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La grande preview du Tour de France
A quelques jours du tant attendu grand départ du Tour de France, retrouvez un nouvel épisode de votre émission Roue Libre. Retrouvez sur le plateau Paul Harrer, Robin Wattraint et Joseph Ruiz.
Focus sur les favoris de la grande boucle. L’équipe s’est posée la question suivante : où chaque leader va gagner le maillot jaune ? Mais ce n’est pas tout, retrouvez également un dossier sur la formation Ineos. On parle aussi des Français à suivre durant ces trois semaines et bien évidemment les pronostiques des trois spécialistes présents sur le plateau.
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Je profite de ce preview pour faire un HS et donner des news du groupe « Chronique du Vélo » sur Rivals Manager.
Notre classement collectif est 33e sur 67 groupes inscrits. Juste au dessus de la moyenne :) Espérons que la suite (qui comporte la majorité des grandes courses) soit meilleure…
Nous avons toutefois quelques éléments qui sortent du lot comme Caracole qui est actuellement premier du classement général (sur environ 1600 inscrits). Bravo à lui. 4 autres membres du groupe sont dans le top 200 : Lesquale, Pif, Mateoleb et yugo.
Pour ma part (comme je post, je peux bien parler un peu de moi), la saison est moyenne pour le moment (environ 500e). Après avoir accroché deux années de suite le top 100, je suis moins confiant avec ma sélection 2020. Comme excuse, je me dis que le bouleversement du calendrier a joué en ma défaveur. Je regrette aussi de ne pas avoir cru en la rééducation express de Van Aert. :)
Je referai une petite apparition en fin de saison pour faire le bilan. En espérant que ça intéresse de nouveaux participants parmi vous pour la saison 21.
Le plus important arrive, on y croit !
Comme la semaine dernière, je m’étonne de voir Robin reprendre encore une fois ce vieux poncif du « machin est en forme trop tôt », ici dans une variante précise « être le coureur le plus en forme juste avant le Tour est mauvais signe si tu veux le gagner ». J’ai déjà répondu la semaine dernière à cet argument, je ne vais pas redire ce que j’ai déjà écrit, mais ça me semble faux, en tout cas si on se base sur la dernière décennie.
Néanmoins, je voudrais détailler un peu les différents cas de figure possibles de la phrase « il est en forme trop tôt », pour voir comment cela peut s’appliquer (ou pas à Roglic). Je vais ici m’appuyer sur les GT des années 2010. Il y a en fait trois cas types :
1) On fait référence à un coureur qui est très performant dans les premières étapes du GT en question, on se demande si ce coureur peut s’écrouler dans la dernière semaine. Je vais écarter ici les coureurs qui ont à ce moment-là un GT dans les pattes (le Giro pour le Tour ou le Tour pour la Vuelta), c’est différent car là il s’agit davantage de la difficulté d’enchaîner les épreuves de trois semaines. Dejà, ça ne s’applique pour le moment pas à Roglic (et de toute façon, vu la qualité de son équipe, si le slovène écrase le début du Tour ce sera encore plus compliqué d’aller le chercher, à mon avis il doit chercher à écarter la conccurrence le plus tôt possible et arriver au pied des Alpes avec une avance confortable). Ensuite, ce cas de figure est figure assez rare. L’exemple qui me vient spontanément en tête, c’est Yates sur le Giro 2018. Après, on pourrait aussi citer Mollema sur le Tour 2013 (mais après, ce n’est pas non plus un cador des GT, et sa 6e place reste un très bon résultat à l’échelle de sa carrière). Si vous avez d’autres exemples, dites le moi. J’ai l’impression qu’on se retrouve souvent dans le cas où les meilleurs au début finissent bien classés à la fin. C’est particulièrement le cas sur le Tour d’Espagne, où on a souvent un groupe de 4-5 coureurs qui se détâche rapidement et qu’on retrouve en haut à Madrid.
2) On fait référence à un coureur qui est très fort au mois de juin. J’y ai déjà répondu la semaine dernière, je ne vais pas m’étendre là-dessus.
