Remporter un grand tour consiste, pour la majorité des coureurs, en un rêve de gosse. Ce fol espoir ne prend vie que pour une poignée d’athlètes, aux facultés hors du commun. Et chez certains, on le décèle assez vite. Nous avons sélectionné trois graines de champion qui ont le potentiel pour briller dans les années à venir, et qui pourraient bien se mettre en évidence dès cette saison.

Sam Oomen, 21 ans

De la même manière que la France cherche le successeur de Bernard Hinault, les Pays-Bas s’impatientent de voir un Néerlandais effacer Joop Zootemelk des tablettes. Si Tom Dumoulin s’est reconverti avec plus ou moins de réussite sur les courses par étapes, il n’est pas évident qu’il parvienne un jour à combler ses limites en haute montagne. Des limites que Sam Oomen ne connaît pas, du moins pour le moment. Ses aptitudes lorsque la route s’élève sont incontestables, et il dispose déjà de références solides, chez les jeunes, dans les chronos.

Sa troisième place au général du Critérium International derrière Latour et Pinot, en 2016, a permis au monde du cyclisme de découvrir son potentiel. La confirmation est venue quelques mois plus tard, sur le Tour de l’Ain. Vainqueur du général – cette fois devant Pierre Latour – et d’une étape, le talent de l’équipe Sunweb a prix rendez-vous avec l’avenir. En 2017, c’est donc un nouveau défi qui s’offre à Oomen : briller sur les épreuves World Tour d’une semaine, en s’approchant le plus possible du top 10. Avant de pourquoi pas éclore lors de son premier grand tour, prévu à la fin de l’été prochain sur la Vuelta.

David Gaudu, 20 ans

Marc Madiot a une fois de plus réalisé un gros coup en allant chercher David Gaudu. Le Breton est l’un des coureurs les plus prometteurs de sa génération, en témoigne sa victoire étincelante lors du dernier Tour de l’Avenir. 1,72m pour 54 kg, il est l’archétype même du pur grimpeur. Intéressant pour la haute montagne où son potentiel semble sans limite, mais un peu plus embêtant pour le contre-la-montre qui est, en toute logique, son point faible. On le sait, pour gagner des grands tours, l’exercice solitaire est essentiel, il devra donc y prêter une attention toute particulière.

Mais compte tenu de ce que l’équipe FDJ est parvenue à faire avec Thibaut Pinot, nul doute que le Finistérien saura progresser. Et l’exemple de Nairo Quintana prouve que le gabarit n’est pas forcément gage de faiblesse irrévocable dans le contre-la-montre. Surtout que le garçon va avoir le temps d’évoluer avec sérénité. On connaît la propension de Marc Madiot à couver ces jeunes coureurs, et il fera tout pour ne pas griller sa nouvelle pépite. En ce sens, il n’est pas dit que Gaudu participe à beaucoup d’épreuves World Tour en 2017. Tant mieux, il ne faut pas le précipiter.

Hugh Carthy, 22 ans

Le Britannique est le profil inverse de David Gaudu, ce qui le rend atypique. Perché en haut de son mètre quatre-vingt-dix, on pourrait le comparer à une mante religieuse tant il est longiligne, à l’instar de Chris Froome ou Ilnur Zakarin. Du coup, forcément, le style laisse parfois à désirer. Mais l’efficacité est terriblement au rendez-vous. Et ce qui le rend encore plus original est d’avoir refusé les avances de l’équipe Sky, qui lui faisait les yeux doux. L’Anglais a préféré continuer chez Cannondale, où il aura cette saison plus de libertés que jamais.

Il devra en profiter pour confirmer les promesses entrevues au printemps dernier. Sur le Tour de Catalogne, il avait surpris tout le monde en s’offrant un top 10 au classement général, avant de s’imposer face à la meute espagnole au Tour des Asturies. Sa deuxième partie de saison a été plus décevante, sans résultats majeurs, mais avec toutefois la chance de goûter à la Vuelta. De quoi emmagasiner de l’expérience, pour devenir une valeur sûre cette saison.

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