Les mois passent et se ressemblent. Nacer Bouhanni, sprinteur vedette de l’équipe Cofidis, au moins sur le papier, ne parvient pas à rassurer autant qu’il le faudrait. A moins d’un mois du Tour de France, il a abandonné sur la deuxième étape Dauphiné, où son équipe espérait le voir lever les bras. Il a quasiment fait une croix sur sa sélection pour le mois de juillet.
Des relations qui ne trompent pas
Au terme d’une saison sauvée par une victoire d’étape sur la Vuelta, Nacer Bouhanni, l’hiver dernier, avait décidé de continuer l’aventure avec Cofidis. Si l’histoire n’a jamais été idyllique entre le sprinteur tricolore et l’équipe nordiste, le bonhomme voulait se laisser une chance, encore, de prouver sa valeur et d’enfin atteindre ses objectifs – en plus d’empocher, pour une année de plus, au moins, l’un des plus gros salaires du peloton français. Cédric Vasseur, lui, après avoir souvent allumé son coureur phare dans les médias, semblait enclin à plus de discrétion. La relation pouvait s’apaiser, imaginait-on. Elle n’est, il faut le dire, pas redevenue aussi glaciale qu’elle a pu l’être. Mais tout reste encore très compliqué et chaque sortie médiatique, de Nacer Bouhanni ou de l’encadrement de Cofidis, révèle les tensions quotidiennes. A un peu moins d’un mois du départ du Tour de France, les chances de voir l’ancien champion national au départ de Bruxelles sont donc très réduites.
Il y a un mois et demi, déjà, alors que Nacer Bouhanni était prévu sur le GP de Francfort, sa reprise après une coupure à la fin du printemps avait été repoussée d’une dizaine de jours et délocalisée sur le Tour de Californie. Officiellement, il était question de carences en magnésium du sprinteur français, qui avait besoin d’un peu plus de repos. L’explication se tenait et tout le monde aurait pu s’aligner sur cette version, quoi qu’il en soit, en vérité, des discussions internes. Mais le principal intéressé, au moment d’évoquer ce changement de programme dans L’Equipe, en profitait pour laisser, entre les lignes, quelques indices sur l’ambiance qui règne chez Cofidis. « Ce n’est pas ma décision, commençait-il. Je l’ai su par un message vocal du directeur sportif Alain Deloeuil. (…) Cela me fait perdre du temps de ne pas courir. » L’absence de communication semble évident et les relations encore très fraîches, au mieux.
L’abandon de trop ?
Alors qu’il n’a toujours pas gagné cette saison, Nacer Bouhanni commence peut-être à s’inquiéter quant à sa participation éventuelle au Tour de France. De quoi nourrir, aussi, une frustration légitime. L’an passé, déjà, Cédric Vasseur s’était passé de lui au mois de juillet, préférant emmener Christophe Laporte et jugeant la cohabitation impossible. Un scénario qui a des chances de se reproduire, surtout vu les dernières performances de « l’autre » sprinteur de la maison Cofidis, vainqueur à cinq reprises cette saison, dont deux fois récemment, au Tour du Luxembourg, pendant que Bouhanni lutte pour retrouver la forme. En Californie, l’équipe nordiste avait mis la pression sur son leader, appelant à des résultats rapides pour rassurer tout le monde. Une quatrième place sur l’un des sprints de la semaine avait suffi à voir fleurir des réactions positives, dans le staff, mais c’était sans doute un peu léger, encore, et le véritable test devait être le Dauphiné, débuté ce dimanche.
« Notre premier objectif est une victoire d’étape avec Nacer Bouhanni », assurait Cédric Vasseur avant le départ. Le garçon en a déjà été capable dans le passé, vainqueur de deux étapes en 2015 et d’une autre en 2016. Mais il ne complétera finalement pas sa collection cette année. Après avoir terminé dans le gruppetto, à 15 minutes du vainqueur dimanche, il a abandonné ce lundi, sur la deuxième étape, après avoir été lâché très rapidement après le départ. C’est sans doute ses chances d’être sur le Tour qui se sont envolées en même temps qu’il a posé pied à terre. Le parcours des championnats de France, dans trois semaines près de Nantes, sera sans doute trop difficile pour les sprinteurs. Mais avec la forme affichée actuellement, Nacer Bouhanni aurait de toute façon eu du mal à rivaliser. Alors que le contrat du Vosgien se termine à la fin de saison, les derniers mois s’annoncent particulièrement compliqués. Certaines histoires tumultueuses peuvent parfois bien se terminer. Pour celle-ci, c’est très mal parti.
Plus que le Tour, on a l’impression que c’est sa carrière qui s’échappe.
Etant donné ses relations avec Vasseur et la fin de son contrat, Nacer Bouhanni est sur le départ. Espérons qu’il puisse rebondir très vite dans une nouvelle équipe. Ce coureur a quand même du talent.
Je voudrais souligner la montée en puissance régulière de Martin qui ne s’incline que de justesse devant un client comme Theuns après une brillante fin d’étape.Il doit être très très courtisé par les recruteurs. Il pourra cependant rester chez Wanty où il a l’air de bien se sentir si son équipe termine dans les deux premières places des conti-pro en fin de saison, ce qui leur permettra d’être invité automatiquement sur toutes les courses world Tour et donc les 3 grands tours. Wanty en ce cas devra quand même se renforcer si ses moyens le permettent.
L’invitation automatique ne vaut que pour les trois GT (sinon ça n’a aucun intérêt, autant mleur filer une licence WT…)
en pratique, c’est même mieux de n’etre invité que sur les trois GT, ca invite de devoir aller sur des courses pas intéressante! Sachant que Cofidis ou Wanty sont de toutes facons invitées quasiment partout ou elles veulent en dehors des GT
La question est plutot de savoir si de telles équipes ont l’effectif pour faire les trois GT !
Pour revenir sur Bouhanni, il semble bien que c’est sa carrière qui est maintenant en danger pas seulement le tour 2019
Je crois que l’an passé, il a resigné pour 2 ans malgré l’approche ( entre autre) d’ AG2R, préférant une certaine liberté dans le choix et la tactique de courses.
il a eu raison ; en effet il a été approché par AG 2 R, mais il préfère être leader seul.
Effectivement, la réforme de l’UCI sur les invitations pour les deux meilleures conti-pro ne concerne que les 3 grands tours; cela va d’ailleurs réduire automatiquement la participation d’équipes françaises, italiennes et espagnoles sur leur tour respectif.
Quant à demander une licence World Tour,il me semble que Cofidis, Total et Arkea vont postuler: encore faut’il que des places se libèrent, et de toute façon, il n’y aura pas de place pour tous les candidats. 2020 risque d’être compliqué pour les équipes conti françaises.
@chris83: je suis d’accord avec toi, l’UCI va tuer au moins une équipe conti pro en France, en Espagne et en Italie !
ce règlement est absurde, avoir 18 equipes en WT c’est déjà trop! De plus le barème des courses pour établir le classement par équipe est d’une stupidité sans limite
L’UCI ne semble pas comprendre qu’il est important de défendre l’existence des équipes conti pro particulierement dans les pays possédants les grandes courses
Dire que l’arrivée de Lappartient avait soulevé un espoir d’une gestion enfin intelligente de l’UCI, quelle déception!!!
Faire un commentaire sur Nacer serait comme tirer sur la croix rouge. Personnage qui, je pense, ne manqueras a pas grand monde quand il prendra sa retraite. En tout cas pas a moi.
C’est quand même triste parce que durant ses années à la FDJ il semblait avoir plus de talent que Démare…