3) On fait référence à un coureur dont le début de saison fut chargé et riche en grosses performances. C’était d’ailleurs le cas de Roglic pour le Giro 2019, mais d’une part j’ai expliqué la semaine dernière pourquoi la portée de cette exemple pouvait être relativisée par rapport à la situation actuelle, d’autre part du fait de la pandémie, la situation est différente cette année. Roglic a brillé simplement un mois avant le Tour de France, ce n’est pas comparable à son année 2019, ou à des cas comme Fuglsang 2019 (qui est le seul cas qui va un peu dans votre sens pour le point, cf mon comm sous le dernier épisode) ou Porte 2017 (qui a abandonné sur chute, donc on ne sait pas ce qu’il aurait donné en fin de Tour).
Je précise aussi qu’il ne faut pas confondre « il est en forme trop tôt » avec « il a une marge de progression moins forte que celle de ses principaux adversaires », qui est bien la situation qui correspond au slovène (sous réserve qui ait bien récupéré de sa chute sur le Dauphiné). La question à se poser est donc : quel coureur, à son meilleur niveau de forme, est meilleur que Roglic à son meilleur niveau de forme ? Bah, je suis désolé, mais à mon sens, il n’y a qu’une étape et un coureur que je vois supérieur de manière quasi certaine, c’est Bernal au col de la Loze. Mais à mon avis ça ne suffira pas, Roglic lui prendra du temps dans la première semaine et sur le dernier chrono aussi. Pour Pinot, quand je vois comment Roglic a été fort sur les gros pourcentages de la dernière Vuelta, je ne me fait pas d’illusion, je ne vois pas trop comment il pourrait reprendre beaucoup de temps au slovène. Ou alors il parvient à rester dans sa roue à chaque, mais je n’ai pas trop confiance dans la capacité de Pinot à rester au top tout le temps pendant trois semaines. Entre les bordures et sa fragilité physique, il y aura sûrement au moins une étape où il perdra pas mal de temps.
C’est pour toutes ces raisons que je vois Roglic s’imposer (sans hésiter), je mise sur Pinot et Bernal (plutôt dans cet ordre, mais l’ordre inverse ne me supprendrait pas du tout) pour compléter le podium. Pour jouer les troubles fêtes, je ne crois pas trop en Dumoulin. Mais pourquoi pas Quintana ou Pogacar. Je ne crois pas une seconde en Landa, il n’a pour le moment jamais montré qu’il avait l’étoffe d’un leader unique (il a obtenu ses meilleurs résultats en tant que co-leader, le peu de fois où on l’a vu leader unique ça n’a rien donné). On aura aussi des gars comme Lopez, Buchmann ou G.Martin dans le Top 10, mais je ne les voit pas à la lutte pour le podium quand même.
Concernant les classements annexes, je suis plutôt d’accord avec Robin :
J’admire tes certitudes. Si ton scénario est probable, il y a beaucoup de paramètres qui me semblent encore incertains, voilà 3 qui me semblent non négligeables :
– Le calendrier est totalement inédit et donc difficile de prévoir en pratique comment les coureurs vont assumer physiquement 3 semaines de courses. C’est d’ailleurs l’un des enseignements du Dauphiné, où les chutes à répétition ne sont pas que dûes au hasard.
– Jumbo n’est pas la Sky. Il ne suffit pas d’avoir une équipe dominante pour cadenasser une course de a à z, ça ne s’improvise pas. Il faut un savoir faire. En plus du physique, il faut un sens du sacrifice et une tactique irréprochable. Je n’ai jamais vu la Jumbo faire ça sur 3 semaines, je dirais même que ce n’est pas spécialement dans leur identité. 2 exemples symboliques récents : Tour 2018 avec Roglič qui manque le podium en partie parce que Kruijswijk roule pour préserver sa place avec Froome dans sa roue. Van Aert sur le Paris Roubaix 2019 qui a les cannes mais crève et n’est pas soutenu par Teunissen et Wynants afin de préserver un top 10. Il y a plein d’autres exemples et on peut remonter jusqu’au temps de la Rabobank. La direction sportive a tendance à privilégier des résultats « rationnels » quitte à ne pas viser plus haut.
