L’étape semblait dessinée pour lui, et comme souvent dans ces cas-là, sur le Tour de France, Peter Sagan se loupe rarement. Maillot vert sur le dos, il n’a laissé aucune chance à personne, même si comme à La-Roche-sur-Yon, Sonny Colbrelli a cru, un moment, pouvoir le titiller. Le Slovaque est déjà éblouissant.

Sur les talons de Greipel

Le contre-la-montre par équipes de lundi mis à part, Peter Sagan a terminé chaque étape à la première ou à la deuxième place. Et la série pourrait durer encore un peu, jusqu’à dimanche même, si le triple champion du monde tient son rang à Mûr-de-Bretagne et à Roubaix, et s’il tire son épingle du jeu dans les sprints un peu plus classiques que l’on devrait avoir du côté de Chartres et Amiens. Alors on peut quasiment chaque année sortir des statistiques du genre, sur la première semaine du Tour, parce que Sagan est d’une régularité hallucinante. Mais cette année, il semble encore être monté d’un cran. Certes, à La-Roche-sur-Yon, il a été aidé par la chute survenue juste avant le kilomètre qui a mis à terre la majorité des autres sprinteurs. Mais à Fontenay-le-Comte et à Sarzeau, où Fernando Gaviria s’est à chaque fois imposé, le triple champion du monde a aussi montré qu’en sprint pur, il n’y avait bien que le Colombien pour le dominer.

Alors bien sûr, il n’y a pas grand chose de surprenant dans la victoire de Sagan à Quimper, ce mercredi. Parce qu’à part quelques courageux partis dans l’échappée, pas grand monde n’a osé – ou pu – mettre à mal le plan des Bora-Hansgrohe. Philippe Gilbert a bien tenté d’attaquer, dans la bosse du final, mais n’a jamais vraiment creusé. Les autres savaient pour une grande majorité qu’ils n’avaient aucune chance s’ils ne s’étaient pas isolé avant le replat final. Mais ils n’ont pas bougé. Et les deux qui auraient pu espérer aligner le Slovaque dans ce sprint, à savoir Greg Van Avermaet et Sonny Colbrelli, étaient tout simplement trop justes. Alors le maillot vert, parfaitement placé tout au long du dernier kilomètre, a pu lever les bras assez sereinement sur la ligne pour sa dixième victoire sur le Tour de France – quatrième total du peloton actuel derrière Cavendish (30), Kittel (14) et Greipel (11).

Comme il y a six ans

Sous peu, le triple champion du monde pourrait donc gratter encore quelques places dans ce classement des hommes les plus prolifiques du mois de juillet. Deux victoires en cinq jours, il n’avait jamais démarré aussi fort depuis son premier Tour, en 2012. Dans sa course au maillot vert, il a ainsi pris un sacré avantage, déjà. Fernando Gaviria, le seul qui pouvait faire office de réel concurrent au départ, a déjà manqué deux sprints, ceux que Sagan a remporté. Et à chaque fois qu’il a lui-même levé les bras, il a vu le Slovaque prendre la deuxième place. Résultat, il y a déjà plus de trente points d’écart entre les deux hommes, et derrière, les autres sont déjà hors course, concentrés sur le gain d’une étape – voire plusieurs pour les plus optimistes – mais rien d’autre. Parce que Sagan vampirise tout. Sur le Tour plus que n’importe où ailleurs.

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