L’ensemble de la rédaction de Chronique du Vélo a fait ses pronostics en vue du Tour. Nous avons chacun livré notre top 10 pour finalement établir notre propre classement. Jusqu’au départ, nous allons donc revenir sur chacun de ces protagonistes. Place à celui que nous avons mis sur la troisième marche du podium, Jakob Fuglsang.

Meilleur coureur du peloton sur la première partie de saison 2019, Jakob Fuglsang s’avance au départ de Bruxelles dans la peau d’un étonnant favori, sans que lui-même ne sache vraiment s’il sera en mesure de tenir son rang jusqu’aux Champs-Elysées. En quelques mois, le Danois a fait sauter quasiment toutes les digues et pourrait bien causer des ennuis aux Ineos.

Le plus expérimenté, derrière Thomas

Derrière le tenant du titre, Geraint Thomas, qui démarrera son dixième Tour de France ce samedi, Jakob Fuglsang est le plus expérimenté des challengers qui ont annoncé viser le classement général, puisqu’il est peu probable d’imaginer Vincenzo Nibali en faire partie. Celui qui a connu pour la première fois la Grande Boucle en 2010, alors qu’il n’était que lieutenant chez Saxo Bank, s’apprête à entamer son neuvième Tour. Soit deux de plus que Thibaut Pinot et Romain Bardet, trois par rapport à Quintana, et que dire d’Egan Bernal, qui ne vient sur les routes du Tour que pour la deuxième fois de sa jeune carrière. Âgé de 34 ans, Fuglsang fait penser à Cadel Evans, plus vieux vainqueur de la grande messe de juillet, en 2011, qui avait dû se montrer d’une grande patience pour triompher sur l’épreuve de ses rêves et célébrer l’aboutissement d’une carrière.

Avec Liège-Bastogne-Liège et deux Dauphinés dans la besace, le Danois n’est pas en reste, mais son appétit continue de grimper année après année, et même mois après mois. Alors que les observateurs le voyaient comme un éternel second couteau, propice à saisir les occasions lorsqu’elles se présentaient, cet ancien champion de VTT a pris conscience qu’il avait sans doute sous-estimé ses capacités au détour de sa première victoire sur les routes françaises, lors du Dauphiné 2017. En renversant Richie Porte lors d’une dernière étape titanesque, le vice-champion olympique à Rio toquait déjà à la porte des très grands. Malheureusement, une fracture du coude et du poignet l’avaient trop rapidement écarté de la compétition, quelques semaines plus tard sur le Tour, et l’an passé, il se rata complètement, terminant à une lointaine douzième place. Une contre-performance rarissime, tant le coureur d’Astana n’a jamais déçu ses partenaires lorsqu’il endossa le costume du patron.

Un état de grâce prolongé

Meilleur grimpeur du Tour de Murcie, vainqueur de la Ruta del Sol, deuxième des Strade Bianche, troisième de Tirreno-Adriatico avec une étape au compteur, quatrième au Pays Basque, troisième, second puis vainqueur sur l’ensemble du triptyque ardennais, Jakob Fuglsang a encore récidivé pour son retour sur le circuit, en s’adjugeant le général du Dauphiné, maîtrisé de bout en bout. Déjà ressortie lors de la présentation de la Doyenne, la statistique autour de sa régularité n’est que plus impressionnante à ce moment de l’année. Sur 32 jours de course, plus 12 classements généraux et distinctifs, le Genevois de naissance comptabilise 34 tops 10. Surtout, alors qu’il sortait d’un printemps exceptionnel, il n’a jamais paru émoussé au mois de juin, et les circonstances de course laissaient imaginer que le protégé d’Alexandre Vinokourov en avait encore sous la pédale, tant il s’est contenté de gérer en laissant les mousquetaires d’Ineos chasser les étapes sur le dernier week-end de course.

Bien que la formule “l’année ou jamais” soit légèrement désuète, on a du mal à penser que si Fuglsang remporte un jour le Tour, ce ne soit pas cette année. En pleine ascension vers les sommets mondiaux depuis le départ de ses anciens leaders, successivement Nibali et Aru, l’ami des frères Schleck a tout pour améliorer ses meilleures marques sur trois semaines. Dès lors, le Tour est l’épreuve qui l’obsède depuis ses débuts. Porté par un public danois en ébullition, qui ne s’était pas retenu de le critiquer après ses mauvais résultats de juillet 2018, Fuglsang n’a pas vraiment le choix. Soit il conserve sa dynamique, et il pourrait même prendre le maillot jaune dès la Planche des Belles Filles, au bon souvenir des victoires de Nibali et Aru, en 2014 et 2017 sous la même tunique, ou bien il flanche. Ce que personne ne conçoit à l’heure où nous parlons. Reste la difficulté d’une course de trois semaines, qu’il a rarement dompté, et les passages à plus de 2000 mètres d’altitude. Les dernières barrières à faire tomber.

Selon vous, qui va remporter le Tour de France 2019 ?

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