– La situation sanitaire est quand même complexe. A priori, l’histoire des 2 cas positifs entraînant forfait ne sera pas maintenu mais j’ai du mal à croire que le covid n’aura pas d’incidences sur la course. Et ça peut tomber sur n’importe qui.
Je suis d’accord, en trois semaines il peut s’en passer des choses. Entre les chutes, les crevaisons, les bordures, la situation sanitaire inédite et cette saison ramassée en trois mois, il y aura des surprises.
Après, le coeur du message, ce n’est pas du dire que Roglic va écraser le Tour (on verra bien, je ne suis pas Mme Irma non plus), c’était plus de dire qu’il faut aller plus loin que ce fameux « il est en forme trop tôt », qui est à mon sens un poncif qui n’est pas vraiment conforme à ce qu’on a pu observe durant la dernière décennie. Ce serait intéressant aussi de voir si ça marche aussi pour les classiques (ex : le week-end d’ouverture belge vs la fin de la campagne flandrienne, ou les ardennaises pour ceux qui sont sur le pont dès le mois de le mois de mars et le tryptique Paris-Nice/Tirreno/MSR)
Ce qui peut nous faire penser que Roglic est en forme « trop tôt » c’est son Giro l’année dernière, où il écrasait tout avant sur le Romandie par exemple, et il était finalement mois saignant sur la fin du Giro. Mais comme vous le dites, le calendrier et le contexte sont totalement différents, on n’a rien pour se baser, pour essayer de prévoir ce qu’il va se passer.
Mais bon on est pas dans PCM, la forme « décroit » pas si rapidement, les mecs en formes aux Dauphiné seront les mêmes sur le tour.
Si Roglic a la même forme qu’au mois de Juillet et sur le Dauphiné (ce qui devrait être le cas selon moi), avec l’équipe qu’il a, il est ultra favoris, tout est fait pour lui, des arrivées après des descentes (par exemple celle de Marie Blanque est technique, et derrière c’est pas le plus pourri des rouleurs), des pourcentages avec le Colombier et la Loze (ceux qui pensent qu’il les passent mal n’ont pas regardé la vuelta l’an passé) et un chrono pour lui (qui ressemble à celui de Bergen en 2017, où il fini 2ieme derrière Dumoulin).
Après Gagner un Tour de France ça ne s’improvise pas et c’est pas la même que la Vuelta certes, mais il n’est pas à son premier coup d’essai.
Donc pour moi si on se base sur la forme de tout le monde ces derniers jours, Roglic favori logique, mais il y aura du monde derrière avec Pinot, Pogacar, Bernal (d’accord avec Robin, on l’a enterré un peu vite).
Dumoulin pourra aussi causer de gros problèmes à Roglic, il ne va pas l’attendre en cas de pépins et qui nous dit qu’il se livrera à 100%, sur le Dauphiné, après avoir roulé il ne se relevait pas et restait toujours pas trés loins …. et si il peux gagner le tour dés cette année pourquoi s’en priver, il n’aura pas 40 occasions
Et puis pour gagner un tour de France, il ne suffit pas d’être le plus fort, il faut les jambes certes, mais aussi la tête, la réussite,de la chance parfois et le physique qui va avec tout ça, on l’a bien vu l’an passé …
Merci d’avoir pris le temps de détailler tout ça. En fait, je ne suis pas sûr que Roglic soit en forme trop tôt, loin de là. Mais je me pose des questions. Parce que forcément, on se demande forcément si celui qui écrase tout le monde un mois ou deux semaines avant le Tour sera aussi fort au moment où ça compte vraiment.
Alors j’ai envie de dire que pour Ineos, on ne se pose pas la question même quand Froome ou Thomas étaient au-dessus des autres. Parce qu’on sait qu’Ineos sait se préparer et arriver en forme quand il faut. Avec Jumbo-Visma et Roglic, on a moins de recul donc moins de certitudes.
Surtout, ce serait pas la première fois qu’un mec cartonne sur le Dauphiné mais pas sur le Tour (Moreau, Brajkovic, Talansky, Fuglsang, Van Garderen…). Donc je dis simplement que quand tu es le plus fort avant le Tour, tu dois te poser quelques questions. Est-ce que tu t’es mieux préparé et tu t’apprêtes à gagner le Tour, ou est-ce que tu t’es planté et tu es arrivé en forme trop tôt ?
