Mi-avril, au moment d’annoncer que Mark Cavendish souffrait d’une mononucléose, tout le monde chez Dimension Data affichait une surprenante confiance. Il était question que l’état du Britannique s’améliore considérablement dans les deux semaines. Mais deux mois plus tard, finalement, l’incertitude plane sur la présence de l’ancien champion du monde au départ de Düsseldorf.

Sans pression, vraiment ?

« Nous ne lui mettons aucune pression, expliquait Rolf Aldag, directeur sportif de Dimension Data, il y a un mois pour Belga. Nous ne voulons fixer aucune date pour son retour, que ce soit sur le Dauphiné ou au Tour de Suisse. » Tant mieux, parce que finalement, le Britannique n’était pas opérationnel lorsque ces deux épreuves se sont élancées. Une absence pas encore décisive dans le contre-la-montre qu’il a débuté en vue du Tour de France. L’an dernier déjà, il n’avait disputé que le Tour de Slovénie avant le Grand Départ. C’est en tout cas ce qu’avance Rolf Aldag. Il a raison en ce qui concerne le mois de juin – encore qu’il oublie les championnats de Grande-Bretagne. Mais il omet les courses disputées par Mark Cavendish en avril et mai : GP de l’Escaut, Paris-Roubaix, Tours de Croatie et de Californie, le Britannique n’était pas resté sans courir. Cette fois, tout est beaucoup plus extrême : il n’a plus pris un départ depuis Milan-Sanremo, le 18 mars.

Aujourd’hui, la formation sud-africaine semble donc avoir pris conscience de l’ampleur du problème. Une mononucléose ne se soigne pas en quelques semaines. Certains ne sont même jamais revenus à leur meilleur niveau après ça. Pour Cavendish, la priorité doit donc être de récupérer. Sans forcément tout miser sur ce Tour de France qui démarre dans un peu plus de deux semaines maintenant. « S’il ne participe pas au Tour ? Nous ne voulons pas y penser pour le moment, assure Aldag. Mais si c’est le verdict, il faudra l’accepter et aborder le Tour d’une autre manière. » Complètement différente, en fait. Puisque le Britannique doit être au centre des neuf coureurs emmenés sur la Grande Boucle. Avec quatre victoires d’étapes l’an dernier, il culmine désormais à trente succès sur les routes de juillet. Devant Bernard Hinault et à quatre unités seulement d’Eddy Merckx, le recordman.

De la Slovénie à Düsseldorf

A 32 ans et dans sa quête de records, chaque année compte pour le Cav’. C’est pour ça que jusqu’au bout, il fera le maximum pour être opérationnel. En Slovénie, face à Colbrelli, Gavazzi, Ferrari et Bennett, il n’aura pas une concurrence insurmontable. Surtout avec à ses côtés Renshaw et Eisel. Pourtant, il ne faut pas forcément s’attendre à le voir briller. L’an dernier, il avait terminé 99e de la première étape, accidentée, puis avait abandonné sur la deuxième, qui comptait quatre cols au programme. Ça ne l’avait pas empêché de décrocher son premier maillot jaune et quatre victoires en juillet. Seule différence, cette fois, Cavendish a besoin du Tour de Slovénie pour reprendre le rythme. Pas d’abandon possible, même si la montagne le rebute. Ou alors cela voudra dire faire une croix quasi définitive sur le Tour.

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