Pas grand chose n’aura été épargné à Tom Dumoulin. Mais en cette fin de troisième semaine, les organismes sont plus atteints que jamais. Les purs grimpeurs ont tenté de faire craquer le Néerlandais avant le chrono final vers Milan, demain. Ils ont tous attaqué. Pas tout à fait en vain, mais presque.
Chacun son tour
Vincenzo Nibali a lancé les hostilités. Nairo Quintana a ensuite tenté de lâcher les chevaux. Les deux hommes ont même collaboré, en dépit des tensions qui animent leur relation. La course au maillot rose – et contre Dumoulin – était plus forte que tout. Puis Thibaut Pinot, quelques kilomètres plus loin, a contré le duo italo-colombien. Même Ilnur Zakarin et Domenico Pozzovivo ont levé le cul de leurs selles pour faire le trou. Tous, du deuxième au sixième du classement général, se sont employés dans la montée de Foza pour offrir à ce Giro une fin en apothéose. Imprévisible jusqu’au bout, même s’il y a désormais plus que jamais un candidat à la victoire finale : Tom Dumoulin. Derrière, ils sont quatre pour deux places seulement sur le podium. On n’avait rarement vu ça. Et chose encore plus rare, l’actuel leader, Nairo Quintana, pourrait bien tout perdre et sortir du podium lors de l’ultime jour de course. Qui aurait cru à un tel scénario il y a de ça trois semaines, au départ d’Alghero, ou même lundi dernier, lors du jour de repos, quand Tom Dumoulin comptait pas loin de trois minutes d’avance sur son dauphin ?
Personne, osons le dire. Parce que la troisième semaine tant attendue a livré une incroyable bagarre qu’on n’osait à peine espérer dans ces proportions, et dont il est encore compliqué d’anticiper l’épilogue, ce dimanche. Oui, Dumoulin a sur le papier un véritable boulevard. Encore aujourd’hui, il s’est battu comme un beau diable pour limiter les écarts et ne concéder à l’arrivée que quinze secondes aux hommes de tête – auxquelles s’ajoutent les bonifications. Mais un simple coup d’œil au classement permet de voir à quel point tout reste indécis. Cinq coureurs se tiennent en une minute et quinze secondes. Alors le Néerlandais est un gros rouleur, mais pas un surhomme. Après trois semaines de courses, difficiles pour tout le monde mais peut-être encore plus pour lui, qui a dû dompter cette montagne qui ne lui correspond pas naturellement, la fraîcheur sera déterminante. Et à la vue des derniers jours, un homme est passé d’outsider à principal challenger : Thibaut Pinot.
Cinq hommes, trois places
En s’imposant à Asiago, le Franc-Comtois a gonflé encore un peu plus sa confiance. Elle est sûrement plus grande que jamais, au terme d’une semaine sensationnelle où il n’a pas passé un jour sans impressionner. Et après son chrono raté à Montefalco, il aura à cœur de se racheter. Le podium qu’il visait au départ, en tout cas, est à portée de main. La victoire serait un improbable exploit, mais depuis quelques heures, on s’autorise presque à en rêver. Parce que finalement, sur le contre-la-montre de 30 kilomètres qui reliera Monza à Milan, chacun des cinq premiers du général peut nourrir les espoirs les plus fous. Nibali, porté par tout un peuple, n’est pas un peintre dans l’effort solitaire et voudra défendre son titre. Quintana est celui qui possède la plus grosse marge, 43 secondes sur son dauphin transalpin. Zakarin a bien caché son jeu mais il s’est rapproché petit à petit pour finalement entrer dans la danse. Et Dumoulin, qui a déjà vu un grand tour lui échapper sur le gong, doit encore remettre les pendules à l’heure. Et peu importe le résultat, il restera une satisfaction : quel que soit le podium final, personne n’y aura volé sa place.
On sent que tous les leaders sont épuisés. Je pensais vraiment que Quintana allait survoler la 3ème semaine mais il bloque également. J’aurai aimé voir plus d’attaques sur le premier col afin de déstabiliser Dumoulin mais Katusha a imprimé un rythme trop élevé pour espérer voir des attaques. La stratégie de Zakarin était d’ailleurs très bien pensée, il a cadenassé sur le premier col afin d’attaquer dans le second. Etant donné ses performances en CLM il aurait tout à fait pu prétendre à la victoire finale (il peut encore d’ailleurs), si Pinot -notamment- n’avait pas dynamiter la course. En parlant de Pinot, contrairement à ce que j’ai pu lire dans certains commentaires, je trouve qu’il a vraiment passé un cap. Je ne l’avais jamais vu aussi rageur, prendre autant ses responsabilités en 3ème semaine d’un grand tour et face à deux des meilleurs coureurs au monde. J’ai l’impression qu’il est vraiment plus libéré sans la pression qu’on lui met au TDF. Et que dire de Reichenbach ? Il est extraordinaire dans son rôle, et j’espère que l’équipe lui laissera être leader sur une course ou un tour dans l’année. Bref difficile de donner un favori pour demain, même si je… Lire la suite »
vous me semblez enterré Nibali un peut tôt ! question récupération il tient la route ! mais bon vous avez raison je vois mal Dumoulin échoué demain, mais il ne sera pas dominateur. pour ce qui est de Pinot, c’est vrai que ce qu’il a fait est superbe mais je ne le vois pas gagner demain .
Oui c’est vrai que j’ai un peu omis de mentionner Nibali. Cependant je ne le vois vraiment pas s’imposer sur ce Giro. Il est moins serein qu’en 2016 et il n’a jamais vraiment su faire la différence sur 3 semaines. Je pense qu’il va faire un bon chrono et qu’il sera sur le podium, peut être même à la deuxième place mais je ne le vois pas s’imposer.
En revanche son passage devant le public italien risque d’être assez intense et j’espère que cela lui donnera des ailes !
Pour moi Dumoulin sera le grand favori demain sur un parcours ultra plat ou il donnera toute sa puissance. Entre Pinot et Nibali cela risque d’être très très serré. Et Quintana risque de sortir du podium. Il est toujours très bon escaladeur mais n’a pas le rythme qu’il affichait lors de la dernière Vuelta. Il parait aussi fatigué et pas très serein. Dumoulin grand favori ? En tout cas ses adversaires doivent regretter de n’avoir pu l’éliminer hier, seul journée ou il a affiché une relative faiblesse.
Quel que soit le vainqueur, il aura gagné au mérite et au courage et méritera le respect, tous comme ses valeureux adversaires