Aucun de ces coureurs n’avaient les références de Roglic en courses par étapes.
Merci à vous d’avoir préciser un peu votre position. Vous avez en effet bien le droit de vous interroger. Ceci-dit, dans l’émission vous semblez quand même bien pencher du côté « Roglic est en forme trop tôt », puisque d’une part vous ne le mettez même pas dans votre prono pour le podium final, d’autre part vous avez dit (y compris la semaine dernière) que ce n’était pas bon signe d’être le gars le plus en forme.
Par ailleurs, je voudrais apporter une petite précision par rapport à mon premier commentaire.
Certes, mais par rapport à qui ? Par rapport à Dumoulin ou Pogacar, certainement. Par rapport aussi à Bernal, Quintana, Landa ou Lopez, peut-être bien aussi. Mais pas forcément par rapport à Thibaut Pinot. Parce oui, Roglic a certes dominé le Tour de l’Ain et le Dauphiné, mais il domine ce type de course depuis 2018. Ne serait-il pas simplement plus fort sur les courses d’une semaine ? Pourquoi serait-il davantage en pleine bourre que les autres, en particulier Pinot ? Parce que je vous ferais remarquer que Pinot a terminé cette semaine sur le podium du Dauphiné, alors qu’il n’a jamais fini sur le podium du Dauphiné ou du Tour de Suisse, et qu’il n’a jamais non plus remporté un classement général sur une course WT. Je trouve qu’on pourrait aussi s’interroger sur la forme du Pinot, si on le fait pour Roglic.
Je précise quand même ici bien sûr qu’en vrai je ne m’inquiête pas pour Pinot, pas plus que pour le slovène. Je pointe simplement quelquechose qui m’étonne.
Vos exemples de coureurs « en forme trop tôt » sont intéressant, mais ne me convainc pas.
Pour Christophe Moreau, vous avez tout à fait raison (je le reconnais). En 2007, alors qu’il avait déjà obtenu trois Top 10 sur le Tour (dont en 2006), il est en effet en grande condition sur le Dauphiné (victoire finale + deux étapes) avant de se ratter complètement sur le Tour. Mais pour les autres, le parallèle avec Roglic est bien plus contestable.
Brajkovic n’est pas un cador, et encore moins des GT (un seul Top 10 final, sur un Tour 2012 ultra riche en chrono et cadenassé par la Sky). Je dirais que son Dauphiné 2010 est bien une exception dans sa carrière. D’autant plus qu’il arrive sur le Tour en équipier de luxe pour Armstrong (qui se plantera aussi), il n’est pas étonnant qu’il soit en marge du classement général, là où Roglic arrive quand même en étant le vainqueur du dernier GT disputé (et en ayant terminé dans le Top 5 de ses trois derniers GT).
Talansky était en effet un coureur prometteur à l’époque et avait terminé 10e du TDF l’année précédente. Mais il faut quand même rappeler le scénario du Dauphiné. Les plus forts en montagne sont Froome et Contador, pas Talansky. Le coureur étasunien a même bénéficié d’une sacrée conjonction d’événement (le marquage entre Froome et Contador au col du Béal, la chute de Froome qui l’empêche de jouer pleinement sa carte lors du week-end final et un dernier acte renversant permis en partie par la faiblesse de l’équipe de Contador). Bref, le trio Froome-Contador-Talansky de l’édition 2014 me fait furieusement penser au trio Roglic-Pinot-Martinez de l’édition 2020… Est-ce qu’on considère Daniel Martinez comme un candidat au podium cette année ? Non, c’est tout au plus un prétendant au Top 10, comme il y en a environ 25 chaque année… Idem, on considérait Talansky comme un simple candidat au Top 10. Alors certes il s’est plutôt raté (il était à plus de 10 minutes du 10e, avant son abandon sur chute à mi-course, alors qu’il restait les Alpes, les Pyrénées et le chrono final), mais bon chaque année vu qu’il y a plus de prétendants que de places dans les 10 premiers, il y a qui échouent. Je ne suis pas qu’il faille en tirer de grands enseignements pour un type dont l’absence sur le podium final serait vu comme un échec retentissant…
Pour Fuglsang, c’est intéressant, car il y a plusieurs cas différents.
