Pour revêtir le maillot bleu-blanc-rouge, dimanche soir à La Haye-Fouassière, il faudra passer les bosses et aller vite. Sur le papier, Bryan Coquard est un sérieux prétendant, qui même s’il refuse l’idée, pourrait aussi, en cas de victoire, faire regretter à ASO de ne pas avoir invité Vital Concept sur le Tour de France.
L’état d’esprit conquérant
Il serait malvenu d’annoncer dans les médias qu’il court pour prendre sa revanche et faire regretter son choix à ASO, qui a décidé de ne pas sélectionner Vital Concept sur le Tour de France. « Vouloir être champion de France en pensant à ASO, en étant revanchard, ça ne correspond pas à ce qu’on pourrait appeler mes “valeurs” », explique ainsi Bryan Coquard dans L’Equipe, ce samedi. Parce qu’il est des vérités qu’il ne faut pas exprimer. Mais au fond de lui, le Français actionne les leviers qui le motivent, à la veille d’un championnat de France qui lui correspond presque parfaitement. Et l’idée d’un pied de nez à l’organisateur du Tour, qui boude l’équipe bretonne depuis deux saisons, a de quoi donner un surplus d’énergie, à condition de la canaliser et de ne pas s’éparpiller. L’adversité forge les champions, dit-on, et le terme ne serait pas galvaudé, ici.
Il faut dire que les planètes sont comme alignées. Julian Alaphilippe, qui aurait fait figure d’épouvantail sur un tel parcours, n’est pas au départ, et derrière, les pronostics sont aussi dispersés que les potentiels vainqueurs sont nombreux. Les purs sprinteurs devront se battre comme des chiffonniers pour ne pas sauter dans le mur de Saint-Fiacre, les autres devront s’assurer de ne pas emmener avec eux un homme trop rapide au sprint, et Bryan Coquard, dans cette histoire, est le profil hybride qui pourrait profiter d’à peu près n’importe quel scénario. « Je suis serein, j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour être dans ma meilleure forme de l’année, pourquoi pas de ma vie », ose-t-il même, après avoir gagné cinq fois depuis le début du mois d’avril. On ne l’a pas vu sur le Dauphiné, mais il est allé prendre de la confiance ailleurs, et il y a bien longtemps qu’il n’avait pas abordé un gros objectif avec si peu de problèmes.
Un instant déjà déterminant
Bien sûr, et ce ne serait pas drôle sinon, il y a eu quelques chutes, depuis une semaine, sur les routes belges. Deux fois, Bryan Coquard a goûté au bitume, et on aurait pu parler de malédiction s’il s’était sérieusement blessé. Par chance, il n’a rien, ou si peu qu’il parvient à le cacher. A 27 ans, après vingt-quatre mois de galère, depuis qu’il avait annoncé son départ de Direct Energie, ce qui lui avait valu de louper le Tour de France, déjà, en 2017, le bonhomme sait ce qu’on attend de lui. Il n’a pas assez été le leader d’un projet Vital Concept qui avait pourtant besoin de ses performances, et rien ne dit qu’il le sera à l’avenir, parce que son contrat arrive à terme et que trois ans sans disputer le Tour, c’est déjà beaucoup, ce qui pourrait l’inciter à aller voir ailleurs. Mais un maillot bleu-blanc-rouge, indiscutablement, viendrait changer beaucoup de choses.
Ce serait effectivement une belle “revanche” pour “le coq” ! Aller, petit pronostic “pour le fun” ; 1er Kevin Le Cunff, 2 Julien El Fares, 3 Julien Antomarchi…
Enfin, je rêve peut-être un peu ;) je crois surtout que l’on s’aventure vers quelque chose d’assez proche du championnat féminin de cet après midi avec (à nouveau, malheureusement) avec une hégémonie de la Groupama-FdJ… :(
J’adore ton podium, mais pour Le Cunff il aurai fallu que l’arrivée soit en haut de la bosse a 13%, il a une des meilleurs giclette du peloton français mais je l’imagine pas tenir un peloton en respect sur la partie finale, a moins d’un marquage derrière. Si un groupe de costaud se détache dans cette bosse je vois plus Maldonado faire quelque chose. En tout cas c’est sur que le circuit type Coupe de France peut avantager les coureurs qui sont centrer sur ce calendriers.
Mon favoris c’est Benoit Cosnefroy, je pense qu’il a le profil parfait.
