Une fois descendu de son vélo, Julian Alaphilippe marchait les jambes bien raides. Il n’a pas été épargné par la douleur, dans le final des Strade Bianche. Mais à Sienne, il était comme sans concurrence. Il a décroché sa première classique de la saison et assume déjà son nouveau statut : celui d’un épouvantail.
Comme un patron
Il avait fallu patienter avant que Julian Alaphilippe ne remporte sa première grande classique. Régulièrement sur le podium, que ce soit à Sanremo, Huy ou Liège, il s’était cassé les dents sur des patrons qui tenaient à leur statut, des rois pas vraiment décidés à céder leur trône. Valverde, Kwiatkowski, Sagan, ces garçons-là ne sont pas partageurs. Mais c’est tant mieux. Ils ont appris au jeune français à se tailler une part dans un gâteau auquel on ne voulait pas qu’il touche. Ils ont un tout petit peu retardé l’avènement du bonhomme, qui une fois lancé, n’en est que plus glouton. Flèche Wallonne, Clasica San Sebastian et désormais Strade Bianche, Alaphilippe prend tout ce qui lui passe sous la main. Il n’y a pas encore de monument, mais ça ne saurait tarder. Il y a quelques années, on ne doutait pas de ses capacités à venir jouer dans la cour des très grands. Aujourd’hui, on ne doute pas qu’il est l’un des futurs patrons du peloton.
A Sienne, ce samedi, il a fait étalage de cette assurance et de cette classe qui prennent chaque semaine un peu plus de place. Pas égoïste pour un sou, il n’a pas tout de suite sauté dans la roue de Wout van Aert et Jakob Fuglsang, quand le bon coup se dessinait. Comme s’il avait voulu laisser à son coéquipier Yves Lampaert la chance d’y aller. Le Français aurait alors joué le bon samaritain, derrière, en empêchant la poursuite de se faire de manière optimale. Mais le champion de Belgique a coincé au moment où le duo belgo-danois s’échappait, et Julian Alaphilippe, de derrière, s’est dit que c’était alors à lui de faire le job. Son démarrage était étincelant. En deux trois coups de pédales, il s’est retrouvé dans la roue des deux fuyards, et c’est comme si tout le monde, à ce moment-là, avait compris qu’il allait gagner, 25 kilomètres plus loin. Van Aert et Fuglsang, d’abord, conscients qu’ils ne lâcheraient pas le bonhomme et qu’ils seraient battus au sprint. Les téléspectateurs, ensuite, éblouis par la facilité du Français.
L’homme à battre
Jamais, dans les vingt derniers kilomètres, Julian Alaphilippe n’a semblé douter. Il s’est même permis de jauger Jakob Fuglsang, dans le final, et de laisser ainsi revenir un Wout van Aert qui aurait pu être une épine dans sa chaussure. Finalement, dans la dernière montée, il a observé le Belge se faire décrocher et le Danois donner tout ce qu’il avait, avant de terminer seul, avec quelques longueurs d’avance et un poing rageur venu frapper sa poitrine. Pour une première participation, il y a de quoi être impressionné par une telle maîtrise, même si, il faut le dire aussi, le bonhomme était le grand favori d’une course taillée pour lui. Résultat, le Français a déjà gagné quatre fois cette année. Milan-Sanremo, dans deux semaines, puis les ardennaises, dans un mois et demi, lui font de l’œil comme rarement. « Alaf » a des airs de machine à gagner et une gueule d’ange que tous ses adversaires vont sérieusement commencer à maudire.
Le vélo ça paraît facile quand ça se passe comme ça. Veni, vidi, vici. Gagner en étant le favori, sans laisser de moindre doute à aucun moment, c’est beau.
Et si 2019 était l’année Allaphilippe ! Très belle victoire d’un grand coureur qui va encore souvent briller cette saison . Ce que j’aime aussi chez chez Julian c’est cette manière de ne pas se prendre au sérieux , son côté joviale et pétillant . Et encore une pour Deceunink-quick step qui enfile les victoires comme les perles !