En 2017, sur le Tour il était parfaitement en lice pour le général avant son abandon sur chute à mi-parcours. Rien ne permet de dire qu’il était en forme trop tôt. D’ailleurs, celui qui m’avait le plus impressionné sur le Dauphiné (et sur le début de saison), c’était Porte. Mais voilà, Richie la poisse a fini par terre lors de la 9e étape (comme l’année suivante en plus, alors qu’il venait de gagné le tour de Suisse…devant Fuglsang).
Le danois sera d’ailleurs à la lutte pour le Top 10 surant quasi toute la course (il prendra quand même un tir à Laruns qui lui fera sortir du Top 10 pour terminer 12e à Paris). Mais bon, d’une part, ce n’était pas non plus le coureur le plus impressionant en juin, d’autre part, au vue de ses précédants résultats sur trois semaines, ce n’était pas un des favoris du Tour et 12e ce n’est pas si mal.
En 2019, il était peut-être arrivé un peu émoussé sur le Tour (même si sa chute dès le premier jour l’a probablement empêché de profiter de la première semaine, qui devait lui être plus favorable que les autres cad. Rien à voir avec Roglic cette année.
Van Garderen, c’est intéressant aussi, il y a plusieurs cas de figure dans il termine sur le podium du Crétérium du Dauphiné.
En 2010, il ne participe pas au Tour, cela ne nous apprend rien.
En 2015, il figurait sur le podium du classement général de la Grande Boucle au moment de son abandon sur chute (en 3e semaine). Rien ne permet d’affirmer qu’il était en forme trop tôt, c’est même plutôt le contraire. Il pouvait obtenir le meilleur résultat de sa carrière sur trois semaines.
En 2019, il est certes hors du coup dès le début (avant un abandon sur chute en première semaine). Mais franchement, à part ses fans (coucou Joseph), qui le voyait capable de se battre pour un Top 10 sur le Tour ? Pas grand-monde, sûrement, pas moi en cas. L’anomalie, c’est bien son podium sur le Dauphiné, pas son échec sur le Tour. Ce podium, c’était le sursaut passager d’un coureur sur le déclin. On ne pas dire la même chose, loin s’en faut, de Primoz Roglic.
Pinot moins bon rouleur de tous ? Je ne suis pas certain que ce ne soit pas Bernal.
Mélisey et pas Melicé, le village de Pinot. La Franche Comté touche l’Ain, mais pas la Haute Saône où réside Pinot.
Pinot est un rouleur de qualité très variable mais au top il est meilleur que bernal.
Je pense comme Robin que c’est une fin de règne, car l’improvisation n’a jamais été dans l’ADN de Sky-Ineos. Par contre, le fait que Thomas ou Froome gagne le Tour, je n’y vois pas « un coup de chance », l’équipe a toujours su hausser le niveau de ses coureurs, avec des méthodes plus ou moins discutables, mais ça n’est en rien lié à la chance à mon sens.
Je n’en peux plus de cette (fausse) vérité selon laquelle Pinot est faible en 3e semaine. Je ne comprend pas d’où vient cette affirmation. Selon moi c’est tout le contraire, je le trouve souvent très fort en 3e semaine et souvent mieux relativement à ces adversaires. Regardons tous les grands tours qu’il finit:
Je suis assez d’accord, après il a abandonné la moitié des GT auxquels il a participé, toujours lors de la seconde moitié de l’épreuve, souvent en troisième semaine (notamment lors de ses trois derniers abandons – Tour 2017 et 2019, Giro 2018). A mon avis cette idée vient de là.
Je suis on ne peut plus d’accord. Sauf souci de santé il est toujours en forme en troisième semaine.
En somme, c’est un pur coureur de 3 semaine et de grand tour. C’est même selon moi le format qui lui convient le mieux car c’est souvent dans cette fameuse 3e semaine qu’il fait le plus mal à ces concurrents.
