La jeunesse cycliste est décidément bien dorée et assoiffée de résultats. Après Egan Bernal l’année passée, c’est au tour de Tadej Pogacar et de Marc Hirschi de s’affirmer sur les routes du Tour de France. Le premier est Slovène et il n’est déjà plus nécessaire de le présenter tant ses références sont solides depuis qu’il court parmi les professionnels. Le deuxième est Suisse et est un ancien champion du monde et d’Europe espoir. Les deux s’étaient déjà manifestés depuis le départ, ils ont aujourd’hui été les grands animateurs de la dernière étape pyrénéenne.
Pogacar, l’animateur des Pyrénées
Le passage du Tour de France 2020 dans le massif franco-espagnol aura été le théâtre des premières explications entre les favoris. Les écarts restent faibles, les tendances pouvant encore s’inverser à tout moment mais on aperçoit déjà les prémices d’une course potentiellement dantesque. Alors que seuls les coéquipiers de Primoz Roglic paraissent en capacité d’imposer un rythme permettant d’écrémer à toute vitesse le peloton, les deux étapes pyrénéennes nous ont montrés que les premières attaques tranchantes suffisaient à éliminer les ultimes hommes de main. Rapidement, les meilleurs coureurs, sept se tiennent encore en moins d’une minute, se retrouvent isolés rendant ainsi le champ des possibles illimité.
Les rapports de force demeurent ardus à déterminer avec certitude mais un homme se dégage des autres. Cet homme, c’est Tadej Pogacar. Pour le moment, il est le seul à avoir multiplié les attaques reprenant ainsi de précieuses secondes délaissées dans les bordures et testant le répondant de ses adversaires. Sûr de ses jambes, celui qui fêtera ses 22 ans au lendemain de l’arrivée sur les Champs-Elysées s’est distingué en battant le record de la montée de Peyresourde puis en s’offrant sa première victoire sur le Tour de France. Comme sur la Vuelta l’année passée, le Slovène triomphe avant la première journée de repos. Après neuf jours de course en Espagne, il comptait plus d’une minute quarante de retard sur le maillot rouge, alors porté par Nairo Quintana. Deux semaines plus tard, il déjouait tous les pronostics et s’offrait un podium à Madrid pour son premier Grand Tour. Si la concurrence était moindre dans la péninsule ibérique, sa position chronométrique est bien plus confortable cette année (Roglic le devance de 44 secondes).
Roglic impassible, les Français en embuscade
Un autre Slovène, annoncé comme le principal favori de ce Tour de France, fait également beaucoup parler ces jours-ci. Dans chaque col, à chaque moment critique de la course, Roglic semble se balader. Ni sa fréquence de pédalage, ni son visage, impénétrable, ne permettent de douter des capacités de celui qui avait prématurément quitter la route du Dauphiné. Alors que le maillot jaune semblait à sa portée depuis plusieurs jours, les limites d’Adam Yates le forceront à se parer de jaune au départ de la dixième étape. Depuis le départ, son équipe accomplit un travail colossal : ses équipiers enchaînent les relais soutenus dès que les pentes s’élèvent et Tom Dumoulin, challenger annoncé, s’est même résolu à se mettre au service du vainqueur du précédent Tour d’Espagne. Pourtant, Roglic n’a pas pris la peine de distancer Bernal dans les plus forts pourcentages du col de la Lusette ou à Peyresourde. Dans le final de Marie-Blanque, Roglic s’est également contenté de suivre les attaques de son jeune compatriote et de faire le sprint au sommet pour s’emparer des bonifications. Le programme de la troisième semaine du Tour est si copieux qu’on est encore tenté de croire qu’il se réserve pour les prochaines batailles dans le Grand Colombier ou sur les pentes irrégulières du col de la Loze. Il n’en reste pas moins qu’il ne s’est pas encore donné d’air au classement général : alors, une interrogation trotte dans toutes les têtes, Primoz Roglic est-il si fort ?
Côté tricolore, Martin et Bardet ne cessent de confirmer leurs bonnes dispositions étape après étape. Certes, les deux Français n’ont pu se joindre au premier groupe mais ils ne concèdent à l’arrivée que onze petites secondes. Idéalement placés aux troisième et quatrième places du général, leur rêve de revêtir le maillot jaune demeure atteignable. Libéré de la pression après des prestations moins abouties, le leader de la formation dirigée par Vincent Lavenu semble même progresser chaque jour. Il était à deux doigts de faire la jonction avec les meilleurs dans les derniers mètres de Marie-Blanque mais le jeu des bonifications en a décidé autrement. Inutile de rappeler que le Tour de France arrivera rapidement en Auvergne, où la prochaine arrivée au sommet se fera au Puy Mary, en plein cœur de ses routes d’entraînement. Maillot jaune ?