Ouais, “encore une”, poussez pas, c’est pas comme s’il en avait 15 comme Valverde ou Gilbert.
J’allais écrire en com dans l’autre article la même chose que vous ici mais vous avez été plus rapides. Effectivement tout se joue sur l’attaque de Fulgsang suivi par Van Aert. Alaphilippe regarde si Lampaert peut boucher le trou et ramener le groupe, il voit qu’il n’y arrive pas et prend la décision en instant, il fait le jump. A partir de ce moment-là on avait déjà le podium dans l’ordre.
Je crois que le “encore une” fait plus référence à Quick-Step qu’à Alaphilippe ..
Ce “Encore une” était bien destiné à Julian Alaphilippe, même si cela fonctionne aussi pour Deceuninck – Quick Step en effet. Pour un coureur que l’on présentait comme un futur grand mais qui courait encore après sa première classique, son efficacité depuis un an est assez phénoménale.
Remporter trois classiques Wolrd Tour en douze mois, ni Valverde ni GIlbert ne l’avaient encore fait au même âge. Donc ça reste une performance (je ne parlerai pas d’ “exploit”) relativement rare, non ? Suffisamment pour justifier le “encore une” à mes yeux, surtout quand on voit les deux décennies de disette dont sort tout juste le cyclisme français à ce niveau. Non ?
Alaph peut bien sur gagner Milan-San Remo etsur les ardennaises, mais n’oublions pas Tirreno dont il est à mon avec le favori
Et pourquoi pas un podium sur Tirreno-Adriatico, avec l’absence d’étape de montagne ?
Pour San rémo n’allons pas trop vite ! Autant les strades c’était du quasi – sur, autant san rémo est plus problématique. il faut se débarasser des sprinteurs , et au pire se débarasser de Sagan. Seule choix pour alaphilippe, que les Déceunink durcissent vraiment la course avant le Poggio, et même là c’est pas garanti .
Par contre s’il gagne a SanRemo , alors là exploit !
il a tout de meme fairt 3ieme a San Remo il y a 2 ans! c’est donc tout a fait possible
bien entendu, je ne dis rien d’autre, mais ce sera tres difficile, il peut parfaitement faire ce qu’ a fait Nibali l’an dernier. Mais Nibali n’était pas attendu, alors que Julian a la pancarte .
Julian gagnera un jour MSR, ses qualités de descendeur plaident pour lui, mais c’est une course qui releve plus de la loterie, alors que les strades, comme les flandres, ou LBL ce sont les vrais costauds qui l’emporte, et aujourd’hui Julian était vraiment le plus fort.
Vu la perf de Julian aux Strade, son équipe devrait le propulser leader, mais il y a Viviani… Misera-t-on sur le Français d’abord et un plan B avec Viviani ? Il restera Tirreno pour prendre la décision et parfair la condition de Julian. Dans son interview d’après course, il a indiqué avoir les jambes lourdes dans l’ascension finale, preuve qu’il n’était pas au max de ses possibilités.
Ils peuvent peut-être miser sur les deux. Si Alaphilippe attaque, les autres équipes devront aller le chercher et les QST pourront se concentrer sur le sprint avec Viviani en cas de retour.
En revanche, si Alaphilippe durcit la course alors que Viviani n’est pas bien. Il y a un risque pour que la QST se retrouve sans sprinter au moment de l’emballage final…
Leurs sensations respectives détermineront sans doute la stratégie.
