine restera marquée par ces coups du sort, et cet hiver, le garçon a d’ailleurs décider de mettre un terme à son histoire avec BMC.

Buy me a coffeeOffrir un café
La Chronique du Vélo s'arrête, mais vous pouvez continuer de donner et participer aux frais pour que le site reste accessible.