Tout le symbole du collectif est là. Le « Wolfpack » de Quick-Step, devenu ces dernières semaines un axe de communication à part entière, a permis à Bob Jungels de remporter un Liège-Bastogne-Liège que l’on promettait volontiers à Julian Alaphilippe. Le Luxembourgeois entre dans l’histoire des classiques par la très grande porte.
Lefevere et Gilbert ont vu juste
Bob Jungels a toujours plus ou moins navigué à vue. En avril 2012, il remporte Paris-Roubaix espoirs et endosse le costume de prodige des pavés. Pourtant, durant les trois années qui suivent, Trek, son équipe de l’époque, ne l’alignera jamais vraiment sur les flandriennes. Le Luxembourgeois découvre davantage les ardennaises, où son profil hybride, sans être dévastateur, intrigue. Mais l’expérience avec la formation américaine s’arrête rapidement, et son nouvel employeur, Patrick Lefevere, est persuadé de pouvoir en faire un coureur de grands tours. L’enfant de Rollingen, au centre du Luxembourg, dispute alors deux années de suite le Tour d’Italie avec un costume de leader. Maillot rose quelques jours, maillot blanc et accessit au général à l’arrivée, les résultats sont semblables d’une année sur l’autre. Mais il est évident que le garçon ne pourra jamais jouer la victoire finale. Lefevere le comprend, et change son fusil d’épaule l’hiver dernier.
Jungels est un talent, indéniablement utilisé sur le mauvais terrain. Alors le grand manitou décide que pour 2018, son poulain ira sur les ardennaises pour donner un coup de main à Julian Alaphilippe. « C’est un nouveau challenge, se réjouit le principal intéressé pour le journal luxembourgeois Le Quotidien. Si je réussis à confirmer, je serai au sommet. » Il n’imaginait sans doute pas être aussi prophétique. Lui qui n’avait jamais disputé Liège-Bastogne-Liège sous les couleurs de Quick-Step a ramené, ce dimanche, la première Doyenne de son histoire à l’équipe belge. Patrick Lefevere ne s’est pas manqué. En quinze ans d’existence, jamais il n’avait gagné une classique ardennaise : il vient d’en rafler deux en quatre jours, grâce à ses deux pépites, 25 ans chacune, aiguillées par un Philippe Gilbert de dix ans plus âgé mais qui a très vite adoubé aussi bien Alaphilippe que Jungels. « Bob est un type étonnement posé pour son jeune âge, il est discret, rangé, lâchait « Phil » il y a de ça un an. C’est un professionnel exemplaire, dont le talent est indiscutable. »
Tout est plus clair
Exemplaire, sa stratégie l’a été au moins autant, ce dimanche. Comme Andy Schleck, le dernier Luxembourgeois vainqueur de LBL en 2009, Bob Jungels est parti dans la côte de la Roche-aux-Faucons, à un peu moins de vingt kilomètres de l’arrivée. Personne ne l’a jamais revu. Et le symbole est beau que, pour une fois et pour la dernière arrivée de Liège-Bastogne-Liège au sommet de la côte d’Ans, l’offensive ait été récompensée. Parce que ces dernières années, cette bosse non répertoriée mais bien connue des spécialistes semblait refroidir tout le monde et nous offrir, inéluctablement, un sprint en petit comité remporté selon les années par Alejandro Valverde ou un outsider inattendu. Jungels fait partie de la deuxième catégorie, mais sa victoire est le résultat d’un vrai numéro, pas d’une course d’attente qui l’aurait vu sortir de la bonne roue dans les cent derniers mètres. Ce qui pourrait d’ailleurs l’aider à définitivement savoir quel genre de coureur il est : un rouleur invétéré, à l’aise partout du moment que c’est dur et que ça grimpe un peu.
Bob Jungels remporte une superbe victoire pleine de panache . Quel printemps pour l’équipe quick step , chez eux un leader peut en cacher un autre !
Tactiquement la Quick step est très au dessus des autres. Saluons aussi le podium de Romain Bardet
Bettini a ramené pas mal d ardennaises pour Lefevere (sous l appellation mapei)
Les jambes de Woods sont de retour. Vous êtes prévenus.
Oh purée, Barguil c’est pas possible. C’est ça quand on signe dans une équipe de m****.
Moins bonne préparation, moins bon matériel, nutrition, coéquipiers… Pourtant il a fait Paris-Nice et le tour de Catalogne. Quelle idée de choisir Fortunéo, quel mauvais choix par rapport à une équipe World Tour.
Bravo à Jungels qui d’après l’interview préparait le terrain pour Alaphilippe. Mais quelle machine à rouler sur le plat ! On peut penser que Julian aurait gagné avec le Luxembourgeois contrôlant les attaques dans le final mais bon c’est un Quick Step qui gagne.
Valverde s’est effondré de manière assez peu compréhensible. Si son objectif est de terminer numéro 1 mondial il se devait d’aller chercher le top5.
Fortuneo n’est clairement pas une équipe où un vrai leader peut rivaliser avec le WT. Et si Barguil n’est pas capable de ramener et partager son expérience WT de chez Sunweb, c’est bien dommage pour tout le monde…
Encore dommage de voir des favoris préférant enterrer le favori n°1 (Sagan, Alaphilippe…) plutôt que d’essayer de gagner… A part Wellens qui préparait le terrain et Martin.
Bravo à Jungels ! Avec des qualités indéniables, une équipe au dessus du lot comme la QuickStep cette année et Alaphilippe en chien de garde, ça paraît simple sur le papier ; mais il fallait quand même le faire !
C’est clair que ce n’est pas aussi simple que ca en a l’air, le nombre d’année ou ils etaient ultra favoris sans rien gagner (Ils arrivaient à perdre à 4 contre Ian Stannard en 2015 pour rappel!!). Ils ont juste une reussite formidable, et plus on gagne plus on gagne.
Et je me demande si le depart de Bonnen n’a pas favorisé un peu ca, peut etre qu’il y’a avais plus de blocage quand on avait Bonnen derriere (cf Chavanel sur le Ronde..).
Je pense que tu interprète mal la course, jungels était de loin le plus fort hier. Son échappé ne signifie pas que les favoris sont regardé et l’ont laissé gagné, mais, comme andy en 2009, il était plus fort que tous, le final ou il met une raclée a vanendert (pourtant très fort) est emblématique… c’est tout simplement une perf digne de cancellara qu’il nous a sorti.
Avec Alaphilippe en leader, envoyer un gros poisson devant dans la Roche aux Faucons pour forcer les favoris/outsiders à rouler derrière et donc à laisser des plumes juste avant l’arrivée me paraissait être la tactique adoptée par la QuickStep. En cas de regroupement et sprint à Ans, ça laissait la porte grande ouverte à Alaphilippe. M’enfin, je crois surtout que je suis déçu qu’Alaf n’ait pas gagné ;) Quand on voit le jus qu’il laisse à couvrir Jungels (c’est vrai qu’il n’a pas sauté sur Vanendert dans Saint-Nicolas…) et le dernier kilomètre qu’il fait, j’ai des regrets. De toute façon, ce n’est que partie remise. Et encore bravo à Jungels, et à Bardet tant qu’à y être !