L’année 2019 ne pouvait mieux commencer pour l’équipe Astana. À l’arrivée du printemps, l’équipe kazakhe totalise déjà 19 victoires, un record à ce stade de la saison. Après plusieurs épreuves difficiles à traverser, la formation menée par Alexandre Vinokourov revoit enfin la lumière.
Départ canon
Le 17 mars dernier, Alexandre Vinokourov ne savait plus où donner de la tête. Le manager général de l’équipe Astana, présent à Nice pour la course au soleil, a dû suivre en parallèle la victoire de Jakob Fuglsang à Recanati, sur Tirreno-Adriatico, et celle de Ion Izagirre sur l’ultime étape de Paris-Nice. Interrogé par Eurosport, l’ancien coureur kazakh n’arrivait même plus à suivre le rythme effréné de ses protégés : « Je suis content, on est déjà à 17 (victoires), ou 18, ou 19, j’ai perdu le compte. C’est un magnifique début de saison. »
Avec ces deux bouquets rapportés par l’Espagnol et le Danois, le compteur affiche bien 19 victoires. Une seule équipe en a décroché autant cette saison : Deceuninck-Quick Step, collectionneur de bouquets en chef du peloton depuis le début de la décennie. Astana n’avait jamais connu un tel début de saison, même en se restreignant aux épreuves World Tour (voir ci-dessous). Entre 2007 et 2018, l’équipe glanait en moyenne 26 victoires par an. En dix semaines de compétition cette année, elle a déjà accompli les trois-quarts du chemin, surpassant déjà les millésimes 2007 (18), 2011 (11) ou 2017 (18).
Un retour au sommet
Astana revient de loin. En 2017, l’équipe kazakhe a vécu une période particulièrement difficile. Sportivement handicapée par les blessures de Fabio Aru et Miguel Angel Lopez, elle a connu une pénurie de résultats jusqu’en juin. La seule victoire acquise sur la période étant l’œuvre du regretté Michele Scarponi, décédé le 22 avril dans un accident de la route. Relancée sportivement, l’équipe a dû ensuite faire face à des problèmes d’ordre financier car son sponsor principal, l’état du Kazakhstan, avait un temps suspendu ses paiements.
Au milieu de cette période trouble, la formation Astana s’est profondément renouvelée. Sur les 32 coureurs ayant porté le maillot bleu ciel en 2016 (stagiaires inclus), seuls 11 figurent encore dans l’effectif actuel, parmi lesquels Jakob Fuglsang, Luis Leon Sanchez et Alexey Lutsenko, les trois meilleurs représentants d’Astana au classement World Tour 2019. Avec les départs de Vincenzo Nibali puis Fabio Aru, Miguel Angel Lopez a lui pris avec réussite la relève sur les grands tours (3e du Giro et de la Vuelta 2018).
Lutsenko en pleine lumière
Un coureur symbolise à lui seul l’excellente forme d’Astana en 2019 : Alexey Lutsenko. Le coureur kazakh a brillé sur plusieurs terrains avec des succès sur les sommets du Tour d’Oman et des performances intéressantes sur les premières classiques du World Tour (4e au Het Nieuwsblad, 7e aux Strade Bianche). Sur Tirreno-Adriatico, il ne s’est pas ménagé avec une victoire d’étape et le classement de la montagne. Il devrait figurer parmi les coureurs à surveiller sur les classiques printanières.
A 26 ans, il s’impose comme un des chefs de fil d’Astana, qui connaît peut-être ses derniers jours sous ce nom car la capitale du Kazakhstan, dont est tiré le nom de l’équipe cycliste, a été rebaptisée Noursoultan, en hommage à l’ancien président autocrate du pays d’Asie centrale Noursoultan Nazarbaïev. Ce prénom signifiant « lumière du sultan » en arabe, il siérait bien à une équipe rayonnante en 2019.
Article un peu léger.
Commentaire un peu facile…
Félicitations aux chroniqueurs de nous proposer du contenu tous les jours, et ce sur un site de qualité, sans publicité, uniquement de la passion et de l’amour pour le cyclisme.
Continuez comme ça ! Vous faites ça sur votre temps et cela force le respect.
Je suis entièrement d’accord avec vous !
Merci pour la qualité de votre argumentaire.
Afin d’être plus constructif, je vous propose d’écrire la suite de l’article afin de traiter plus précisément des points qui vous paraissent légers et que vous souhaiteriez voir débattus.
