Au départ de Torrevieja, Roglic, Lopez et Quintana étaient annoncés comme les grands favoris de la Vuelta. Près d’une semaine plus tard, ils sont bien là, mais un quatrième coureur est rentré dans la course : Alejandro Valverde. Sur la première véritable étape de montagne, l’Espagnol s’est imposé en patron, juste devant Primoz Roglic. Dans les derniers mètres du Mas de la Costa, ascension finale à plus de 12 % de moyenne, le champion du monde a même creusé un petit écart sur les deux Colombiens, Lopez et Quintana.

Valverde plus que jamais dans la course

Les pourcentages ahurissants correspondent à Alejandro Valverde, ce n’est pas une surprise. Au sommet du Mas de la Costa, il a donc cueilli sa quatorzième victoire d’étape sur la Vuelta et s’est placé, surtout, comme un candidat au maillot rouge. Légèrement en difficulté dans les premiers kilomètres de l’ascension, le champion du monde a géré comme personne, se replaçant à 500 mètres de la ligne avant de faire parler son punch dans les derniers hectomètres, là où il est imbattable si on ne l’a pas décroché avant. Seul Primoz Roglic a pu prétendre, un court moment, à la victoire à jouer la victoire lui aussi, mais l’accélération de Valverde était trop tranchante pour le Slovène, deuxième et qui saura s’en satisfaire.

Derrière, Miguel Angel Lopez, très en vue depuis le début de cette Vuelta, a lâché quelques secondes. Sur le plan comptable, rien de grave, car le garçon récupère le maillot de leader et reste en avance sur ses concurrents. Mais symboliquement, deux jours après avoir marqué des points à Javalambre, c’est le signe qu’il n’est pas si dominant, même en montagne. Son compatriote, Nairo Quintana, n’a pas fait mieux, malgré de nombreuses attaques dans la montée. Le classement général s’est donc resserré, après tout juste une semaine de course. Les quatre leaders, de Lopez à Quintana, avec Roglic et Valverde intercalés, se tiennent en seulement 27 secondes. Tout ça changera bientôt, car le contre-la-montre arrive et que Roglic devrait y faire des dégâts, mais c’est bien un quatuor, donc, qui va se jouer le maillot rouge, et pas seulement un trio comme on pouvait l’imaginer il y a quelques jours.

Quintana, en co-leader ou en coéquipier ?

Avec une particularité dans ce quatuor, le surnombre de Movistar. Avec le duo Quintana-Valverde, et la présence de Marc Soler pas très loin, particulièrement en vue sur cette étape, les hommes d’Eusebio Unzué ont plusieurs stratégies possibles. Néanmoins, il faudra faire des choix. Sur quel leader miser ? Depuis le départ de Torrevieja, difficile de savoir qui est le leader de la formation espagnole. Le Colombien a d’abord marqué les esprits, en creusant des écarts et en remportant la deuxième étape. Mais comme sur le Tour de France, Nairo Quintana a perdu du temps sur la première arrivée au sommet, mercredi. Alors son coéquipier Valverde a pris le relais, terminant ce jour-là avec le Slovène Primoz Roglic, avant sa victoire du jour.

Vers Mas de la Costa, Movistar voulait marquer le coup. Dès le début de la journée, l’équipe espagnole a contrôlé l’échappée afin que leurs deux leaders arrivent dans les meilleures conditions au pied de la dernière difficulté. Lorsque la route s’est rétrécie et que les pourcentages se sont accentués, Quintana a alors pris la tête du groupe des favoris. Dans l’espoir de lâcher tous ses concurrents, ou pour son coéquipier Valverde ? On ne saura jamais vraiment mais lorsque l’Espagnol fut légèrement en difficulté, le Colombien s’est replacé derrière Roglic. A-t-t-il attendu son leader ou avait-il besoin de reprendre son souffle ? Dimanche, une autre étape de montagne attend le peloton. L’attitude des deux coéquipiers sera scrutée, forcément, pour tenter de faire la lumière sur une relation depuis toujours assez floue. En profitant de sa supériorité numérique, Movistar peut s’imposer. Mais elle est tout aussi capable de se tirer une balle dans le pied.

Buy me a coffeeOffrir un café
La Chronique du Vélo s'arrête, mais vous pouvez continuer de donner et participer aux frais pour que le site reste accessible.