Maintenant il est vrai qu’il est souvent malade et cela le pénalise souvent sur 3 semaines et l’oblige souvent à abandonner, il n’est pas question d’euphémiser ce paramètre. Mais ce n’est à mon sens pas un argument pour affirmer qu’il est souvent en difficulté en fin de grand tour.Car la principale qualité pour caractériser un coureur de grand tour c’est quand même la récupération et il a probablement parmi les meilleurs facultés de récupération du circuit.
Emission très intéressante, d’autant que pour une fois j’ai quelques désaccords, notamment avec Robin. Pêle-mêle :
Le terrain de Primoz Roglic : je ne crois pas que la Jumbo voudra prendre le maillot jaune aussi tôt. C’est totalement inutile, Roglic a déjà gagner des étapes du Tour, aucun intérêt pour lui. Etape 2 et étape 4 Jumbo va laisser soit les échappées soit les autres équipes qui chassent les étapes.
Le terrain de Mikel Landa : il ne se passera rien… Marie-Blanque c’est trop loin de l’arrivée et les favoris ne laisseront pas partir Landa.
Attention bordures en vue : il y aura sans doute du vent, mais le vent dominant est de nord-ouest, et si c’est celui-là il sera de quasi face dans les deux derniers tiers de l’étape.
Le terrain de Dumoulin c’est les Belles Filles. Mais cela fait longtemps qu’il n’a pas fait 3 semaines, et je pense qu’il sera court.
Fin de règne Inéos : on sera peut-être surpris par ce qu’il feront de leurs jeunes coureurs. Début 2012 on n’imaginait pas que Froome et Thomas gagneraient ne serait-ce qu’un GT. Pourquoi pas Carapaz ou Sivakov ?
Les français à suivre
Bouhanni n’est vraiment pas en forme.
Coquard à l’échelle française fait 2, mais sur une course internationale on ne l’a pas vu cette année. Sur le Tour malgré le petit plateau de sprinteurs ce sera quand même compliqué.
Bardet me paraît offrir plus de garanties au CG qu’un Guillaume Martin sur 3 semaines et vu sa forme ascendante.
A titre indicatif, cycling news, que l’on ne peut pas suspecter de chauvinisme français, place Pinot en deux derrière Roglic mais devant Bernal.
Et les sites de paris en ligne le placent en quatrième derrière, dans l’ordre, Roglic, Bernal et Dumoulin.
Course assez ennuyante sur les Championnats d’Europe chez les hommes (j’espère que chez les femmes ce sera plus intéressant), heureusement qu’il y avait Van der Poel pour animer un peu la course. Démare médaillé d’argent. Sur une distance relativement courte, pour que la course soit animée, il faut soit un circuit très dur (comme l’an prochain), très technique (comme l’an passé) ou des conditions météo difficiles (comme en 2018). Quand vous n’avez rien de tout ça comme cette année, ça fait pschitt. Mais ceci-dit, avec une distance comparable à un championnat du monde, ça aurait été sûrement été différent. Les sprinteurs aurait pu finir par craquer à l’usure.
Ennuyeux oui. Je n’ai jamais aimé le circuit de Plouay. Et heureusement que VDP et quelques autres ont tenté. Je n’ai pas compris la stratégie de l’équipe de France. A un moment les Italiens et les Allemands roulaient, les français sont venus prendre leur place. A quoi bon ? Au final, il restait un paquet d’italiens et presque plus de français pour épauler Démare.
Course animée cette après-midi, et victoire encore une fois des néerlandaises sur la course en ligne féminine des Championnats d’Europe, avec l’inévitable Annemiek Van Vleuten. La championne du monde s’impose devant Elisa Longo Borghini et Katarzyna Niewiadoma.
J’aurais bien aimé une victoire de l’italienne ou de la polonaise (surtout de Niewiadoma, d’ailleurs, c’est une coureuse que j’apprécie). Cela aurait changé un peu. Dommage aussi cette chute qui élimine notamment Elizabeth Deignan, elle semblait très forte (elle était en tout cas en forme, en témoigne sa victoire il y a deux jours).
Très belle 5e place de notre française Audrey Cordon-Ragot, l’air breton lui va bien en cette fin août. Je ne sais pas quand va-t-elle pouvoir étrainer son maillot tricolore en course, puisqu’elle n’est pas dans la présélection de son équipe pour la Course By Le Tour samedi.