Si Thibaut Pinot a brillé dans les Pyrénées, il le doit forcément à ses jambes de feu, mais aussi à son fidèle lieutenant David Gaudu. Pour sa deuxième Grande Boucle, le jeune Breton de 22 ans a démontré qu’il était un pilier sur lequel la Groupama FDJ pouvait s’appuyer en montagne. Coéquipier de luxe sur ce Tour de France, le petit grimpeur deviendra certainement dans deux ou trois années un leader incontestable au sein de la formation de Marc Madiot.
Une rampe de lancement
La Planche des Belles Filles, le Tourmalet, Prat d’Albis. Nous avons tous en mémoire ces trois arrivées au sommet, où David Gaudu a été une véritable rampe de lancement pour son leader Thibaut Pinot. « Le Gaudu Time », c’est le moment choisi par le Breton de 22 ans et son équipe pour passer à la vitesse supérieure. Après un premier test concluant dans les deux derniers kilomètres de la Planche des Belles Filles, la Groupama-FDJ avait programmé un nouvel épisode du show Gaudu dans les pentes mythiques du col du Tourmalet. Une longue accélération, usante, qui a mis un sacré bazar au sein du peloton des favoris. Après la victoire de Thibaut Pinot, Marc Madiot ne pouvait que s’agenouiller devant celui qu’il appelle désormais « Monsieur Gaudu ».
24 heures plus tard au Prat d’Albis, « le Moustique », surnom qu’on lui donnait chez les amateurs pour sa petite taille, répétait la même partition, pour le plus grand plaisir de son leader, qui distançait une nouvelle fois les autres favoris. « J’ai sûrement le meilleur équipier en montagne, j’en profite, souriait Thibaut Pinot après l’étape. Lorsque je lui demande quelque chose, il est surmotivé, ça le transcende et moi, ça me soulage, ça me fait du bien. » David Gaudu fait partie de ces coéquipiers dévoué, blottis dans l’ombre, prêts à tout donner sans rien attendre en retour. Et le garçon semble heureux d’avoir ce rôle. Après la victoire au Tourmalet, il paraissait tout aussi ému que son leader. « Gagner ici, c’est mythique », témoignait-il tout sourire après une accolade avec Thibaut Pinot. Ce week-end, il avouait même que cette montée est à l’heure actuelle l’un des plus beaux souvenirs de sa jeune carrière.
Le successeur de Pinot ?
« Le Moustique », donc, a de sacrées ailes, et David Gaudu s’est fait un nom sur ces trois semaines. Les connaisseurs savaient déjà que le prédécesseur de Bernal au palmarès du Tour de l’Avenir, en 2016, était un futur grand. Désormais, le grand public le sait aussi. Alors que les Français espèrent l’année prochaine un retour gagnant de frère Thibaut Pinot, d’autres voient plus loin et pensent déjà à David Gaudu au sommet à Paris. Dans l’optique de devenir lui aussi un homme de trois semaines, le jeune Breton a scruté les faits et gestes de Pinot depuis le départ de Bruxelles. « Thibaut, il me rassure énormément, il n’a pas besoin de crier dans les oreillettes pour se faire comprendre, j’apprends beaucoup à ses côtés », soulignait celui qui a rallié Paris à la treizième place.
Depuis ses débuts chez les professionnels, Gaudu a assez peu couru avec Thibaut Pinot. Mais leurs quelques moments ensembles ont été prolifiques. Avec un moment fondateur, sans doute, sur le Tour de l’Ain 2017, où le duo de la FDJ était une jambe au-dessus du reste des favoris. A Oyonnax, au terme de l’étape reine, Pinot avait enfilé le maillot jaune et laissé à son jeune coéquipier la victoire d’étape. Gaudu a pris le temps d’apprendre, et il semble prêt, désormais. « Fou-fou, il l’est de moins en moins et le fait de passer du temps avec Thibaut, très zen, est une très bonne chose pour lui, il avance encore plus vite », assure David Han, l’un des formateurs chargé de faire progresser la jeune pépite française.