Pour être dans les conditions normales de la rédaction :
– vous avez 24h pour le rédiger,
– le niveau d’exigence attendu est (évidemment, vous le devinez) au minimum celui d’un article standard de la Chronique du Vélo. Attention, les lecteurs risquent de vous tomber dessus sinon…
Au plaisir de vous lire ;)
Grégory
Impossible de s’extasier pour le début de saison cette équipe. Étant donné le passif de cette équipe qui a plongé à maintes reprises on a de quoi se poser des questions. Avec Vino aux commandes, cette équipe ne pourra jamais regagner la confiance des suiveurs peu importe la propreté de ses coureurs. Mais le problème c’est que ce n’est pas seulement le cas d’Astana, si on prend le cas de l’autre équipe qui écrase tout, la deceuninck-quick step a elle aussi dans son encadrement, notamment les médecins, des personnages sulfureux. Tant que le ménage ne sera pas fait chez ces résidus des années 90-2000 un doute subsistera. On a envie de croire à ces incroyables exploits mais comment y croire quand les personnes aux commandes sont les acteurs des heures les plus sombres du cyclisme.
Je vois bien ce que vous voulez dire, mais je ne suis pas d’accord avec vous. Il est important de savoir passer à autre chose. Les doutes sur certaines équipes et pas d’autres posent problème. Il y a un manque d’objectivité dans vos propos (ce n’est pas dramatique et vous n’êtes pas le seul), mais je trouve ça dommage car ça ne sert pas à grand chose, si ce n’est vouloir chercher le point noir à tout prix. Effectivement Vinokourov a un passif, mais quelle équipe peut se targuer d’être toute blanche ? Jonatan Vaughter ce n’est pas bien mieux, la Movistar avec Valverde non plus, la Lotto Vista avec les performances de Roglic et de l’équipe en générale alors qu’il y a 3 ans elle mettait pas un pied devant l’autre (et c’est l’ancêtre de la Rabobank), la Cofidis et tous les dopés qui y sont passés, la katusha avec un leader dans les courses par étapes déjà pris par la patrouille, la Sky victime de toutes les critiques, Ag2r la mondiale qui a connu plusieurs cas de Dopage en une année, Rolland interdit de courir un Dauphiné pour taux de cortisol trop faible (masque un produit dopant), la… Lire la suite »
Ahaha, Après relecture, je viens de m’apercevoir que j’ai lu votre commentaire de travers, je retire donc mes “critiques” sèches à votre encontre.
Je les prononce alors d’une manière globales uniquement.
Ce que je trouve assez étonnant, et le cas d’Astana, future Noursoultan, est assez évident dans ce sens, c’est qu’il y a toujours beaucoup de commentaires pour s’insurger/dénoncer le dopage mais peu sur d’autres aspects qui à mes yeux sont tout aussi, si ce n’est plus, nauséabonds comme celui d’une équipe dont les fonds proviennent d’un pays autoritaire où la torture et la violence d’état est admise. Je sais que le cyclisme s’est mondialisé, que depuis longtemps des entreprises avec des pratiques contestables viennent y chercher une bonne image, c’est notre monde capitaliste dans lequel baigne les sports professionnels. Mais l’émergence des équipes portées par des “pays dont les droits de l’homme sont allègrement bafoués”, je bloque.
Que savez-vous du Kazakhstan exactement ?
Je n’y ai jamais mis les pieds mais voici ce que je peux en dire, c’est : Un pays dont la capitale porte le nom de son ancien président. Un pays dont cet ancien président assumait être le dirigeant d’une “dictature éclairée”. Un pays dont les élections tournent autour de 90% pour le même candidat. Un pays qui s’efforce d’embellir et moderniser son image en investissant dans le domaine du sport et de la culture. Mais par des voies officielles, sous contrôle. À ce propos, cet article de décembre 2018 du Monde Diplomatique est éclairant : https://www.monde-diplomatique.fr/2018/12/PICON_VALLIN/59368 Un pays dont le rapport d’Amnesty International “La situation des droits humains dans le monde 17-18” disait en chapeau pour introduire le Kazakhstan : “Le fait de diriger une organisation non reconnue officiellement ou d’en être membre constituait toujours une infraction. Les syndicats et les ONG ont fait l’objet de restrictions injustifiées. La torture et les autres mauvais traitements ont perduré dans les centres de détention. Des journalistes ont été poursuivis en justice ou agressés pour des raisons politiques. Les femmes et les personnes handicapées étaient toujours victimes de discriminations.” Ce n’est donc pas juste le pays de Borat. Et, vous que savez-vous… Lire la suite »
Je partage totalement le point de vue de Calbuth. Si Astana devient Noursoultan,prénom d’un dirigeant dont personne de sensé niera le caractère autocratique, on ne pourra pas dire que le cyclisme améliorera son image de marque. Dans le même registre, l’arrivée de la multinationale chimique INEOS avec son PDG peu recommandable n’est guère mieux. On me rétorquera que l’argent n’a pas d’odeur ( surtout pour l’UCI!) mais enfin , il existe de par le monde des sponsors moins sulfureux qui égratigneraient moins l’éthique sportive et humaine..
