Cette semaine, la Chronique du Vélo décerne ses récompenses de l’année. Dans chaque catégorie, dix de nos rédacteurs ont livré leurs podiums, attribuant ainsi trois points au premier, deux au deuxième et un au troisième. De quoi vous livrer notre podium final, en attendant de savoir, via le sondage en fin d’article, si vous aussi, vous auriez récompensé le même coureur.

Rohan Dennis a certainement atteint en 2018 l’âge de raison, celui de la meilleure saison de sa carrière, ponctuée d’un titre mondial dans sa discipline favorite, le contre-la-montre. Le coureur australien de 28 ans a de quoi voir l’avenir avec plein d’ambition.

Innsbruck restera dans les mémoires

Plus qu’une belle année, Rohan Dennis a réalisé la meilleure saison de sa carrière, ponctuée d’un titre de champion du monde décroché en patron à Innsbruck. L’Australien a survolé la concurrence et repoussé l’autre grand favori, Tom Dumoulin, à près d’une minute trente. Pourtant, selon les propres mots du nouveau maillot arc-en-ciel, ce n’était pas le meilleur chrono de sa carrière. Fine bouche, le garçon ? Peut-être pas tant que ça. Finalement, il avait déjà battu Dumoulin quelques mois plus tôt, sur le Giro, quand Froome et Martin étaient aussi de la partie. Or en Autriche, la concurrence était un peu moindre : pas de Froome, ni de Thomas ou Roglic, et un Martin conscient que le parcours n’était pas fait pour lui.

Mais celui qui s’était révélé sur le Tour 2015 en remportant le prologue d’Utrecht devant Martin ou Cancellara a frappé fort à Innsbruck. Ses références étaient solides, mais jamais il n’avait encore été en mesure de décrocher le titre mondial. La façon dont il l’a fait est venu mettre un point d’honneur à une saison où il a appris à gagner sur les gros rendez-vous : deux fois sur le Giro, deux fois sur la Vuelta, c’était nouveau pour lui, et une suite attendue depuis ce fameux maillot jaune ramené des Pays-Bas il y a trois ans.

Une régularité qui lui a longtemps manqué

Sept chronos remportés cette année, c’est ainsi le meilleur bilan de Rohan Dennis depuis ses débuts chez les professionnels, en 2013. Surtout, ses victoires en Italie et en Espagne le font entrer dans le cercle fermé des vainqueurs d’étapes et des porteurs du maillot de leader sur les trois grands tours. Pour couronner le tout, le triple champion de contre-la-montre d’Australie en titre vient d’être élu athlète australien masculin de l’année par l’Australian Institute of Sport.

L’occasion de voir les choses en grand pour la suite d’une carrière qui va le voir rejoindre Bahrain-Merida suite à l’arrêt de BMC. Un choix bien réfléchi, et un programme fixé jusqu’en 2020. « (Rohan) souhaite continuer à se concentrer sur le contre-la-montre jusqu’aux Jeux Olympiques de Tokyo. Après cela, nous verrons dans quelle direction nous voulons aller, » détaille son nouveau manager Brent Copeland auprès de Cyclignnews.

Au programme en 2019, les Championnats du Monde, et probablement le Tour de France, avec Vincenzo Nibali. Dennis sera là pour aider l’Italien. Et apprendre, aussi. Parce que l’avenir sur les grands tours semble promis aux rouleurs-grimpeurs et qu’en juillet dernier, les quatre premiers à Paris étaient surtout de très gros rouleurs. « Ces coureurs ont des caractéristiques assez similaires à celles de Rohan, explique Copeland. On pense à éventuellement basculer sur les courses de trois semaines. (…) En regardant son poids et sa manière de courir pendant le Giro cette année, je pense qu’il peut le faire, à condition de perdre du poids, de travailler plus sur la montagne sans perdre ses atouts en chrono. »

Le successeur de Cadel Evans

Un rêve de grand tour ? Rohan Dennis l’avait déjà confirmé à demi-mots, plusieurs fois ces derniers mois et encore récemment, après son sacre mondial à Innsbruck. « A la trentaine, j’essaierai de courir avec ces nouveaux objectifs-là. J’ai envie d’essayer. Par contre, ce ne sera pas pour tout de suite. Disons à partir de 2021. » Pas de pression dans l’immédiat. Mais Bahrain a recruté l’Australien avec une idée derrière la tête : tenter d’en faire le successeur de Vincenzo Nibali. Une idée ambitieuse, car le chemin est encore long avant de devenir le deuxième Australien vainqueur d’un grand tour après Cadel Evans.

Avant cela, Dennis devra d’abord passer par des succès sur les courses d’une semaine. Certes, il avait en 2015 remporté le Tour Down Under devant Richie Porte. Mais son palmarès ne se remplit ensuite que de quelques podiums, comme sur les Tours de Californie 2014 et 2016 (avec une victoire d’étape à chaque fois sur le contre-la-montre) ou sur Tirreno-Adriatico l’an passé. En 2019, l’Australien se partagera le calendrier des courses d’une semaine avec Nibali, et continuera probablement sa progression. Son nom figure de plus en plus souvent dans la liste des favoris – et c’est un très bon signe. Et an attendant de devenir, peut-être, un candidat sérieux à la victoire finale sur trois semaines, il aura un titre de meilleur rouleur du monde à justifier.

Et pour vous, qui est le meilleur rouleur de l'année 2018 ?

Voir les résultats

Rohan Dennis
27pts
Tom Dumoulin
17pts
Primoz Roglic
6pts
dennis portrait

Rohan DENNIS

28 ans, Australien, BMC

7 en 2018
Classement UCI : 41

dennis giro

Tour d'ItalieSeizième du général et vainqueur de 2 étapes

3En portant le maillot rose, l'Australien est devenu l'un des coureurs ayant été leader de chacun des trois grands tours

dennis vuelta

Tour d'EspagneVainqueur de deux étapes

3Le rouleur de BMC a remporté au moins un contre-la-montre sur trois des sept grands tours dont il a pris le départ

dennis mondiaux

Championnat du MondeVainqueur

5Son meilleur résultat sur le chrono mondial, avant cette année, était une 5e place à Ponferrada en 2014

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