Pendant qu’Esteban Chaves nous gratifiait de son sourire si caractéristique, à San Martino di Castrozza, les candidats au maillot rose, dimanche à Vérone, ont comme oublié de lâcher Richard Carapaz, l’actuel leader. Il ne reste désormais plus qu’une étape à Nibali et Roglic pour faire la différence.
Nibali et Roglic, encore timides
On se prendrait presque à rêver d’une lutte interne, Mikel Landa attaquant son propre coéquipier et leader Richard Carapaz, sur la dernière étape de montagne de ce Giro. L’Espagnol aurait quelques arguments, non pas pour justifier sa trahison, mais pour l’atténuer : ce samedi se pointe le dernier gros rendez-vous de ce Giro, avant un chrono, dimanche, où tout le monde devra se battre avant tout contre soi-même. Arrêter le jeu d’équipe, désobéir, serait donc sans doute sans conséquence, si proche de l’arrivée finale. Mais tout ça semble bien improbable. Le Basque a du mal avec la hiérarchie, s’est souvent rebellé, chez Astana ou chez Sky, mais toujours gentiment. Jamais il n’a véritablement franchi la ligne jaune et envoyé valser les consignes. Cela lui aura coûté un Giro, peut-être, en 2015, et un podium, si ce n’est plus, sur le Tour de France, en 2017. On ne saura donc sans doute jamais, si sur les routes italiennes ces jours-ci, le plus fort s’appelle Landa ou Carapaz. Le fait est que c’est l’Équatorien qui a pris le maillot rose, et que depuis, les rôles sont clairs.
Il reste donc deux hommes, pas un de plus, pour nous faire espérer, si ce n’est un grand renversement de situation, une pointe de suspense supplémentaire. Parce que Carapaz survole les débats en ce moment, et même rouleur moyen, on l’imagine aisément conserver sur l’ultime chrono les deux minutes d’avance, environ, qu’il compte actuellement sur Nibali et Roglic. Ce n’est pas qu’on veuille le voir faillir lors du dernier week-end, parce qu’assister à la révélation d’un grimpeur aussi aérien, en train de poinçonner son billet pour entrer dans le club des cadors, a quelque chose de jouissif. Mais on aurait presque du mal, en revanche, à accepter un dénouement aussi limpide dans un Giro qui a su nous surprendre, jusque-là, après douze jours d’ennui et une grosse semaine de bagarre incessante. Surtout, on a avec Nibali et Roglic deux hommes, qui même loin de leur forme optimale, ont la dose de panache nécessaire pour se transcender.
Landa, peut-être le plus triste
Problème, il faudra puiser profond. Vendredi vers San Martino di Castrozza, la timide attaque de Primoz Roglic, dans le dernier kilomètre, a fait trembler quelques seconds couteaux, mais ni Carapaz, ni Landa, son nouveau chien de garde, pourtant les jambes en feu et le dos orné du dossard n°1. Les plus optimistes diront que le Slovène s’est refait la cerise ces derniers jours – hier et aujourd’hui, en fait, ce qui fait peu, malgré tout, après cinq journées à perdre du temps – et conserve ses dernières forces pour samedi. Ils se rappelleront aussi que Vincenzo Nibali, en 2016, avait attendu quasiment le dernier moment pour pousser à la faute le malheureux Steven Kruijswijk. Ils souligneront, enfin, que la dernière étape de montagne est l’une des plus difficiles, vers le Monte Avena. Mais il est peut-être plus simple de se résoudre, finalement. Richard Carapaz n’a montré aucun signe de faiblesse depuis sa prise de pouvoir. La surprise, plus que de voir Nibali et Roglic tenter l’impossible, serait finalement que l’Équatorien craque sur le fil. Ce n’est pas la tendance. Et c’est peut-être Mikel Landa le plus triste, dans cette histoire.
Juste une remarque : hormis la supériorité de Carapaz sur les CLM, Landa et Carapaz on chacun eu leur chance en montagne.
Landa le premier, sur la première étape vallonnée. Il a pris un peu d’avance puis à rapidement plafonné.
Carapaz le second, il a pris de l’avance de manière constante jusqu’au bout (et la victoire d’étape au passage).
Carapaz est clairement au-dessus jusqu’à présent.
Oui, d’une manière générale, Landa a produit de belles attaques, mais à l’instar de Contador en fin de carrière, ensuite, il peine à creuser et reste à portée de fusil.
Mais que vous arrive-t-il à la Chronique du Vélo ?
Voilà le deuxième article consécutif où vous nous vendez un malheureux Landa coincé par la tactique d’équipe… Et pourtant (Reg le souligne très justement) Carapaz lui apparaît supérieur. Dès lors il n’y a pas de sujet. Et on ne peut pas franchement dire que le basque s’est totalement mué en équipier modèle…
On ne peut pas dire non plus que tout soit hyper limpide… On sait que Landa n’est pas un coureur qui se met facilement au service d’un autre. D’ailleurs, dans le Mortirolo, d’après L’Equipe, Landa voulait attaquer et en a été dissuadé par Unzué à la radio.
Gros boulot du maillot rose et Landa est incapable de finir le travail.
Landa quoi…
A chaque fois c’est la mème chose, il y a eviron 5-6 étapes de montagne (et je suis gentil je ne compte pas les etapes vallonées ou piège) a chaque grand tour, mais les coureurs trouve toujour une excuse pour se limiter de suivre sur 4 d’entre elles (une fois c’est qu’elle mal dessinée, l’autre c’est que le lendemain l’étape est encore plus dur, l’autre encore c’est que après le jour de repos c’est difficile, etc…) et la veille de la dernière tout le monde pleure que c’est la dernière et que c’est trop tard…
Et bien moi je dit que dans le cyclisme c’est seulment la première place qui compte et que ceux qui jouent le podium meritent de perdre.