« Si tu gagnes cette course-là, on va t’en parler toute ta vie, tu marques l’histoire. Si je dois en choisir une, je choisirais Paris-Roubaix. » Les mots d’Arnaud Démare, dimanche dernier dans Stade 2, témoignent de son amour pour l’Enfer du Nord. Mais a-t-il les atouts pour l’emporter ? Dans plusieurs domaines, on passe ses qualités au peigne fin.
La distance
C’est l’une des interrogations. Démare avait levé pas mal de doutes il y a deux ans, en remportant Milan-Sanremo. Mais les 260 kilomètres de Roubaix ne valent-ils pas plus encore que les 300 de la Primavera ? La question mérite d’être posée. Entre une journée passée au chaud – même si le Français avait dû s’employer dans les 25 dernières bornes – et une autre à batailler dès le premier secteur pavé, il y a un fossé. Sur le Tour des Flandres, dimanche dernier, on a vu le champion de France craquer face à l’accumulation des monts, dans le dernier passage du Vieux Quaremont. « Au bout de 240 kilomètres, il me manque un peu de résistance. Ce n’est pas grand chose mais c’est ce qui fait la différence… », avait-il reconnu après le Ronde. Mais la pente, qui lui a vraisemblablement cassé les jambes en Belgique, ne sera pas au rendez-vous cette semaine. Un problème en moins.
Le passage des pavés
Depuis sa première participation, il y a cinq ans, c’est sans doute dans l’habileté sur les pavés que le Français a le plus progressé. A force de reconnaissances et de flandriennes courues avec de plus en plus d’ambition, il a apprivoisé les pavés. Il n’est probablement pas encore le plus à l’aise du peloton dans ces portions, loin de la facilité des Sagan, Van Avermaet, Stybar ou Terpstra, mais a su faire en sorte que ce ne soit plus un obstacle à ses bons résultats. Plus puissant, plus massif qu’il y a quelques années, il encaisse mieux les chocs, sait davantage où placer ses roues, aussi, et n’a plus peur de monter en tête de peloton lors de ces secteurs stratégiques, quitte à prendre du vent quelques minutes. Il sait, désormais, que c’est le prix à payer pour éviter tous les problèmes qui touchent ceux de derrière, moins costauds, moins lucides, et davantage exposés aux erreurs de ceux qui les entourent.
La pointe de vitesse
C’est indéniablement le point fort du Picard. Il est un sprinteur avant tout, et tout le monde le sait. Alors ce sera un poids à porter, parce que s’il est toujours là dans le final, tous les autres se méfieront de lui. Mais c’est aussi sur cette pointe de vitesse que va reposer toute sa stratégie. « Jusqu’à aujourd’hui, tous les sprints sur le vélodrome, je les ai gagnés, soulignait-il pour Stade 2, le week-end dernier. Donc je me dis que si j’arrive pour la gagne, je peux l’emporter. » Même en 2013, alors qu’il arrivait pour la 90e place, Démare avait fait l’effort de régler le groupe dans lequel il était. Comme si depuis le début, il s’était entraîné à sprinter sur le vélodrome roubaisien, conscient que cet effort, après 260 kilomètres de course, n’a pas grand chose à voir avec un sprint classique. Reste qu’un sprint pour la victoire sera encore quelque chose de nouveau.
La prise de risque
C’est sans doute le point faible du garçon. Parce qu’il est un sprinteur, sa stratégie est d’attendre, en espérant que les favoris arrivent le plus groupés possible. Pour ça, il doit se réjouir du temps sec annoncé dans la journée de dimanche, davantage favorable à ce type de scénario. Mais il sait aussi que si l’un des favoris part seul, il devra espérer qu’il se fasse reprendre, car sauter dans sa roue sera quasiment infaisable. « Ils ne veulent pas me laisser partir », lâchait-il dans L’Equipe après le Tour des Flandres, lorsqu’il fut question d’anticiper en lançant les hostilités. S’il est toujours présent dans le final, il pourrait cependant se retrouver forcé de courir comme il n’a pas l’habitude de le faire. Les autres voudront à tout prix le décrocher avant d’arriver sur le vélodrome, et ça pourrait l’inciter à manœuvrer différemment. Plutôt que de subir des attaques répétées venant de tous les côtés, il vaut mieux, parfois, s’isoler à l’avant.
Son équipe
Sur Roubaix plus qu’ailleurs, il est difficile de gagner seul, et Démare n’a jamais été si bien accompagné. Depuis le début du printemps, la FDJ fait bonne figure, prenant parfois plus de responsabilités qu’on en attendait. Alors la formation tricolore est loin de pouvoir rivaliser avec Quick-Step ou BMC, mais elle est assez forte pour permettre à son leader de courir comme un sérieux outsider. Il n’y a qu’à voir la façon dont le Français aborde cette saison les secteurs pavés, toujours bien placé. Sur le Tour des Flandres, ce sont ses jambes qui l’ont lâché dans le final, mais il avait abordé la grande majorité des bergs en très bonne position. Rassurant avant ce Paris-Roubaix où ses lieutenants, Jacopo Guarnieri et Ramon Sinkeldam en tête, seront bien plus à l’aise que sur les bosses flamandes.
Non il ne peut pas le faire, il n’y aura pas de course d’attente mais des attaques incessantes des Quick Step. A ce jeu là il y a plus fort que lui sur les pavés. Top10 pour Démare et victoire de Tersptra.