Seul petit bémol, dans le massif alpin, le jeune breton a un peu disparu des radars. Une baisse de régime ou un coup au moral après l’abandon de son leader ? « Je n’ai pas encore les capacités pour jouer sur trois semaines, les derniers jours j’ai vraiment eu du mal à mettre en route », répondait-il franchement aux journalistes, après l’étape des Champs-Élysées. Thibaut Pinot, âgé de 30 ans, rêve de Tour de France, pense déjà à 2020, et il aura besoin de David Gaudu. Mais après ? Son heure viendra, sûrement. Et sur ce Tour, “le Moustique” a déjà gagné le respect de son leader et de son manager.
Un excellent coureur assurément et un équipier modèle pour Pinot. A-t’il l’étoffe d’un futur vainqueur de grand tour ? Difficile à dire. Tout dépendra du temps ou il sera encore équipier de luxe : pas trop longtemps j’espère car ce serait reporter à plus tard des ambitions qu’il doit avoir légitimement. La concurrence va être de plus en plus rude et il doit se remémorer qu’il y a 3 ans il avait battu un certain Bernal au tour de l’avenir. Ce dernier a fait quelques progrès depuis…
Doit améliorer son gros point faible actuel, le CLM, ainsi que sa capacité à tenir une condition 3 semaines durant, car il est vrai que dans les étapes alpestres il n’avait plus les bonnes jambes.
Honnêtement le CLM ça peut largement aller il a perdu 1 minute sur Roglic au Tour de Tomandie en 18 Km ( Roglic était au sommet de sa forme) .Après concernant les semaines, il a que 22 ans, Bernal est certe precoce mais il peut faire une Quintana en disparaissant des radars à ses 28 ans. Il faudrat 2-3 ans à Gaudu pour réussir a tenir 3 semaines
Mais Bernal est incomparable, il est le plus jeune vainqueur du Tour de …tout les temps. Gaudu est largement dans les temps de passages des autres gars prometteurs de sa génération (95-97) : Oomen, Tao, Sivakov, Lambrecht…
C’est le plus jeune à ramener le maillot jaune à Paris, mais ce n’est pas le plus jeune vainqueur du Tour.
Merci de réhabiliter Henri Cornet ;)
Franchement depuis 15 ans que je suis le Tour avec assiduité, il n’y a pas des masses de coureurs qui ont été aussi forts aussi jeunes sur le Tour. Gaudu est déjà leader sur les courses d’une semaine, et il sera aussi leader sur les GT d’ici deux ans si la FdJ continue à se renforcer.
À noter aussi, ses bonnes performances dans les classiques ardennaises, puisqu’il termine 9e de la Flèche dès sa première année pro en 2017, en se permettant d’attaquer dans le mur de Huy, et 6e à Liège en début de saison. Il est moins précoce que Bernal, certes, mais laissons-lui le temps de se développer. Il a du potentiel !
C’est aussi que Bernal est chez Sky-Ineos. Il n’était pas plus précoce que Gaudu avant d’intégrer cette équipe. Si Gaudu était chez Ineos et Bernal chez Groupama, les résultats de l’un et de l’autre serait sans doute bien différents.
Comparer les résultats de deux coureurs différents sur une même course et sur des années différentes est périlleux mais je note quand-même que Bernal, l’an passé avait terminé quinzième de son premier tour de France après avoir travaillé pour ses leaders. C’était très encourageant.
David Gaudu termine treizième de son premier Tour après avoir bossé pour Thibaut. En plus, l’an passé, chez Sky, ils étaient plus nombreux en montagne à travailler pour leurs leaders, Bernal n’intervenait qu’en toute fin d’ascensions. Gaudu n’a certainement pas à rougir de la comparaison. Maintenant, il va falloir confirmer et progresser lors des prochains grands tours auxquels il participera. Mais je dois avouer que moi, il m’a vraiment impressionné.
David Gaudu a déjà couru le Tour l’année passée, dans un rôle d’électron libre au sein d’une équipe qui était construite autour de Démarre. Il avait terminé 34e à Paris.
En effet, j’avais complètement oublié sa participation au Tour l’an passé… Du coup mon argumentation tombe à l’eau. Merci pour la précision.
