On ne va pas se mentir. Le vrai « top » de l’équipe Fortuneo-Oscaro en 2017, c’est le recrutement de Warren Barguil pour les trois prochaines saisons. Derrière ce coup de force à plusieurs millions d’euros, les résultats – certes corrects – de la formation bretonne ces derniers mois sont passés au second plan.
Le top : Laurent Pichon et Romain Hardy
Cela paraît dérisoire aujourd’hui, mais Fortuneo avait réalisé un joli coup sur le mercato l’an passé en s’offrant les services du Belge Gianni Meersman. Le hic, le coureur a été obligé d’arrêter sa carrière au cours de l’intersaison à cause d’un bilan de santé révélant une anomalie cardiaque. Heureusement pour l’équipe bretonne, deux transfuges de l’automne 2016 ont été à la hauteur des attentes : Laurent Pichon et Romain Hardy. Le premier a dominé la Coupe de France avec des succès sur la Classic Loire-Atlantique et la Route Adélie en mars et s’est également imposé, toujours au printemps, sur la Semaine internationale Coppi et Bartali. Le second a lui aussi levé les bras sur le circuit national lors du Tour du Doubs en septembre. Avant cela, il s’était montré plutôt à son aise lors de Paris-Nice (15e) et du Tour du France (26e, première participation). Ces résultats font de Pichon et Hardy les deux coureurs les mieux classés de l’équipe Fortuneo au classement mondial UCI (96e et 123e).
Le flop : les jeunes ne confirment pas
L’an dernier, nous soulignions dans notre bilan que la clé du succès de l’équipe Fortuneo résidait dans son vivier de jeunes talents. Et encore une fois, on s’est planté. Dan McLay n’a pas démérité cette saison, mais le Britannique n’a pas été à la hauteur des attentes. Quelques places d’honneur sur les sprints massifs du Tour de France, une victoire de prestige en fin de saison sur le Tour de l’Eurométropole, et c’est à peu près tout. Dans un autre profil, l’Argentin Eduardo Sepulveda est passé à côté de sa saison. Le rouleur-puncheur a pour meilleur résultat une quatrième place sur la Classic Sud Ardèche. Pareil pour le Belge Boris Vallée (sur le GP de Denain). Les trois ont décidé de changer d’équipe la saison prochaine contrairement à Kevin Ledanois, champion du monde espoirs il y a deux ans mais auteur d’une saison sans à cause notamment d’une fracture au fémur survenue en début d’année. Malgré tout, Fortuneo possède encore quelques jeunes très prometteurs à l’image d’Elie Gesbert, auteur d’une première saison pro encourageante.
La stat : 16
Brice Feillu a égalé sa meilleure performance sur le Tour de France avec une 16e place au classement général. C’était déjà le cas en 2014, année où l’équipe d’Emmanuel Hubert a découvert la Grande boucle pour la première fois.
Je vous trouve très sévère en ne mettant pas la moyenne à Fortuneo et une note à peine supérieure à celle de l’année dernière. L’équipe est pourtant en progression constante depuis plusieurs saisons et son bilan chiffré est très honorable. 12 victoires en 2017 contre 9 en 2016, 9 en 2015 (dont 4 étapes de la Tropicale…), 6 en 2014, 4 en 2013…
Si l’on regarde les classements de référence, l’équipe a fini 5ème de l’Europe Tour (devant Direct Energie, Roompot, CCC Polkowice, Caja Rural…) ou encore 3ème équipe continentale pro au classement PCS, seulement battue de peu par Direct Energie et Cofidis. A chaque fois en nette progression par rapport aux années précédentes.
Pour rentrer dans le détail, Pichon et Hardy ont fait une superbe saison comme vous l’avez dit, McLay a décroché de belles victoires malgré des trous d’air dans l’année, et des Bouet, Gesbert, Feillu, Perichon ou Delaplace ont aussi signé quelques perfs. L’équipe n’a pas été ridicule dans les grands rendez-vous (Paris-Nice, Tour de France), au contraire je trouve qu’elle ne se limite plus aux échappées publicitaires.
Le vrai flop à mes yeux est Sepulveda qui du fait de ses nombreuses blessures et coups de poisse n’aura jamais confirmé au sein de l’équipe bretonne les espoirs placés en lui. Espérons que Barguil réussisse là où l’Argentin a échoué. Après s’être étoffée et crédibilisée tranquillement, c’est l’occasion rêvée pour Fortuneo de grimper encore une marche.
Je trouve aussi que la note est sévère. D’autant plus en sachant, comme vous le rappelez, qu’ils ont dû revoir leur plan sans Meersman, ce qui change considérablement la donne…
Dans mes critères, j’ai tendance à valoriser davantage des résultats lors des épreuves WT que des victoires sur des manches de Coupe de France ou des courses sur l’Europe Tour (surtout celles en début et fin de saison, la où la concurrence est la moins rude). Je pense que d’autres ont eu ce parti pris car Direct Energie s’est vu attribuer une meilleure note que Fortuneo (à titre perso, je leur ai donné la même note).
Dans le global ça situe fortuneo, à égalité avec Katusha… Comme Robin , je pense que les perfs de Kristoff, sont relatives, mais elles sont quand même très supérieures a elles seules, aux performances de toute l’ équipe Fortuneo !!!!
Cela n’a rien à voir, on ne peut pas comparer les équipes entre elles (surtout une World Tour avec un des plus gros budgets et une conti pro), il s’agit plutôt d’analyser les résultats d’une équipe par rapport à ses moyens, ses objectifs et aux attentes qu’on pouvait raisonnablement avoir d’elle.
Je rejoins parfaitement Pinkou. La question que je me suis posée – ce qui ne veut pas dire que c’est le cas de tout le monde – en notant était finalement : à quel point pouvait-on attendre mieux de cette équipe ? De ce fait, je ne trouve pas la note de Katusha sévère. Par contre, celle de Fortuneo oui, puisque à titre personnel, je leur avait attribué un 12.
C’est la où réside toute la complexité d’une note (ca va les enjeux sont limités :)). Il y a des critères objectifs à prendre en compte (résultats et même si il reste une part de subjectivité, le prestige des courses) mais aussi des critères plus subjectifs tels que la réputation des coureurs, l’animation de la course, les attentes du début de saison, les circonstances de la saison (blessures, retraites anticipées, décès…),les capacités intrinsèques de l’équipe, son histoire, l’écart entre résultats et l’ambition affichée par l’équipe… Libre à chacun d’évaluer selon lui l’importance de ces critères mais, personnellement, je suis pour une note qui prend en compte de façon affirmée les seconds critères. Ainsi Fortuneo mérite pour moi au moins 10 et je ne reviendrai pas sur la note de Katusha :) Si seuls les résultats comptent alors autant prendre un système de pondération type uci ou autres mais, dans ce type d’analyse, on loupe une bonne partie de ce qui fait le charme de ce sport.
Dans ce cas appliquez des coéf .. calculé en fonction du budget de l’équipe
Je vous trouve un peu trop léger sur les commentaires concernant Elie Gesbert (TDF, Tout du Limousin). Ai-je tort ?
Léger dans quel sens ? On en aurait pas assez parlé ? C’est le parti pris de nos bilans, dans lesquels on ne peut pas aborder tous les aspects de la saison, mais nous avons tenu à noter, quand même, son bon exercice pour nuancer le flop des jeunes de l’équipe.