Avec la signature du jeune Carlos Rodriguez, 18 ans, l’équipe Ineos se pose encore un peu plus en armada de jeunes talents. Avec déjà dans ses rangs Ivan Sosa, Pavel Sivakov et bien sûr Egan Bernal, l’équipe britannique est plus que préparée à affronter l’avenir. Mais Dave Brailsford, année après année, va plus loin dans cette logique.
La relève du duo Froome-Thomas
« Sky a commencé il y a déjà deux ans à construire son équipe de la prochaine décennie. (…) Ineos à une formidable pépinière de talents. » Interrogé par le journal Libération, l’ancien coureur écossais David Millar ne tarit pas d’éloge envers les jeunes recrues d’Ineos. Une interview donnée au lendemain de la victoire d’Egan Bernal, 22 ans, sur le Tour de France. Mais le phénomène colombien n’est pas tout seul. Derrière lui arrivent d’autres jeunes loups : Pavel Sivakov et Ivan Sosa notamment, 22 ans tous les deux. Le Colombien et le Franco-Russe présentent des profils similaires, capables d’aller jouer des classements généraux dans les années à venir.
Eddie Dunbar (23 ans) s’est lui classé 22e du Giro cette année. Tao Geoghegan Hart (24 ans) a remporté deux étapes du Tour des Alpes et terminé deuxième derrière son coéquipier Sivakov, qui a pour sa part terminé neuvième du Giro. Filippo Ganna (23 ans) s’affirme lui comme le futur crack mondial du chrono. Avec la signature toute récente de son ami d’enfance et compatriote Brandon Rivera (23 ans), Egan Bernal pourra de son côté compter sur un allié de poids. Et chez Ineos, une signature peut en cacher une autre avec l’arrivée de l’Espagnol Carlos Rodriguez (18 ans), double champion national du contre-la-montre junior et vainqueur du Tour de Gironde. Derrière les leaders emblématiques plus que trentenaires que sont Froome et Thomas, la cure de jouvence a démarré.
Pourquoi ça ? Une question d’image ? Dave Brailsford souhaite-t-il faire oublier le terrifiant team Sky, où les statistiques et la science régissaient tout ? Faire oublier les AUT et l’affaire du colis de testostérone ? Il y a peut-être un peu de ça. En mai dernier, Sky est devenue Ineos et c’est comme si le manager avait saisi au vol l’opportunité de faire évoluer l’image de sa formation. Mais à dire vrai, la métamorphose avait déjà commencé quelques mois plus tôt. Le recrutement se veut malin et axé sur les jeunes, désormais. Egan Bernal a été signé à prix d’or et tant pis s’il n’est pas britannique. Chris Froome n’est pas éternel et sa situation actuelle, après sa grave chute du mois de juin, pose question. Geraint Thomas n’est plus tout jeune non plus. Alors place aux jeunes. La recrue phare de l’intersaison, Richard Carapaz, 26 ans, ferait presque office d’ancien.
Une idéologie récompensée
Une sorte de retour aux sources pour Ineos, créée au début de la décennie à l’initiative de la fédération britannique avec pour mission de faire éclore les talents locaux et de gagner un grand tour. En 2010 sont recrutés Froome et Thomas, 24 et 23 ans à l’époque. Pari gagnant, avec le recul. Mais dans son rôle de pépinière britannique, l’équipe de Dave Brailsford a aussi eu des ratés. Peter Kennaugh, quatrième des Mondiaux espoirs et troisième du Baby Giro en 2009, n’aurait jamais confirmé, actuellement loin du cyclisme après des troubles dépressifs. Ben Swift ou Owain Doull, encore sous contrat avec Ineos, mais aussi Joshua Edmondson ou Alex Dowsett, n’ont jamais atteint les sommets attendus. Actuellement, les progressions de Geoghegan Hart et Lowless semblent aussi très minimes.
De quoi relativiser. Ineos récolte les fruits de son travail après quasiment dix ans d’existence, et pas spécialement grâce aux britanniques formés en interne. Sans doute est-ce une question de génération, avec la part de réussite que cela comporte. Les étrangers des années précédentes, de Henao à Dombrowski, n’avaient pas fait beaucoup mieux, à l’époque, que les Anglais. Mais Bernal, Sosa et Sivakov ont fini par donner raison à Dave Brailsford. Résultat, en quatre ans, la moyenne d’âge de l’équipe est passée de 28,8 à 27,2 ans. Un rajeunissement nécessaire et pour le moment fructueux. Une stratégie aussi moins coûteuse que d’aller débaucher les meilleurs coureurs du peloton.