On n’est plus dans les années 2000. Je veux dire par là : depuis le podium de Gadret sur le Giro 2011, le cyclisme français (Rolland, Voeckler, Péraud, Pinot, Bardet, Alaphilippe) a accumulé les top 5 et les victoires d’étapes en haute montagne au cours de la décennie.
Ce qu’on attend c’est de voir un Français gagner un G.T. Depuis Jalabert, les Italiens, les Espagnols, les Britanniques, les Colombiens, les Hollandais, les Danois, les Allemands, les Australiens, les Russes, les Suisses, les Equatoriens, les Canadiens, les Luxembourgeois, les Kazakhstanais et les Américains l’ont fait. Les Belges ne l’ont pas fait certes mais à côté de ça ils gagnent des dizaines de monuments.
Est-ce que Gaudu peut gagner un G.T ? Il finit le clm de Pau à plus de 4′. Je pense que ce sera simplement un très bon grimpeur. Un Elissonde en plus doué. Une sorte de Leonardo Piepoli.
Il ne jouait rien sur le chrono de Pau. Il a donc fait comme bon nombre d’équipiers, il était loin d’être à fond.
Admettons mais lorsqu’il joue la gagne sur le Tour de l’Avenir, il finit 48ème. Je n’ai pas souvenir de coureurs de 53kg efficaces en clm.
Je ne pense pas qu’il sera un jour un grand rouleur mais il peut d’avantage limiter la casse.
Surtout que les chronos individuels ont tendance à diminuer, le Tour 2019 que beaucoup ont apprécié (dont les organisateurs) ne va pas aider.
Gaudu a fait le chrono de Pau sans être à fond et il a crevé, en plus.
Il pesait 53,8 kg au Tour de l’Avenir, 57-58 kg maintenant.
Quintana, les Yates pèsent environ 58 kg et se débrouillent correctement voire bien en chrono.
Comme déjà évoqué, il n’a fait que 48ème du chrono du Tour de l’Avenir en le courant à fond, soit sur une génération (96/97).
Je ne suis pas son pèse-personne mais physiologiquement, Gaudu manque vraiment de puissance. Ce n’est déjà pas le point fort de ceux que tu cites mais ces derniers me paraissent quand même moins frèles. Les jumeaux Yates ont fait de la piste. Quintana a un rapport poids/taille beaucoup plus dense. 53kg c’est le poids annoncé sur toutes les fiches que j’ai lues.
Personnellement, je ne vois pas Gaudu gagner un G.T, encore moins le Tour et dépasser le statut de très bon grimpeur. Déjà parce qu’il y a déjà un coureur plus jeune et plus fort que lui et que d’autres s’annonceront progressivement, à commencer par un Pavel Sivakov.
Plus fort aujurd’hui, mais il y a trois ans, Gaudu était supérieur à Bernal donc les choses peuvent évoluer. Et attention à ne pas tirer des plans sur la comète, car Ineos est pour le moins sulfureux, si un jour un scandale éclate, on ne parlera plus de Bernal et Sivakov.
Gaudu est de 96 et Bernal de 97. Sur le Tour de l’Avenir, Gaudu était donc Espoir 2ème année et Bernal Espoir 1ère année.
Néanmoins, sur les résultats de la saison 2016, Bernal est devant Gaudu. Et en 2017 aussi. Pourtant Bernal était chez Androni.
Il faut relativiser : ils ont trois mois d’écart ! Et Gaudu est à un jour près le plus jeune vainqueur du Tour de l’Avenir; Chez Andorni, Bernal courait sur des courses italiennes où il a marqué des points UCI, mais avec une opposition assez faible. Il me semble qu’on ne l’a pas vu faire des coups d’éclats comme Gaudu qui fait 9 de la Flêche, qui est capable de suivre Froome et Valverde dans une étape en Catalogne; Gaudu est je crois le seul à avoir gagné la même année la Course de la Paix et le Tour de l’avenir.
Mais bref, l’écart n’est pas large entre les deux, on ne peut pas dire que l’un écrasait l’autre, ce qui est le cas depuis que Bernal est chez Sky.