Hirschi tourne autour
Les dernières lignes de cet article doivent évidemment être consacrées à Marc Hirschi, l’autre grand bonhomme de cette journée. Parti seul dès le col de la Hourcère, le Suisse s’est engagé dans un numéro solitaire de près de 90 kilomètres. Creusant aisément l’écart avec ses poursuivants aussi bien sur les portions ascendantes que descendantes, Hirschi a bataillé avec panache dans Marie-Blanque pour conserver quelques secondes d’avance sur les favoris. Ses talents de descendeur ont permis d’entretenir l’espoir jusqu’au bout mais celui qui avait accompagné l’attaque de Julian Alaphilippe dans le col d’Eze a vu quatre leaders revenir sur lui dans les trois derniers kilomètres. Malheureusement, les efforts consentis toute la journée et un sprint lancé une dizaine de mètres trop tôt le privent une nouvelle fois d’une victoire d’étape qu’il aurait pourtant bien méritée. Étincelant dès qu’il se montre à l’avant, il y a fort à parier que Hirschi soit à nouveau protagoniste dès que les routes s’élèveront. Espérons pour lui que la conclusion soit cette fois au rendez-vous.
Hirschi pourrait bien repartir avec le maillot à pois
Très bon résumé. C’était une belle étape même si au final elle ne change pas grand chose pour les principaux leaders. Le suisse a été magnifique dans son raid ou il a fait étalage de qualités de rouleur et de descendeur.
Pogacar est fort, comme Roglic et Bernal et je ne parierais rien pour l’instant pour affirmer qui est le plus fort. Quintana un peu en retrait mais il est toujours dans la course et peut dynamiter le tour dans un bon jour s’il parvient à se montrer offensif.
Les français ? Bardet va bien sans souci de genou apparent et il me semble qu’il monte crescendo et il a sans doute retrouvé de l’ambition, pour preuve sa déception du jour à savoir rater une occasion de victoire. Son souci c’est d’être obligé de se débrouiller seul, n’ayant aucun lieutenant qui puisse l’épauler en montagne. Martin est toujours régulier et fait sa course sans bruit. Aujourd’hui il a bien amorti une petite défaillance sur les derniers kms du col…
Attention à Landa, très discret mais efficace et aussi à Uran.
Nairo Quintana m’a un peu déçu aujourd’hui, même s’il était loin d’être à la rue
Slovénie, 2 millions d’habitants, 2 vainqueurs potentiels du Tour, proportionnellement, on devrait avoir 66 français vainqueurs potentiels.
Vous oubliez tous simplement le docteur Schmidt, Mr. Milan Erzen et l’opération aderlass dans votre équation ! Le Dr Mark Schmidt c’est juste le médecin qui a fourni les protocoles de dopage aux coureurs ex-geroldsteiner en plus de beaucoup de skieur et autres, qui travail pour des athlètes germanophones (Allemagne, Autriche, suisse) mais aussi de pays de l’ex Jugoslavie. Milan Erzen lui c’est l’éminence grise du cyclisme slovène, il travail pour le Bahreïn, qu’il fournie en chevaux de course et équipe cycliste, ancien manager d’Adria mobile, il a coaché et recruté Roglic à l’époque, alors que maintenant il s’occupe de Pogacar… Sur les derniers 18 coureurs pro slovène je crois que 9 ont été condamné pour dopage… Ce serait Borut Bozic (slovène licencié par Bahreïn pour… dopage) qui s’occupe de gérer le trafic. Donc bon voilà comment expliquer les perfs des slovènes par rapport au nombre ridicule d’habitant et de club de vélo par rapport à la France. Ceci en admettant qu’en France on ne se dope pas ou moins. Comme j’aime à croire que l’affaire festina à « empêcher »de voir arriver des nouveaux leaders français entre 2000 et 2010. L’autre explication c’est qu’on le fait simplement mal et ceci expliquerait pourquoi… Lire la suite »
C’était de l’humour mais je n’écarte pas votre explication
Vous trouvez vraiment que Pierre Rolland marchait mieux chez Garmin que chez Europcar ? Qu’Elissonde est meilleur aujourd’hui que quand il s’imposait à l’Angliru sous les couleurs de la FDJ ?
Donc si on rejoint votre raisonnement, la Slovénie serait au dopage, ce qu’est le Luxembourg pour l’optimisation fiscale en Europe ? J’ignore si Roglič ou Pogačar sont dopés, c’est probable. Après tout, ce ne serait pas là première fois. Et le débat revient dès qu’il y a une performance sur 3 semaines.
Mais j’ai du mal à croire que le pays possède des méthodes uniques au monde qui expliquerait cette proportion incroyable de champions. Je l’ai déjà écrit ici il y a plusieurs années, je suis intrigué par les méthodes de détection et de formation de ces cyclistes, car au delà de leurs capacités physiques, je trouve qu’ils sont souvent de bons tacticiens (bémol pour Roglič mais il court dans une équipe que je n’ai jamais trouvé très fine tactiquement), avec de bonnes dispositions “mentales”. J’aime voir Mohorič en échappée (très rare sur le Tour malheureusement) car il est souvent juste dans ses choix.
