Impressionnante sur le dernier Tour de France, avec quatre victoires d’étapes et un podium à la clé, l’équipe Jumbo-Visma arrive avec de grandes ambitions sur la Vuelta. Avec deux leaders, Primoz Roglic et Steven Kruijswijk, et une équipe taillée pour le classement général, autre chose qu’une victoire, attendue depuis plusieurs années, serait forcément une déception.
Une équipe solide
Dès qu’il s’agit de courses par étapes, l’équipe Jumbo-Visma peut compter sur un duo efficace : Primoz Roglic et Steven Kruijswijk. À eux deux, ils trustent le top cinq des grands tours depuis maintenant deux ans. Le Slovène a terminé quatrième du Tour en 2018 et troisième du Giro en 2019. Le Néerlandais, lui, a décroché son premier podium sur trois semaines au mois de juillet, après une année où il avait déjà terminé cinquième du Tour et quatrième de la Vuelta. De quoi effrayer les autres formations et se poser en principaux adversaires de l’équipe Ineos. “On va les poursuivre, mener la chasse et voir où on peut les battre en étant plus malins, lançait Richard Plugge, directeur général de la Jumbo-Visma, en début de saison. Il y aura toujours une équipe plus grosse que les autres. Les autres doivent mener la bataille sur les terrains où ils le peuvent.” La Vuelta sera peut-être la course qui permettra aux Néerlandais de prendre le dessus sur les Britanniques.
Sur le troisième grand tour de la saison, les deux leaders de la Jumbo-Visma seront très bien accompagnés. En montagne, ils pourront compter sur des grimpeurs de haut niveau, notamment George Bennett, 10e du Giro l’an dernier, et Robert Gesink, des tops 10 à la pelle. Le multiple champion du monde du contre-la-montre, Tony Martin, sera lui, d’une aide précieuse pour le chrono par équipes et les premières étapes accidentées. De quoi prétendre au statut d’équipe la plus complète du peloton, Jumbo-Visma l’a montré sur le dernier Tour de France. Surtout sans le rouleau-compresseur d’Ineos, parce que l’équipe qui accompagnait Egan Bernal en juillet n’a pas grand chose à voir avec celle qui prendra le départ à Torrevieja. La bande du duo Roglic-Kruijswijk a donc toutes les raisons de prendre la course en main.
Une collaboration pas si évidente
Grâce au chrono par équipes, Roglic et Kruijswijk devraient être en avance sur les autres favoris avant l’arrivée de la montagne. Richard Plugge, le patron de l’équipe, aura alors le temps de réfléchir à ses options. Peut-être se servira-il du Tour de France 2018, où les deux hommes s’étaient partagés le leadership. Le bilan de cette Grande Boucle avait été plus que satisfaisant, avec deux coureurs dans le top cinq. Mais cette fois, il est question de gagner. Primoz Roglic, 29 ans, a progressé, même si ça n’a pas suffi pour remporter le Giro. Avec une équipe plus forte qu’au mois de mai, Jumbo-Visma pourrait être tentée de tout jouer pour lui, une nouvelle fois. Sauf que ça risque de ne pas plaire à Steven Kruijswijk, qui estimera sans doute avoir fait ses preuves en juillet, avec un podium que peu de monde lui prédisait.
Sur le Tour 2018, chacun avait fait sa course de son côté, essayant de suivre du mieux que possible les deux Britanniques, Geraint Thomas et Chris Froome. Mais sur la Vuelta, l’équipe Jumbo-Visma arrive avec un autre statut. Elle ne pourra pas se contenter de suivre, et n’a pas encore l’expérience nécessaire, à première vue, pour se permettre de ne pas choisir de leader, à l’instar de ce que peut faire Ineos depuis deux ans, justement. Le dilemme s’annonce coriace, donc, mais nécessaire pour enfin remporter une course de trois semaines. La formation néerlandaise attend ça depuis plus de dix ans maintenant. A l’époque, elle s’appelait Rabobank, et son leader, Denis Menchov, avait remporté le Giro.
“De quoi prétendre au statut d’équipe la plus complète du peloton, Jumbo-Visma l’a montré sur le dernier Tour de France en remportant.”
Il manque quelque chose à la fin de la phrase, non ?
Dans le même ordre d’idée : “De quoi faire effrayer les autres formations” ??
Ceci dit, ça serait étonnant que Kruijswijk ne soit pas un peu fatigué par son Tour alors que Roglic arrive bien frais.
Merci, ça a été corrigé.
Qualité de punch, de chrono et fraicheur pour l´un; fatigue pour l´autre .
Oui mais en montagne roglic paraît très friable
A voir si les qualités de grimpeur de Kruij ne seront pas émoussées en seconde partie partie d´epreuve et s´il est dans le rytme en première partie . A voir aussi si les cols lui conviendrons mieux qu´à Roglic qui va, je pense, faire parler son punch pour les bonifs et pour creuser dans les arrivéés typées course de cote.
J’ai en mémoire le Tour 2018 où Froome est lâché, Roglic peut espérer prendre sa place sur le podium, Krujwieck est dans le groupe, ne donne pas un coup de pédale pour empêcher le retour de Froome tiré par Bernal et quand les deux Sky rentrent, le cintre met une mine et tente de gagner l’étape ! Comme quoi, il n’était pas fond. Ca pose donc la question de la coexistence de ces deux coureurs au sein d’une même équipe…