C’était acté depuis que l’on a appris le forfait de Thibaut Pinot pour le Tour. David Gaudu, 21 ans, n’était pas censé être de la partie en juillet. Finalement, un grimpeur en remplaçant un autre, il sera bien là. Avec un peu d’appréhension, sans doute. Mais l’emmener aussi tôt sur le Tour est une bonne chose.

Juste découvrir

Que personne ne s’y trompe, il ne faudra rien attendre de David Gaudu au mois de juillet. L’ancien vainqueur du Tour de l’Avenir vient pour découvrir, surtout pas avec un objectif en tête, et heureusement. Il ne dispute actuellement que sa deuxième saison chez les professionnels et n’a encore jamais pris le départ d’une course de trois semaines. Lui demander de réaliser un bon classement général ou de décrocher une étape serait hors de propos. « S’il y a un résultat au bout, il y en aura un, mais s’il n’y en a pas, ce ne sera pas la fin du monde », disait-il y a une dizaine de jours à Ouest-France, après avoir appris sa sélection. Apprendre sera le maître mot. Les yeux grands ouverts, Gaudu souligne que pour la première fois, il courra sur la même épreuve que le triple champion du monde Peter Sagan. Et à son âge, on ne peut pas lui en vouloir d’être émerveillé par ce genre de détails.

Par chance, au sein de la FDJ, David Gaudu pourra compter sur le double champion de France Arnaud Démare pour attirer la lumière. Tant que le Picard sera en course, il sera surtout question de l’équipe au trèfle pour évoquer le maillot vert. Le nouveau venu sur le Tour, lui, pourra naviguer plus tranquillement, sans pour autant se cacher. Il a repéré une partie des étapes de montagne et doit même faire un tour sur les pavés avant les championnats de France. Dans un coin de sa tête, il le reconnaît, se trouvent quelques idées d’échappées. Après un début de saison un peu plus discret qu’il y a un an, son Dauphiné l’a rassuré. C’est sans doute aussi grâce à ses performances sur l’épreuve savoyarde qu’il a obtenu sa place dans les huit pour le Tour. Parce qu’il ne faut pas minimiser le pari de la FDJ. La réduction des équipes, cette année, ne favorise pas la sélection de néophytes, mais Madiot a décidé de prendre le risque avec Gaudu.

Le meilleur moment ?

Lui qui espérait disputer la Vuelta à la fin de l’été va donc finalement connaître la chance de courir un Tour de France qui passera près de chez lui, en Bretagne. Sans se satisfaire du malheur de Thibaut Pinot, sur qui il prend exemple depuis qu’il a rejoint la FDJ, il savoure. « Je ne vous cache pas que j’ai vraiment été heureux d’apprendre ma sélection », disait-il, toujours à Ouest-France. Découvrir la Grande Boucle dès cette année est peut-être ce qui pouvait lui arriver de mieux. Gaudu n’a encore rien prouvé sur un grand tour, tout juste a-t-il montré des promesses sur une semaine. Il va donc pouvoir prendre la mesure de la plus grande course du monde sans aucune pression. S’il était venu dans un ou deux ans, avec des références sur le Giro ou la Vuelta, les attentes auraient déjà été plus élevées et la découverte plus compliquée. L’imprévu de cet été tombe donc finalement à pic.

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