Terpstra peut-être pas, c’est l’objectif de Gilbert, Gilbert a parfaitement protégé la fuite de Terpstra sur le Ronde, alors Terpstra, aui a déjà 1 Roubaix dans la poche, saura certainement lui rendre la pareille, même si les circonstances de courses peuvent effectivement en décider autrement. Non, quitte à jouer QS, je miserais davantage sur Stybar, à l’aise sur le pavé nordiste et qui s’encombre encore moins que d’autres de considérations collectives, dixit Lefevère lui-même. Quid de Sagan, forme et comportement, dimanche? Grande inconnue…
Difficile effectivement d’envisager une victoire de Demarre, il faudrait des circonstances vraiment favorables, un top 5 voir un podium reste fiasaible, mais il y aura un quick step devant, inévitablement
Et pourquoi pas ?! Il possède sans aucun doute les qualités pour y parvenir. Après, même si c’est toujours un très costaud qui l’emporte, il y a aussi souvent un facteur chance sur cette course grandiose. Combien de chutes ou de crevaisons ont coûtés la victoire à certains ! Et puis “comme personne ne le laissera partir” et qu’aucun des autres favoris ne va l’emmener jusqu’au vélodrome, c’est vrai qu’il a intérêt à avoir encore quelques équipiers avec lui pour l’épauler dans le final. Pour ma part, je ne prendrai pas beaucoup de risque en lui préférant un Quick Step et j’aimerai bien Gilbert, qui a beaucoup donné pour les autres en ce début de saison… J’ai hâte également de voir la perf’ que Van Aert va réaliser…
Guesdon l´a fait; Duclo l´a fait; il peut le faire tot ou tard .
j’ai le sentiment que les adversaires de la QS peuvent profiter d’une éventuelle mésentente entre Gilbert et terptra Dimanche, et stybar qui n’a encore rien gagné, en voudra un bout …alors sur un malentendu… Je vois quand même mal Démarre gagner cette année, mais a plus de trente ans c’est possible.. C’est une course de ..vieux
Déçu toujours pas d’article sur EBH alors que c’est lui qui va gagner paris Roubaix… smile
S’il n’est pas arrêté par un passage à niveau!
A propos, sur le scandale du Grand Prix de l’Escaut, indigne d’une organisation cycliste pro ou amateur, comme pas mal de courses belges où l’on voit souvent apparaitre des véhicules mettant en danger les coureurs, comment se fait’il que cette caricature de course soit classée HC?
Et plus généralement qui m’expliquera pourquoi ces courses HC se multiplient en Belgique et ailleurs SAUF en France? Question de gros sous, ou de magouilles au niveau de l’UCI?
La victoire, je ne pense pas, sauf coup de bol ou circonstances de course avantageuse. En revanche un podium j’ai bien envie d’y croire!
Il n’y a pas un gros gros favori cette année, c’est plus la force collec tive de quickstep qui impressionne. Il est vraiment pas loin des gros costauds…. quand on voit que turgot a fait deux de roubaix, sans vouloir lui porter atteinte, je vois pas pourquoi demare ne pourrait pas!!
Ah et j’aimerais beaucoup voir senechal et petit faire quelque chose de bien aussi ;)
Pour sénéchal, ou Petit on peut envisager .la 50 ème place !!!! je suis méchant
Un petit peu, sachant que Petit titille le top 10 depuis 2 ans.
Quant à Sénéchal, effectivement, dévouée à son équipe, il aura peut-être du mal à rentrer dans les 20 premiers.
je plaisantais ! Mais en effet sénéchal fera la première partie de la course a fond je ne le vois pas finir dans les 50 . en même temps la QS ne va pas tout truster, parce que la ça rappelle un peu trop la Mappei de triste mémoire
… Non sans doute, Terpstra, Gilbert, Sagan, Vanmarcke & GVA une jambe au dessus… Sans parler des jeunes pousses Stuyven, Van Baarle ou Moscon aussi. De plus il a fort à parier qu’il n’aura plus d’équipier sur la fin et personne ne l’amènera
C’est pas dit non plus que Sagan, Vanmarcke, GVA ou encore plus Stuyven, Van Baarle et/ou Moscon aient des équipiers dans le final.
Pour moi il pourra envisager la gagne quand il arretera de se cacher derrière son statut de sprinteur. Deja parce que si quickstep ne se fait pas piégé (ce qui est tout a fait possible , on a tendance a l’oublier avec leur reussite sur cette campagne de classique) il feront en sorte de pas amener de gars rapide (sagan, ebh, kristoff, demare ….etc). Aucune equipe avec un de ces «flandriens sprinteur» n’aura d’équipié. Il sera donc obligés de suivre les coup, sagan n’a pas gagné le tour des flandres au sprint, kristoff non plus. Donc je pense que sa stratégie n’est pas bonne. Il doit arriver avec un groupe ou des coureurs qui sont persuadés de pouvoir le lacher ou le battre au sprint, si il se contente d’attendre que ça arrive groupé il jouera toujours la place de 3 ou 5 jamais la victoire. De toute façon nos analyse sont pas très importante, a Roubaix il peux se passer 1000 choses qu’on a pas vu venir. De guesdon, backsted, o grady, hayman…. tout les ans on cherche des favoris et dans le final y’en a les 2/3 qui se sont fait piégé on chuté… on a tendance a… Lire la suite »