C’était l’un des grands transferts de l’été dernier. Bryan Coquard quittait Direct Energie pour rejoindre Vital-Concept. L’ancien protégé de Jean-René Bernaudeau était donc très attendu cette saison. Même si ses débuts dans la nouvelle équipe de Jérôme Pineau ont été plus compliqués que prévu, le sprinteur garde confiance, et ses derniers résultats sont de bon augure avant ses rendez-vous estivaux.
Trois victoires depuis février
Dimanche, Bryan Coquard prendra le départ du Dauphiné, avec une équipe à son service. « J’ai de très bonnes sensations, nous confie-t-il. L’objectif, c’est de gagner une des deux premières étapes. Il n’y aura pas beaucoup d’occasions, mais je ne me mets pas une pression démesurée. » Le Nazairien est revenu en forme et s’est imposé deux fois en mai, sur les 4 Jours de Dunkerque et au Tour de Belgique.
Ces deux victoires l’ont relancé, après un début de saison en dents de scie. « Bryan avait des objectifs un peu élevés, explique Jérôme Pineau, son manager. On a énormément travaillé, on a voulu passer un cap avec lui en brûlant quelques étapes. » Coquard a gagné au Tour d’Oman en février. Certes, un seul bouquet, mais il s’est aussi montré à son avantage sur l’Etoile de Bessèges (deux podiums) et au Sharjah Tour (deux deuxièmes places). Ensuite, le mois des classiques fut bien plus délicat, avec un abandon sur chute au GP E3 et un autre sur l’Amstel Gold Race. « J’ai eu un mois un peu compliqué, » résume-t-il.
En méforme le “Coq” ?
Une petite coupure était alors nécessaire pour repartir de plus belle. « Il était un peu inquiet, explique Fabien Aoustin, son entraîneur, mais il n’a jamais perdu confiance et a toujours continué à travailler. » Ses six mois pratiquement sans compétition en fin de saison dernière auraient pu troubler la confiance de Bryan Coquard, mais pour Jérôme Pineau, son poulain est un « champion ». « Il avait un peu perdu la notion de plaisir. Il passait à l’âge adulte, dans un rôle de vrai champion, où on ne lui pardonnerait pas de ne pas gagner. Il a dû faire des choix forts, dont il a dû se remettre. Mais la confiance et le talent sont restés, il a juste fallu être patient et ne pas le bousculer. »
Et à y regarder plus près, si Bryan Coquard a moins levé les bras que l’an dernier au même stade de la saison (5 victoires en 2017 contre 3 cette année), il semble avoir gagné en régularité, avec 16 tops 10 contre 7 en 2017. Sorti du cocon Direct Energie où les responsabilités étaient partagées entre plusieurs coureurs, le Nazairien a dû gérer son nouveau statut de leader unique. « Bryan a pris des risques en venant avec nous, c’est un vrai pari, souligne Jérôme Pineau, son manager. Il s’est lancé un vrai challenge que peu de coureurs auraient pu faire. » Un challenge justement critiqué. « Evidemment, ça m’a touché, nous confie Bryan Coquard. Après, j’essaye de ne pas trop regarder les réseaux sociaux. J’en fais abstraction, je suis dans ma saison et puis je ne regrette pas du tout mon choix. »
La déception du Tour balayée
Et ce malgré la non-invitation de son équipe sur le Tour. Sur le coup de la colère, Bryan Coquard avait alors twitté : « Non invité sans même avoir eu le temps d’accrocher un dossard… Très déçu. » Mais le sprinteur a rapidement tourné la page. « Bryan ne s’est jamais démobilisé, témoigne Fabien Aoustin. Il ne m’a jamais dit qu’il avait la flemme, rien n’a changé. On était alors en stage. Pendant 48 heures, il était un peu moins dedans, il n’était pas content du choix, mais il a toujours continué à bosser. » Le leader de Vital-Concept sait ce que son équipe et lui ont à faire. « C’est à nous cette année de faire une bonne saison pour être sur le Tour l’an prochain. Quand on est invité, on doit essayer de marquer des points. »
Le critérium du Dauphiné est un rendez-vous important de la saison de Bryan Coquard – et de celle de son équipe, selon les propres mots de Jérôme Pineau. « Le parcours n’est pas simple pour les sprinteurs, mais Bryan fait partie de ceux qui sont capables de passer les bosses. Nous sommes le petit poucet de ce Dauphiné, à nous de jouer notre carte. » Si il s’est déjà imposé cette saison devant Cavendish, Kristoff et compagnie, “le Coq” est toujours attendu au niveau World Tour, où il n’a pas encore gagné. Ce Dauphiné est l’occasion d’une belle première pour lui… et Vital-Concept.