J’ai une question qui mérite débat . pourquoi beaucoup s’accorde à penser qu’il ne peux pas gagner le tour ? du moins pas dans les prochaines années … c’est vrai qu’il bute sur les forts pourcentages, mais est – ce irrémédiable ? Autant je comprends qu’il ne puisse pas gagner un sprint massif, autant son profil , et son poids ne me paraisse pas être un frein irrémédiable a la gagne sur le tour.. Trop de poids ? et s’il en perds , perdra t’il de son punch ? Ce qui me parait impossible pour Sagan, me parait bien possible pour Juilan…
Alaphilippe est relativement léger, même pour un grimpeur, puisqu’il ne fait que 62kg. Il me semble d’ailleurs très aérien dans les côtes très pentues et son palmarès peut en témoigner. Son problème, ce sont plutôt les longues ascensions dans lesquelles ses fibres rapides ne lui sont d’aucune utilité. Il peut bien sûr s’améliorer dans ce domaine mais il n’aura jamais autant de fibres lentes qu’un pur grimpeur d’autant qu’il semble souffrir de l’altitude.
On peut espérer le voir briller sur une Vuelta avec un entrainement plus tourné vers les efforts longs mais je reste sceptique quant à ses chances de gagner un Tour ou un Giro qui présentent des ascensions beaucoup plus longues.
cette histoire d’altitude me parait en effet insurmontable, si j’ose dire, Valverde a toujours buté sur ce handicap sur les grand tours, s’il fait une carrière comme le murcian ce sera déja superbe.
“c’est vrai qu’il bute sur les forts pourcentages” les longs cols plutôt ☺
Une fois qu’il aura attrapé toutes les classiques qu’il peut, pourquoi pas. Mais il faudrait qu’il aille aille à l’encontre de sa façon de courir actuelle.
Je ne suis pas de ceux qui affirment définitivement que Julian ne gagnera jamais un GT. Si Lefevere le dit, son cousin et entraineur pense le contraire. Idem pour MSR. Julian va bientôt devenir l’homme à abattre y compris MSR. Il doit attaquer tôt dans le Poggio après un tempo très élevé pour faire sauter les sprinter et distancer les mecs comme Sagan et Kwiato. Avec son talent de descendeur, il peut le faire
Il a surtout de gros soucis de récupération : après quelques jours de course avec les leaders son niveau baisse, c’est aussi pour cela qu’il craque en montagne.
Si à l’inverse il s’octroie des journées « off » il se refait et peut aller chercher des étapes, même en haute-montagne, glanant au passage le maillot à pois.
A la manière d’un Valverde, sur les courses d’un jour il prend largement le dessus sur des coureurs de grands tours qui ont besoin de plusieurs étapes pour exprimer leur domination.
Je ne sais pas du tout si cette capacité de récupération peut se travailler, et surtout suffisamment pour compenser son gros déficit actuel.
Phénoménale l´alure à laquelle ca roulait et comment ils ont creusés sur leurs poursuivants; plusieurs fois mème les motos furent prises de vitesse. Ils se sont extraient du groupe avec une facilité déconcertante comme si les autres cadors etaient stotchés et n´avaient plus de jus pour repondre . Extraordinaire ?
Magnifique course de Vital Concept que l’on a vu à l’attaque pour finalement une 52e place de Jimmy Turgis et de beaux DNF pour les 6 autres. J’espère qu’ils redemanderont une invitation pour l’année prochaine.
bien vu, je ne comprend pas la stratégie de Pineau. A quoi cela sert-il d’envoyer son equipe B pour faire de la figuration (et encore!!)???? c’est une perte d’energie et de ressource pour aucun résultat, ce qui de plus peut priver l’equipe de futures selections en WT dans des épreuves ou ilspeuvent faire quelque chose
Alaphilippe est désormais dans le tout premier cercle des spécialistes mondiaux de classiques, à la hauteur des Sagan, Van Avermaet et Valverde, et devant tous les autres.
oui c’est tres clair, il gagne trois classiques en moins d’un an plus une 4ieme place a Liege… il n’a pas encore le palmares des Sagan Van Avermaet et Valverde, mais il est clairement entré dans ce cercle restreint
Objectif liège cette saison, j’espère qu’il la claquera!