Le déséquilibre est flagrant dans cette équipe entre la pléthore de vainqueurs potentiels de courses à étapes, où tous ne pourront se faire une place tant ils sont nombreux à vouloir jouer les premiers rôles , et l’incroyable discrétion sur les classiques, sans compter l’absence d’un grand sprinteur.
Tout à fait d’accord. Je ne vois dans ce recrutement que la perspective mercantile des retombées financières et médiatiques qu’apportent les vainqueurs de grands Tours et surtout “du” Tour de France ! Cette équipe et sa “politique” ne m’intéresse définitivement pas. Malheureusement elle fait partie du paysage cycliste…
En sprint, depuis Cavendish et Viviani (ou peut-être EBH), c’est clairement plus ça.
Sur les classiques, ils ont tout de même Kwiatkowski qui a ramené un Milan San Remo et qui fait encore 3e cette année, Poels qui a ramené une Doyenne (10e cette année) et Bernal 3e en Lombardie cette année, c’est pas complètement invisible. Je trouve vraiment surprenant l’acharnement à faire d’un Kwiatkowski ou d’un Moscon le 2e ou 3e mec du train en montagne plutôt que de les laisser se spécialiser sur les classiques.
On sent quand même vraiment que les gars capables de briller sur les courses d’un jour sont peu nombreux et peu, mal ou sous “employé” (votre exemple du Tour est édifiant…) et pour parlé de Kwiato. Je trouve qu’il a fait une croix sur ses ambitions et ruiné sa carrière (sportive) en signant chez Sky…
Totalement d’accord. Kwiatko gache complètement sa carrière dans une équipe qui ne l’utilise que comme équipier en GT alors qu’il mériterait d’être leader sur les classiques
Au sujet de Kwiatkowski, j’ai réalisé avec ébahissement il y a quelques semaines qu’à presque trente ans, il ne comptait toujours pas la moindre victoire d’étape sur un grand Tour (hormis un contre-la-montre par équipe sur la Vuelta, ce qui ne compte pas vraiment). Pour un coureur de sa classe et de son statut, c’est une véritable incongruité, et ça en dit long, je trouve, sur le sort qui lui est réservé depuis qu’il est passé chez Sky.
Surtout qu’a l’epoque, après avoir fait 10 ou 11 du TDF à la pedale chez Quick-step, le mec est allé chez Sky pour se spécialiser dans les grands tours dans le but eventuellement dans le futur d’y faire un bon résultat. Et au final il en est au point que Dylan Van Barle est meilleur que lui en equipier… C’est comme Poels il sont tellement surpayés qu’ils ne partent pas ailleurs et ils se disent que s’ils partent ils se feront quand meme battre par ineos et Cie.
Triste réalité du sport business.
Vu les résultats de Rivera, ça sent plus le piston que le champion du siècle quand même …
Vickaine Csomporow c’est votre vrai nom ?
Question débile, non ?… Et je pèse mes mots…
…Incubateur de talents peut-être, incubateur de médicaments, c’est plus certain à la lumière du procès en cours en Angleterre…
Qu’il y ait suspicion ou non, la Sky a entièrement rempli sa mission : en moins de 10ans, 6 victoires britanniques sur le Tour avec 3 coureurs différents sans omettre que Froome offre à la Grande-Bretagne une place au sommet de la hiérarchie sur les 3 grands tours.
Changement de nom, changement de continent, Ineos semble vouloir miser sur l’Amérique du Sud pour conquérir ses plus grands succès et cela est plutôt bien parti.
A moins qu’ils ne soient rattrapés par la patrouille..du côté de l’Angleterre j’ai l’impression que le noeud coulant se resserre.
Tao Geoghegan Hart largement surcoté… Il est loin des cadors des coureurs par étapes de sa génération (qui sont meme plus jeune que lui): Bernal, Pogacar, Evenepoel, Gaudu, Sivakov, Sosa voire MVDP… Surtout avec le récent scandale de la Sky, il y en a beaucoup dans son cas qui (a mon avis), de manière surprenante, vont rentrer dans le rang comme des Dunbar, Lawless ou Ganna…
Ca fait qqs année que je ne les sens pas trop ceux-là; les casseroles s´entassent au fil des saisons; des controles positifs s´evanouissent pour resurgir/ou pas en controles anormaux; l´école Froome et ses démonstrations miraculeuses ainsi que des soupsons dignes d´un lithium de premier choix ne m´inspirent décidement pas . Sky et sa batterie d´avocats semblent avoir revendu le paquet au bon moment; l´Ineos de Ratcliffe est en première ligne pour le retour du boomerang et pour nous divertire les fètes .