Au début de la décennie 2010, le cyclisme italien ne tenait sur les épaules d’un seul coureur, Vincenzo Nibali. Le Requin de Messine a tenu son rang en remportant notamment les trois grands tours. Mais les années passent et le genou grince. Le transalpin est moins tranchant et sa vision de la course a du mal à compenser le poids de l’âge. Heureusement, derrière, la nouvelle génération italienne pousse et se fait petit à petit un nom, dans des domaines variés.

Ciccone, tête de gondole de la nouvelle génération

C’est sur les routes de Sestola, lors du Tour d’Italie 2016, que le natif de Chieti a explosé au yeux des suiveurs. Ce jour-là, Ciccone s’impose en solitaire à seulement 21 ans. C’est le premier coureur depuis Emanuelle Sella en 2004 à lever les bras en tant que néo-pro sur les routes du Giro. Surtout, il devient le quatrième plus jeune coureur de l’histoire a remporté une étape. Une éclosion précoce, mais confirmée depuis avec cinq victoires, deux jours en jaune sur le Tour de France et un titre de meilleur grimpeur sur le Giro. « Ciconne mène cette nouvelle génération dorée. C’est un nouveau départ pour le cyclisme italien, affirme le sélectionneur Davide Cassani à la La Gazzetta dello Sport. Ciccone est un pur grimpeur. Il a souffert les premières années chez les professionnels, mais il s’est sérieusement entraîné chez Bardiani et s’est vite fait un nom. Espérons que cette prochaine génération suivra son sillage. »

La jeunesse italienne pousse

Malgré l’absence d’équipe italienne en World Tour, l’Italie est le seul pays avec sept coureurs de moins de 23 ans courant pour une équipe World Tour. Il y a onze coureurs italiens parmi les cent coureurs les plus jeunes du peloton. « Cela signifie que notre formation fonctionne » affirme Davide Cassani. En effet, l’Italie pèse numériquement. Mais aussi par le talent. Que ce soit Filippo Ganna, tout fraîchement champion de monde de la poursuite ou encore son partenaire Matteo Moschetti, double vainqueur sur le Challenge Majorque en janvier, les jeunes transalpins trouvent rapidement le chemin du succès. A noter aussi que la nouvelle génération se développe dans toutes les spécialités. En plus de Gianni Moscon sur les pavés, on peut citer par exemple Alberto Dainese – déjà vainqueur cette saison – sur les sprints ou encore le champion du monde U23 Samuele Battistella sur les classiques.

Fabio Aru, début d’une nouvelle carrière ?

Quand il remporta la Vuelta, tout le monde s’accordait à dire qu’il était la relève du cyclisme italien. Mais ça, c’était déjà il y a cinq ans, soit une éternité à l’échelle du vélo. Depuis, le Chevalier des quatre Maures, comme on le surnomme de l’autre côté des Alpes, a tout connu : le titre de champion d’Italie, une victoire d’étape sur le Tour de France, avec le maillot jaune en prime, mais aussi une lourde chute sur la Vuelta 2018 et une année 2019 marquée par une opération à l’artère iliaque qui lui coûta la saison. Loin des promesses affichées après son maillot rouge. Mais 2020 pourrait signer le retour de Fabio Aru : « Quand vous avez un problème comme celui-ci, vous ne savez pas ce qui arrive à votre corps, mais nous l’avons découvert et j’ai commencé une autre carrière. Nous verrons. Je veux rester concentré, mais ce n’est pas facile de parler d’objectifs. J’ai plus de passion maintenant. J’aime ce que je fais et je donne à 100% tous les jours », a-t-il expliqué à Velonews.

Dans les années à venir, l’Italie a les armes pour redevenir une grande nation du cyclisme.

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