Faire aussi bien que l’an passé relevait presque de l’impossible, mais on imaginait qu’il y ait un intermédiaire. Que Dimension Data, sans être l’ogre du peloton, serait capable de faire bonne figure. Mais la régularité de Boasson Hagen et la victoire d’étape d’Omar Fraile sur le Giro sont tout ce qu’il y a eu à se mettre sous la dent.
Le top : Edvald Boasson Hagen
Il a décroché huit de ses dix victoires en Norvège, ce qui forcément, nuance son total. Mais Boasson Hagen a surtout rapporté dix des vingt cinq bouquets de Dimension Data cette saison, dont le plus important, une étape du Tour de France à Salon-de-Provence. Cela suffit pour comprendre l’importance qu’a eu le Norvégien dans l’équipe sud-africaine cette saison. Parce que sans lui et son hyperactivité sur le Tour, où il a parfaitement récupéré le leadership après l’abandon de Mark Cavendish, on n’ose imaginer quel bilan on aurait tiré aujourd’hui. Troisième à Pau, Rodez et Paris, deuxième à Nuits-Saint-Georges et Romans-sur-Isère, il a bien failli terminer l’épreuve avec beaucoup de regrets. Finalement, six ans après ses premières victoires d’étapes, il en a accroché une nouvelle, en costaud, deux jours avant l’arrivée sur les Champs-Elysées. Saison sauvée. Pas loin d’être sacré champion d’Europe quelques semaines plus tard, il aurait pu faire encore mieux, mais son équipe peut déjà lui dire merci.
Le flop : Mark Cavendish
Il y a un peu moins d’un an, nous élisions Mark Cavendish sprinteur de l’année. Le Britannique, pour sa première saison chez Dimension Data, avait remporté quatre étapes du Tour de France et terminé deuxième des Mondiaux à Doha. Un exercice idyllique, avant un autre à l’opposé, cauchemardesque. Touché par une mononucléose en début de saison, le Cav’ s’est pointé au départ du Tour tout juste remis, et avec un seul succès au compteur – une première dans sa carrière. La confiance n’était déjà pas maximale. Puis est venu l’épisode de Vittel et du vrai-faux coup de coude de Peter Sagan. Peu importe, en réalité, la responsabilité du Slovaque : Cavendish termine dans les balustrades, la clavicule en vrac, et quitte la Grande Boucle après quatre étapes, en ayant disputé un seul sprint (quatrième à Liège, le deuxième jour). Preuve qu’il n’y a plus de palmarès ou de statut quand la malchance décide de frapper. Et quand le plus grand sprinteur de l’histoire fait une saison blanche, l’équipe censée se mettre à son service, forcément, se retrouve perdue.
La stat : 0
Tyler Farrar, 33 ans, a décidé de prendre sa retraite cet hiver. Il avait rejoint MTN-Qhubeka (devenue ensuite Dimension Data) il y a trois ans. Mais en trois saisons, il n’a pas remporté la moindre victoire. Cette année, son meilleur résultat est une 65e place sur le GP E3.
Bilan un peu sévère étant donné que les contre-performances ont été dues à des blessures, Cavendish en premier lieu mais aussi Cummings qui était pour beaucoup dans la super saison 2016 et qui a eu son lot de galères cette année (fractures de la clavicule, de l’omoplate et du sternum en avril puis deux vertèbres fracturées sur le Tour). Sinon les autres ont fait à peu près ce qu’on attendait d’eux avec un Boasson Hagen constant et qui a eu sa belle victoire sur le Tour mais qui a raté ses classiques, des Fraile (victoire sur le Giro, 2ème dans le Yorkshire), Haas (4ème du Tour Down Under, 4ème de l’Amstel), Morton (8ème à Oman, 7ème en Californie), Kudus (9ème à Valence, 4ème à Oman, 15ème en Suisse, 9ème à Burgos) ou Pauwels (étape et général dans le Yorkshire, 19ème du Tour) qui ont marché épisodiquement et plutôt à leur niveau, et un Gibbons qui s’est révélé sur le Giro notamment (6 top 10). Qui a vraiment déçu ? Sbaragli (12 top 10 quand même mais pas de victoire) et Thwaites bien discret après une campagne flandrienne prometteuse en 2016. Les autres sont très légers, on le savait. Donc si… Lire la suite »