Frotter ne les effraie pas, et peu importe s’ils ont peu ou pas d’expérience en World Tour. De nombreux sprinteurs ont pointé le bout de leur nez en 2016 et pourraient bien intégrer le gratin de leur discipline cette saison. Nous en avons sélectionné trois, qui ont selon nous toutes les chances de sortir de l’ombre pour attirer la lumière des projecteurs.
Jakub Mareczko, 22 ans
Le garçon truste déjà, malgré son jeune âge, les premières places des classements. En 2016, le sprinteur italien a réalisé une saison plus que prometteuse avec douze victoires au compteur, ce qui l’a placé dans le top 5 des coureurs les plus prolifiques aux côtés, excusez du peu, de Peter Sagan, Marcel Kittel ou encore Bryan Coquard. Reste que le coureur de Southeast ne s’est imposé que sur des courses de second rang, à San Luis, au Langkawi ou bien sur les épreuves chinoises des lacs Qinghai et Taihu.
Qu’importe, à 22 ans à peine, l’important est qu’il prenne l’habitude de lever les bras. Et il le fait parfois devant des cadors. L’Italo-polonais a déjà accroché à son tableau de chasse Sagan et Viviani à San Luis ou Greipel et Modolo au Tour de Turquie. Il ne manque finalement qu’un gros succès pour sublimer le tout. Ça aurait pu venir lors de son premier Giro, mais des problèmes intestinaux l’ont contraint à l’abandon dès la 4e étape, sans qu’il n’ait eu l’occasion de montrer tout son potentiel. Il s’est consolé lors des Mondiaux espoirs à Doha avec une belle troisième place.
En ayant rempilé chez Southeast, Mareczko n’aura en 2017 que rarement l’occasion de briller sur les épreuves World Tour, pour ne pas dire jamais en dehors du territoire italien. Mais Tirreno-Adriatico et le Giro, où la formation transalpine peut légitimement espérer une invitation, pourraient bien suffire à le voir éclore.
Pascal Ackermann, 22 ans
Le vice-champion du monde espoir 2016 va vivre sa première saison en World Tour. Le passage dans le grand bain sera décisif. On peut malgré tout s’attendre à le voir jouer les premiers rôles quand son équipe lui laissera le champs libre. Son podium sur le Münsterland Giro 2016, derrière Degenkolb et Roy Jans, ou sa septième place sur le Tour de Cologne, remporté par Groenewegen devant Greipel et Arndt, ont prouvé la capacité de Pascal Ackermann à se frotter aux meilleurs sprinteurs du peloton, sans avoir de réel train pour l’emmener.
En 2017, il fera ses grands débuts chez Bora-Hansgrohe aux côtés de Peter Sagan. Si la pépite allemande devra régulièrement se mettre au service du champion du monde, on peut imaginer qu’il aura parfois sa carte à jouer dans un calendrier World Tour surchargé. Il lui restera alors à prendre le dessus, en interne, sur Bennett ou Pelucchi. Deux sprinteurs plus âgés que lui et qui ne représentent pas l’avenir. Bora a tout intérêt à davantage miser sur l’Allemand. Mais si c’est le cas, Ackermann devra justifier de la confiance qui lui est accordée.
Max Walscheid, 23 ans
L’Allemagne possède avec Walscheid un nouveau buffle du sprint. Du haut de ses deux mètres perchés sur 90 kilos de muscles, le coureur allemand pourrait être un poids lourd en boxe, mais son ring est la ligne droite finale d’une course cycliste, pourvu que celle-ci soit plate. L’an passé, le pensionnaire de l’équipe Giant (nouvellement Sunweb) a joué de malchance. On a moins parlé de lui que Degenkolb ou Barguil, mais il faisait partie de ceux qui ont été jetés à terre, sur les routes espagnoles, en début de saison. Bilan pour lui : fracture du tibia.
Un mois après son retour à la compétition, Walscheid terminait vice-champion d’Allemagne derrière Greipel, mais devant Kittel. Le signe d’un fort potentiel, à nouveau stoppé par une infection pulmonaire venue contrarier ses plans. Il exprimera à nouveau son potentiel en toute fin de saison sur le Tour du Hainan, avec cinq victoires d’étapes et une sixième qui lui était promise s’il n’avait pas levé trop tôt les bras. Du côté de Sunweb, on attend beaucoup en 2017 de Matthews et Arndt. Pourtant, le coureur intrinsèquement le plus rapide de l’équipe pourrait bien se révéler être Max Walscheid.