Cela me ferait tout autant plaisir pour Anthony Maldonado ! Mais je le crains un peu “court”… Cosnefroy, oui, bien sûr, mais c’est l’armada groupamafdj… encore, Pfff :(
De toute façon Coquard n’a pas la cylindrée pour le WorldTour, un peu à la anière d’un MARECZKO qui se défend en Conti mais qui est insignifiant au dessus.
Quant à Vital & Fortuneo d’ailleurs, malgré des recrutements qui auraient pu, du, donner qq chose, les résultats sont inexistants.
Un peu mieux chez Direct Energie, mais pas de quoi fanfaronner…
Conclusion, on ne fait pas d’équipe valable avec trois à quatre coureurs d’un niveau Worldtour moyen.
@LeCobra: les recrutements de Vital et Arkea montrent une fois de plus que recruter des coureurs en WT pour une conti pro, ca ne marche pratiquement jamais! ce sont forcement des coureurs soit en fin de carriere (par exemple Greipel) , soit des coureurs qui baissent leurs ambitions, (Barguil) , soit des coureurs en echec. Ce n’est pas comme cela qu’une équipe peut progresser.
D’accord avec toi pour Coquard, il lui manque semble-t-il quelque chose, meme s’il est passe tres pres d’une victoire au tour, et s’il a une 4ieme place à l’Amstel
J’aime beaucoup Coquard, mais la il fait une erreur de trop parler ! il se met tout seul la pancarte dans le dos! Cela réduit d’autant ses chances de succès
Coquard ou le coureur aux 42 victoires dont… zéro en world tour.
Impressionnante comme stat.
Ben oui, quoi qu’on en pense ou qu’on en dise, c’est assez impressionnant ! Je ne suis pas un grand fan de Coquard, que je trouve toujours un peu “chien fou” (c’est aussi ce qui peut faire son “charme”) mais bon sang 42 victoires c’est… 42 victoires ! Quelles qu’elles soient ! Et si je me souviens bien, entre autres, bien sûr, deux magnifiques places de 2 sur le Tour (à quelques millimètres de Kittel puis sur les Champs, derrière Greipel…). Pas si mal, quand-même !
Effectivement ! Mais en courant en Continental Pro, peut-on s’attendre à beaucoup mieux ? N’est-il tout simplement pas à son “vrai” niveau ?
Je trouve dommage de voir des coureurs français potentiellement de niveau WT rester en Continental Pro rien que pour être dans le confort d’une équipe française.
Car si on regarde le nombre de coureurs français dans une WT étrangère, le bilan est maigre : 3 chez DQS, 1.5 chez Ineos (0.5 pour Sivakov) et 1 chez Trek. Soit 5, alors qu’ils sont 20 chez AG2R et 16 chez FDJ !
Je ne remets pas en cause la formation à la française, mais juste la frilosité des coureurs français de niveau WT à s’expatrier.
Ce n’est pas la garantie de résultats, c’est sûr, mais c’est au moins, pour moi, la base d’une ouverture personnelle et d’une remise en question de nombreuses certitudes franco-françaises.
D’un autre côté les quelques français ayant fait le saut de l’étranger n’ont pas eu des résultats brillants : Rolland, Ellissonde…
Pour des coureurs comme Pinot ou Bardet il est difficile de faire le grand saut : dans une équipe française, ils sont assurés non seulement du statut de leader mais d’une équipe construite autour d’eux (contrairement à des Majka ou des Mas qui doivent composer avec un sprinteur maison). Dans les grosses équipes centrées sur les courses par étapes et les classements généraux, lesquelles peuvent offrir à un Pinot un soutien supérieur à celui qu’il a à la FdJ ET une place de leader assurée ?
Moi je n’hésiterai pas une seconde à remettre en question la formation française : nous ne formons presque que des grimpeurs plus ou moins talentueux, quand les profils qui gagnent des courses sont (et depuis toujours) des gros rouleurs, des sprinteurs et des puncheurs. Nous avons aussi un vrai problème de lien entre la piste, le VTT, le cross et la route.
Tout à fait d’accord
Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans le cyclisme français mais quoi ?
De talentueux coureurs jusqu’au niveau espoir mais qui stagnent après,une absence en vtt piste cyclocross contre la montre, beaucoup d’équipes avec relativement peu de résultats en somme tout pour avoir le meilleur cyclisme du monde mais? Il y a Alaphilippe et Pinot mais je pense qu’on devrait avoir mieux encore