“de bon augure” plutôt !
36 victoires mais aucune en World Tour.
ça en dit long sur son vrai niveau quand même.
C’est limite de construire une équipe entière sur ce coureur.
Content pour lui et son équipe de sa sélection au Dauphiné mais il est totalement anormal d’avoir écarté Direct Energie qui prépare le Tour ( heureusement qu’ils peuvent s’aligner sur le Tour de Suisse);
Pas d’excuse pour les organisateurs d’avoir éliminé l’équipe de Bernaudeau mais aussi l’autre conti pro Delko alors qu’ils auront au départ 22 coureurs de moins du fait de la réduction des effectifs des équipes.
C’était aussi déplorable de n’avoir pas retenu les Vital Concept à Paris Nice alors qu’il y avait la place de les inviter pour les mêmes raisons.
Les petits organisateurs français sont bien contents d’avoir 9 équipes françaises en activité qui leur assurent d’entrée la moitié de leurs partants et on n’a qu’à voir les difficultés pour les courses en France de classe 1 pour présenter un plateau décent. Raison de plus pour les courses comme Paris Nice et Dauphiné avec leur lisibilié médiatique, de soutenir les formations conti-pro du pays et l’avenir du cyclisme français.
Franchement je suis d’accord, Direct energie comme cofidis doivent être au départ de toute les course ASO.
C’est les seuls conti pro française. Delko c’est pas une vrai conti pro c’est un genre de conti “plus”, plus de coureurs mais pas de meilleurs résultats que Roubaix ou St Michel.
Et Fortuneo j’en parle même pas…Y’a juste à regarder leur palmarès depuis 2005 pour se rendre compte que c’est une équipe qui à jamais marché, qui devrais être invité absolument nulle part. Perso si j’étais organisateur, sur ma course je prefere même avoir une conti belge en plus du genre Cibel que cette arnaque. Franchement la ils ont un leader pour la première foi de leurs existence, il faut absolument saisir l’opportunité, si barguil rate son TDF pour moi ils sont fini. Quand on voit l’état de l’équipe à Plumelec-Chateaulin (en tant qu’équipe bretonne, ils ont pas trop le droit de te louper la bas en plus) j’ai pas l’impression que ça aille dans le bon sens.
Bien sûr, on ne peut pas oublier qu’il a battu les meilleurs et qu’il a bien failli, à deux reprises , remporter une étape du tour (dont “Les Champs Elysées” !), et cependant, c’est vrai que malgré le nombre de victoires, son palmarès reste un peu “léger” pour un leader déclaré et… unique ! Déjà que physiquement c’est quand même un petit gabarit à côté des “armoires à glaces” du sprint, lui faire porter sur les épaules (qu’il a moins larges que celles de Greipel ou Kittel) la responsabilité de la vie d’une équipe ?!… Et cela d’autant plus qu’il manque parfois de maturité et fait un peu “chien fou” dans ses raisonnements, ses interviews et même ses sprints ! Il lui ait arrivé plus d’une fois de lever les bras trop tôt !… Comme à la Cofidis où désormais Bouhanni partage le leadership avec l’excellent Laporte et où quelques talents trouvent à s’exprimer (Godon, Turgis, Edet, Hofstetter, Simon, …) il faudra que Vital Concept s’ouvre et se diversifie pour continuer à exister et permettre à Coquard d’exprimer ses talents de pur sprinteur sereinement… A suivre donc, en espérant que le Dauphiné lui sourit, ainsi qu’à son équipe.