3 mois d’écart biologiquement mais 1 année cycliste de différence. En 2013 quand Bernal était Cadet, Gaudu était junior. En 2015 quand Bernal était junior, Gaudu était espoir. Avant 2016 Bernal n’avait disputé qu’une seule course sur route. Ca a nettement plus d’impact. Dans les catégories de jeune, il y a bien plus qu’1 jour de développement entre un coureur né le 31 Décembre et un coureur né le 1er Janvier.
Personnellement j’ai découvert Bernal sur Tirreno-Adriatico 2017, diffusé par Lequipê21. Il était déjà méga impressionnant.
Sur le chrono assez roulant de 17 km du Tour de Romandie, il termine à moins de 15 secondes de rouleurs comme Thomas ou Tratnik et à 5 secondes de Buchman, Kruijsjwick et De Gendt qui ne sont pas des manches dans l’exercice. Il termine également juste devant B. Thomas qui est la meilleure référence française cette année.
S’il n’était pas avant tout un grimpeur, on dirait que la France tient un jeune prometteur dans l’exercice du CLM…
Par ailleurs, Adam Yates n’a pas été formé sur la piste britannique, contrairement à son frère, mais au CC Etupes. Il est vrai cependant qu’il est un peu moins à l’aise que Simon en CLM.
Sur le Tour de Romandie, il finit 5ème à 1’17 après avoir perdu 1’01 sur Roglic. Sans le clm, il aurait fait 2 au lieu de 5. Merci d’appuyer mon argumentation.
Inutile d’employer ce ton passif-agressif qui ne sert pas votre argumentation.
De surcroît, il me semble que que vous affirmez que Gaudu ne réalisera jamais de grandes performances en raison de lacunes irrémédiables en CLM.
Premièrement Je ne vois absolument pas en quoi mon message précédent défend ce point de vue puisque j’y reviens sur les performances encourageantes de Gaudu en Romandie (Au passage, si je suis votre raisonnement, des coureurs comme Thomas, Bodnar ou De Gendt sont eux aussi nuls en chrono puisqu’ils ont perdu énormément de temps sur Roglic qui avait survolé la course) .
Deuxièmement, comment pouvez-vous être aussi affirmatif, j’irais jusqu’à dire péremptoire, quand aux perspectives d’évolution d’un coureur ? Vous avez le droit de penser que Gaudu ne progressera pas en CLM mais vous ne pouvez pas présenter cette opinion comme irréfutable en vous appuyant seulement sur une performance médiocre à 19 ans et sur son poids. Simon Yates fait le même poids (à 2kg près) que Gaudu et il gagne désormais des chronos. Comment être certain que Gaudu qui a de plus longs fémurs et une Vo2 encore plus importante n’y parviendra jamais ?
On interprête les messages comme on l’on raisonne soi-même. Si vous percevez un ton passif-agressif, ce n’est pas forcément l’intention portée par l’auteur. Je dis simplement que Gaudu ne gagnera jamais de G.T à cause de son handicap dans les clm et que le Tour de Romandie atteste très bien de cela. La performance que vous trouvez encourageante a néanmoins nuit à son classement final. J’objecte que je ne vois pas trop ce qu’il y a d’encourageant à finir 22ème d’un clm derrière Zakarin, Buchmann et un gamin de 19 ans. Quant à Thomas, Bodnar ou De Gendt; est-ce que le clm du Tour de Romandie constituait l’objectif principal ou même secondaire de leur saison ? Il me semble pour un Thomas, le Tour de Romandie n’est qu’une étape préparatoire en vu du Tour de France. Il l’a couru à bloc avec sa forme du moment. C’est donc sur le clm du Tour qu’il me semble plus pertinent d’évaluer les performance de chacun. Prendre plus de 4′ à Pau ce n’est pas anodin. Sur le Dauphiné, le Tour du Pays-Basque, il finit aussi loin, derrière d’autres grimpeurs guère vertueux dans l’effort. C’était cette saison, à 23 ans. Je vous invite… Lire la suite »
Depuis le tour de l’Avenir, l’eau a coulé sous les ponts ! On peut aussi dire que Froome ne grimpe pas en se basant sur ses résultats d’il y a 12 ans !