Non, je suis d’accord, la Slovénie n’a pas le monopole du dopage physiologique, ce serait ridicule de penser ça. En revanche, on a déjà vue des perfs « de clans » depuis l’arrivé de l’EPO dans le peloton au début des années ’90, les franco-suisses de festina marchait sur l’eau autant que les espagnols, les italiens, le belges, etc… on ne va pas refaire l’histoire, on connait ça par cœur. Ensuite la fameuse affaire festina à fait disparaitre les français des radars pour presque 2 décennies, puisque les gendarmes se sont donnés à la tâche pour démanteler le réseau. Alors que les autres ont continuée à faire la loi jusqu’à ce que l’US postal d’Armstrong ait amené le tout au niveau supérieur, allant jusqu’à corrompre les instances UCI. Alors je veux bien qu’un système de formation, detection, etc… couplé à la chance d’avoir une génération de coureur plus talentueux, mais quand-même… Armstrong n’est pas arrivé seul, on a eu droit a hincapie, hamilton, Landis, Leipheimer, Horner, etc… On a vue des trucs incroyables avec l’US postal dans les années 1990-2000, une équipe qui transformait n’importe qui en pur-sang ! Ensuite il y a eu l’arrivée des brits, qui ont commencé tout doucement avec… Lire la suite »
Les trucs incroyables sont aussi, comme tu le soulignes, fortement liés au dopage mécanique.. d´ailleur certains soupsons et certaines images incroyables ont déjas pesés, entre autres, sur 2 gars de chez Jumbo si mes souvenir sont bons .. Beaucoup de watt, peu de fatigue, des numéros incroyables et une récupération hors du commun; qui sont ils ..
dis moi si nous avons les mêmes mais pour ma part en lisant ton post, je pense à Van aert (qui monte les cols comme un grimpeur et qui bat les grosses cuisses en sprint massif) et Roglic. Les deux coureurs les plus impressionnant de facilité et qui gagne sur ce tour de france
Très sympatique Colombien qui emmène proprement le sprint bonification en haut du col pour les 2 Slovènes et qui en bonus coopère full gaz pour les ramener sur le Suisse et leur offrir sur un plateau les bonifs de l´arrivée. Je dit Bravo !
Je pense que ce petit jeune colombien manque juste d’un peu d’expérience sur le Tour et surtout d’un bon DS à l’oreillette
:s
Ceci dit je miserai bien un ticket sur un Bernal plus tranchant dans les Alpes s´il courre avec plus de finesse..
Pour ma part, je pense qu’Ineos gère tranquillou ce début de Tour et laisse le soin à Jumbo-Visma de supporter la pression du favori, gérer la course et surtout travailler pour rien. Car c’est quand même dingue de voir Roglic, et son équipe, une jambe au-dessus de tout le monde et constater qu’ils sont encore sept sous la minute pour le jaune (en plus d’avoir laissé Pogacar revenir dans le jeu) ! En courant trois lièvres à la fois cette année avec trois coureurs différents, Ineos se doit d’inventif pour y arriver. Même si je reste dubitatif devant ce triple objectif, je suis curieux de leur démarche et des résultats. Et même si j’ai déjà dit (et à plusieurs reprises…) ne pas aimer cette équipe, cela ne m’empêche pas pour autant de louer leur audace, de leur souhaiter “bonne chance” et d’espérer de bons résultats pour eux. Wait and see ! En attendant, pour en revenir à Bernal, je pense qu’il sait très bien où il en est et qu’il fera ce qu’il voudra le moment venu. Car même si Nicolas Portal n’est plus là (et c’est très certainement un gros manque pour l’équipe), le savoir-faire maison n’a pas lui… Lire la suite »
Quelle étape de Marc Hirschi, incroyable! Mème si il n’a pas gagné je pense qu’on se souviendra longtemps de cet étape, quel suspense, je respirais plus les 15 derniers km! J’espère qu’il joueras le maillot à pois parce-que il a le baroud dans le sang ce gaillard, peut-être aussi il apprécie le mauvais temps et le froid parce-que il ne semblait pas aussi fort en montagne les derniers jours.
Et Movistar qui continuent de faire n’importe quoi, les mecs ont lieu de se relever, recuperer et de faire les échappées futures continuent de rouler à fond pour jouer le top 20 et le general par equipe bidon dont tout le monde se fiche c’est incroyable, ils prenaient tous les relais à Yates. Heureusement qu’ils sont la pour attenuer l’amateurisme des Groupama.
Pinot qui fait du Pinot, Movistar qui fait du Movistar (et moi qui dit toujours autant de c*nneries), c’est rassurant, non ?
Je veux bien qu’on soit en 2020, mais quand même !
Ils ont remplacé Landa et Quintana à l’inter saison par Mas…Il va être temps de tourner la page Valverde pour rénover la maison.
C’est vrai. Valverde qui n’a plus rien à prouver devrait lâcher 30 min et partir dans les coups. Espère-t-il une place dans les 10 ? Qu’est-ce que ça lui apporterait lui qui a déjà fait podium ?
MOVISTAR joue le classement par équipe ! Leur lot de consolation depuis des années, étant les seuls a s’y intéresser et amenant a de drôles de mouvements de courses dans les derniers kilomètres, je confirme x)