Difficile de ne pas accabler l’équipe Fortuneo-Samsic dans les lignes qui vont suivre tant la formation bretonne a réalisé une saison particulièrement médiocre, malgré le renfort de Warren Barguil au cours de l’intersaison. Ce dernier, qui avait choisi l’équipe d’Emmanuel Hubert pour évoluer sans objectif précis, a finalement vécu une saison sans résultat. Ses partenaires, qui possédaient tout de même quelques références dans le peloton, ont également déçu.
Le top : Bram Welten
Sans surprise, il faut un peu creuser pour trouver des motifs de satisfaction. Pierre-Luc Périchon, auteur de l’unique victoire de Fortuneo sur le circuit professionnel en 2018, aurait pu être cité dans cette catégorie. Sauf qu’en dehors de la Polynormande et du Championnat d’Europe (8e), le coureur aindinois a été plutôt discret. Prime donc à la régularité avec Bram Welten. Ce coureur de 21 ans a été plutôt convaincant pour son premier exercice chez les pros. Malgré son jeune âge, le Néerlandais a réussi à glaner quelques places d’honneur dans des classiques pour sprinteurs comme le GP de l’Escaut (9e), le Championnat des Flandres (5e), le Circuit du Houtland (5e), le GP de Denain (5e) et Paris-Bourges (4e). 255e au classement mondial UCI, le neveu de Jean-Paul van Poppel est le deuxième coureur le mieux classé de son équipe après Warren Barguil (161e). Avec sa marge de progression, il peut devenir un soutien de poids pour le futur sprinteur vedette de l’équipe bretonne, André Greipel.
Le flop : le Tour de France
Il serait facile de désigner Warren Barguil en flop et égrainer les contre-performances qu’il a connu au cours de l’année, mais l’exercice n’est pas vraiment intéressant. La méforme du meilleur grimpeur du Tour 2017 sur le Tour 2018 était tout sauf une surprise. Depuis le début de la saison, l’ancien coureur de l’équipe Sunweb était un cran en-dessous de son meilleur niveau (notamment sur les ardennaises). Difficile alors d’envisager davantage qu’une 17e place au général et une deuxième place au classement de la montagne à Paris. Le problème, c’est que le Tour de France devait être le rendez-vous phare de l’équipe bretonne et de son sponsor. Le mantra d’Emmanuel Hubert, c’était le pic de forme sur le Tour. Malgré les vents et les marées, le dirigeant gardait le cap sur juillet, en quête d’un premier succès sur la Grande Boucle. Sauf que Barguil et son équipe n’ont jamais pu disputer le Tour dans des conditions optimales. Les coureurs ont atterri en Vendée sans référence récente et avec un matériel qu’ils ne connaissaient pas à cause d’un changement d’équipementier de dernière minute (provoqué par Barguil lui-même selon L’Equipe). Après trois semaines de course, le seul coup d’éclat aura été le bouclage du recrutement d’André Greipel pour 2019, de quoi espérer des lendemains meilleurs.
La stat : 0
En 2018, aucun coureur de l’équipe Fortuneo n’est parvenu à décrocher un podium (étape ou général) dans une course de classe HC (hors catégorie) ou plus.
Et encore, 7 c’est généreux, on frise le zéro là.
Oui 7 c’est limite bien payé, j’aurais mis 5, zéro c’est un peu dur, pour PLP (privé de Tour quand même !) et les quelques méritants + pour Barguil qui s’est malgré tout accroché pour des top 20 décevants pour son tant mais notables dans ce désert de résultats !
pour son rang*
Pour moi, c’est l’équipe (avec Dimension Data, dont la seule lueur fut la double victoire d’étape sur la Vuelta) qui a fait la plus mauvaise saison
Warren a été touché trois ans de suite par des problèmes personnels (pas de santé) qui auraient dézingué moralement tout un chacun. A plus forte raison quand il s’agit d’un cycliste de très haut niveau qui a besoin de tous ses moyens physiques et psychologiques.
Saison à oublier et surtout à ne pas renouveler sans quoi la réforme du World Tour où le classement de l’équipe sera crucial pour participer aux plus grandes courses risque de leur être fatal.
Le coup de pocker Barguil n´a pas fonctionné “pour l´instant” ; je me souviens des avis qui etaient plutôt péssimistes dans une bonne proportion lors de sa décision de signer .
Pour un team de ce niveau, le leader est mal et c´est toute l´equipe qui en souffre .
Ca n´empèche pas que les gars ont fait le travail et les sacrifices pour tant bien que mal bosser pour un leader défaillant; ca n´a pas fonctionné et la note tombe comme un couperet .
Reste à penser qu´ils auront appris de cette saison galère et à leur souhaiter de rebondir vers de meilleurs résultats .
On ne va pas tirer sur l’ambulance Fortuneo, mais plus généralement de gros nuages noirs arrivent sur les 5 conti pro françaises avec la réforme de l’UCI qui va imposer les 2 premières conti pro de l’année dans les grands tours à partir de 2020. Imaginons que, parmi Wanty, Androni ou Roompot ou Israel academy qui se renforcent, deux d’entre elles finissent 1 et 2, il ne restera que 2 places possibles pour les conti françaises. J’imagine que les équipes non retenues ne survivront pas longtemps sans être au départ du Tour. Déjà en 2019, dans le cas fort possible que Wanty soit retenu, une conti restera sur le carreau ( et je ne compte pas Delko). A moins qu’ASO rajoute, si c’est possible une 23ème équipe sur le Tour 2019?
tres bonne remarque, malheureusement je ne vois pas comment la france pourra garder 5 conti pro a l’avenir. Cette regle de l’UCI est absurde,
C’est quand même dingue que la France réussisse à avoir deux équipes WT et cinq conti pro, quand l’Italie n’a même pas une WT… C’est dingue aussi qu’avec ce niveau d’investissement dans le cyclisme il n’y ait pas une équipe française au top du WT, et qu’on sorte proportionnellement aussi peu de grands coureurs depuis 20 ans.