Le dernier podium de Nairo Quintana sur le Tour de France commence à dater : c’était il y a trois ans maintenant. Pour autant, chez Movistar, on continue de lui accorder une confiance presque aveugle. Cet été, il sera de nouveau le leader de la formation espagnole. Mais ses arguments sont bien plus conséquents que ces deux dernières années, malgré tout.
A la recherche du “vrai” Quintana
Il est toujours tentant d’annoncer que c’est « l’année ou jamais ». Nairo Quintana a 29 ans, l’âge de la maturité diront certains, et pour la première fois de sa carrière, il se rendra au départ d’un Tour de France que ne dispute pas Chris Froome, son habituel bourreau, qu’il avait été incapable de déloger en 2013, 2015 et 2016. « L’année ou jamais », c’est aussi ce que suggérait le journal L’Equipe il y a quelques jours, à propos de Romain Bardet et Thibaut Pinot, nés eux aussi en 1990, eux aussi montés sur le podium à Paris, mais qui eux aussi, attendent encore de pouvoir ne serait-ce que porter une journée le maillot jaune. La formule, pourtant, paraît galvaudée. Parce qu’on se rappellera que dans l’histoire récente du Tour de France, des garçons comme Bradley Wiggins et Geraint Thomas se sont imposés à 32 ans, et parce que Nairo Quintana n’est plus vraiment, depuis deux ans, le premier adversaire d’une équipe Sky – devenue Ineos – gloutonne.
Ces deux dernières saisons, on a beaucoup cherché le « vrai » Nairo Quintana, celui qui avait pu faire douter, jamais très longtemps, mais c’était toujours ça, le Chris Froome d’il y a quelques années. En mai 2017, le Colombien avait terminé deuxième du Tour d’Italie, battu par Tom Dumoulin. C’est la dernière fois qu’on a vu le garçon au niveau qui est censé être le sien sur trois semaines. La suite a été une succession d’accessits insignifiants au regard du palmarès du bonhomme : 12e et 10e du Tour de France, 8e de la Vuelta. Pour un double vainqueur de grand tour, impossible de s’attarder sur de telles places d’honneur, ou alors pour pointer, justement, tout ce qui ne va pas. Pointer sans comprendre, en vérité, parce qu’il faut se creuser pour expliquer que le Quintana de 28 ans était – largement – moins performant que celui de 22 ans.
L’échec était permis, l’est-il encore ?
Tout pourrait vite rentrer dans l’ordre, malgré tout. Le Quintana de 29 ans doit encore prouver qu’il est redevenu celui de ses belles années avec un résultat en juillet, mais ce qu’on a vu, depuis quelques mois, va dans le bon sens. Quand Egan Bernal roulait sur la concurrence, lors de Paris-Nice, le seul qui tenait la comparaison était Nairo Quintana. Quelques semaines plus tard, au Tour de Catalogne, les deux compatriotes naviguaient encore dans les mêmes temps. Il n’y a que sur le Dauphiné, finalement, que le leader de Movistar a oublié de se montrer, pendant que son aîné faisait faisait le travail en Suisse. Mais les plus optimistes noteront qu’il n’y avait pas grand enseignement à tirer de la semaine française et de ces quelques jours passés dans les Alpes.
Quintana a appris, aussi, à faire profil bas. « C’est une année particulière pour moi car l’échec n’est pas permis », disait-il il y a un an et demi. Les actes n’ont pas suivi, le Colombien a raté son Tour de France et c’était finalement permis, on dirait, puisque rien n’a vraiment été remis en question, chez Movistar. Là est peut-être une partie du problème, mais Quintana n’y peut pas grand-chose si ses dirigeants continuent de lui faire confiance. A deux millions d’euros par an, ils ont peut-être aussi un peu de mal à en faire un lieutenant, et ça se comprend. Reste à convaincre. Trois années de suite sans résultat serait un sacré frein à la poursuite de l’histoire entre Movistar et son protégé sud-américain. « C’est un grand talent, mais je ne pense pas qu’il gagnera le Tour un jour », prédisait Greg Lemond il y a quelques jours. L’heure a sonné de faire taire les pessimistes.
L’énigme Quintana, vous avez parfaitement résumé la situation. Dernière chance avant la définitive mutation du Condor en goéland.
Qu’elle paraît loin l’époque des 4 fantastiques Contador Froome Nibali Quintana… Quintana est un coureur que j’admirais (et que je voudrais encore admirer) quand pendant le tour 2013 et 2015 il est le seul à tenir (un peu) la comparaison avec un Froome certainement à son apogée. Un coureur qui m’a fais rêver lors de l’étape de Val Martello en 2014 sur le Giro ou sur l’étape d’Aramon Formigal sur la Vuelta 2016. Malheureusement comme dis Lemond il ne peut pas se poser à 3000m et accumuler les globules, il est devenu moins tranchant, ne fais plus d’attaque comme sur Tirreno au Terminillo en 2015, il ne domine plus, ne fais plus peur. Malheureusement pour le spectacle.
Pour une belle cote J´ai voté Quintana …
Car je pense aussi qu´au vu de la premiére partie de cette saison, ca peut etre un Tour trés spécial ou le collectif de Movistar pourrait faire basculer la course. Arrivant en fin de contrat, il a par allleur probablement plus la pression du résultat que ces 2 derniéres années . Je ne pense pas encore qu´il soit un coureur usé et/ou que ses qualités de grimpeur se soient simplement évaporées; il a trés bien pu travailler à rectifier le tir et modifier son approche de l´evènement. Peut etre moins surveillé que d´autres si la course se complique, il peut créer la surprise et mettre le bazar chez Inéos sauf eventuelement s´il signe chez eux .
Pour ce qui est du meilleur grimpeur; je penche largement pour Alaphpolak; c´est LE client par exelence .
“il faut se creuser pour expliquer que le Quintana de 28 ans était – largement – moins performant que celui de 22 ans”
L’explication est pourtant simple ;)
Je n’y crois plus… Et en plus annoncé chez Arkéa Samsic, cela ne laisse rien présager de bon… non ?