Parlons peut-être aussi de Total qui a racheté Direct Énergie…
Ca va le forum de gilet jaune la ? Estimez vous heureux que des entreprises comme Ineos et Total investissent dans le cyclisme.
Forcement a part la fdj que vous financez en grattant des tickets toute les semaines, toutes les entreprises sont pourries.
Vous devriez voir les charges patronales et tous les impots que payent les boites petites ou grosses avant de parler.
@Biquette Je suis pas très douée en 2nd dégré alors je vais répondre sérieusement, si c’était du “troll” et bah je suis tombée dans le panneau. Par rapport aux cotisations, Ineos est une compagnie anglaise avec son siège sociale en Suisse 2 pays pas forcément vu comme “anti-entreprises” voire plutôt l’inverse et la situation en France ne la concerne pas vraiment. Total est connu pour ne pas payer d’impôts sur les sociétés grâce à l’optimisation fiscale. Le groupe payait en 2013 570M d’impôts et 1.1milliards de cotisations mais faisait un bénéfice net de 8.8Milliards d’Euros, franchement on va pas pleurer sur leur sort non plus Astana est financée par un Etat riche en pétrole, du coup encore une fois quelle rapport avec les cotisations et impôts en France. Calbuth et Mat ont parler de 3 équipes et votre “argument” tombe a plat pour les 3. Et surtout ça ne répond pas à la question qui est le lien avec les droits de l’homme (je sais ça n’a pas de valeur monétaire alors on s’en fout mais bon), et oui le Kazakhstan est une dictature extrêmement répressive. On sait que Total a soutenu la junte birmane et utilisé du travail forcé… Lire la suite »
Petite parenthèse hors vélo mais parler d’impôts et d’Ineos ou Total dans la même phrase, ça fait sourire (ou pleurer). Total a déménagé ces filiales des Bermudes, un paradis fiscal, en 2015 vers un autre paradis fiscal, les Pays-Bas. Quant à Ineos, c’est encore mieux parce que le patron de la boîte, Jim Ratcliffe est un brexiter convaincu qui a pourtant déménagé sa boîte en Suisse.
Je reste lucide, le cyclisme a besoin d’argent pour se développer mais on peut regretter que les coureurs doivent porter les couleurs d’entreprises aussi peu recommandables. On sait aussi que certains coureurs sont très attachés à la préservation de l’environnement et ces maillots ne doivent pas être faciles à porter. Imaginez Pinot avec un maillot à la gloire de la pétrochimie et de la pollution, ça fait tâche non ?
Bonjour biquette, Je ne connais pas votre définition exacte de “forum de gilet jaune” mais je peux vous donner un aperçu de ce qu’est la rubrique des commentaires sur La Chronique du Vélo. C’est un espace où débattent des gens passionnés de vélo. Ils le font, certes, de façon parfois enflammée (les habituées et habitués se reconnaitront !) mais toujours respectueusement. Avec très souvent une orthographe, une syntaxe, un français et un argumentaire de qualité, afin d’être le plus en ligne possible avec le travail et les articles des chroniqueurs. Comme je le constate depuis plusieurs années ici aussi, tous ces “critères” semblent, généralement, intimement liés. Dans le cas précis de cet article, la discussion a un peu dérivé et les lecteurs s’interrogent et partagent leurs points de vue sur l’avenir du cyclisme professionnel et la récupération faite, par certaines grosses entreprises (ou nations) extérieures historiquement au monde du vélo, pour “se diversifier”, pensant seulement à l’image et au retour sur investissement, et utilisant, sans la moindre rancune, des méthodes reconnues ailleurs pour leur nocivité (en résumé : je viens, j’exploite, je m’enrichis, j’épuise, je saccage et je m’en vais). Comme beaucoup d’entreprises (de toutes les tailles) financent des équipes… Lire la suite »