L’objectif est clair : une victoire d’étape. Romain Bardet n’arrive pas ce dimanche sur le Dauphiné avec l’ambition d’une victoire finale. La faute à un parcours pas réellement favorable, selon ses propres mots. La course d’une semaine ne sert que de préparation pour un mois de juillet que l’Auvergnat espère glorieux.

Retrouver des sensations

Un “tremplin”. Voilà à quoi devrait servir le Dauphiné 2019 pour Romain Bardet, selon ses propres mots dans une interview aux Echos. Le leader des AG2R n’a pas couru depuis fin avril et Liège-Bastogne-Liège, une course qu’il a terminé aux portes du top 20 (21e). Entre temps, le dernier Français monté sur le podium du Tour de France était parti préparer la Grande Boucle dans la Sierra Nevada, pendant que les Roglic, Carapaz et Nibali s’étripaient sur le Giro. Pour Bardet, il est donc d’abord question de retrouver des sensations après un mois loin du peloton.

Avec un départ de sa région natale, l’Auvergnat se devait d’être au rendez-vous du Dauphiné. Il espère monter en puissance au fil de la semaine ; autant dire que le classement général n’est pas du tout sa priorité. Une victoire d’étape, peut-être, en fin de semaine, au moment d’arriver dans les Alpes. Certes, le parcours ne lui est pas favorable, avec un long contre-la-montre de 26 kilomètres mercredi qui favorisera les rouleurs. Le deuxième du Tour de France 2016 a donc décidé de ne pas reconnaître les étapes de ce Dauphiné.

Les galères du début de saison sont derrière lui

Car en réalité – il l’avoue lui-même – Romain Bardet est dans un état de forme moins avancé qu’à son habitude, à la même période de l’année. Pour peaufiner sa préparation avant le Tour de France, l’Auvergnat participera, dès le lendemain de la fin du Dauphiné, à la nouvelle course Mont Ventoux Dénivelé Challenges qui se terminera sur les pentes du “Géant Chauve”. D’ici début juillet, le leader d’AG2R retournera dans les Alpes avec certains de ses coéquipiers pour préparer un Tour de France, dont le parcours semble sur le papier mieux taillé à sa mesure que celui du Dauphiné.

Son début de saison mitigé, marqué par une cinquième place au général de Paris-Nice, mais aussi une lourde chute sur le Tour de Catalogne et une campagne ardennaise chaotique, est en tout cas derrière lui. “Je dissocie les deux parties de saison et j’arrive vraiment chaque année à faire complètement le vide de ce qu’il s’est passé auparavant”, expliquait-il hier au Dauphiné Libéré.

Les deux prochains mois seront cruciaux dans la suite de la carrière de Romain Bardet. L’Auvergnat fêtera ses 29 ans en fin d’année. Terminer en dehors du podium du Tour de France pour la deuxième année consécutive serait une régression pour Romain Bardet. Pas nécessairement en terme de niveau, mais plutôt d’ambition. Passer de deux podiums du Tour à une place dans le top 10 ne plaira pas au compétiteur qu’est l’Auvergnat. Peut-être le leader des AG2R aura-t-il des envies d’ailleurs. Vincent Lavenu, le manager de l’équipe, l’avait affirmé il y a deux semaines : son poulain aurait aimé courir le Giro.

Le rôle de chasseur, “ça me plaît”

Sur le Tour de France, la concurrence sera en tout cas très lourde. Les Ineos, avec une triplette Froome-Thomas-Bernal à faire pâlir tous les adversaires, seront évidemment favoris. Les Movistar de Nairo Quintana, les revanchards Tom Dumoulin et Richie Porte et l’un des hommes en forme du début de saison, Jakob Fuglsang, seront très observés. Une liste d’outsiders parmi laquelle Romain Bardet se place lui-même. “L’édition 2018 a pris la tournure que vous savez (6e du général, ndlr), mais aujourd’hui, contrairement à l’an dernier, je me retrouve dans le rôle du chasseur et ça me plaît”, s’exclame-t-il.

Car l’Auvergnat le promet : il jouera l’offensive sur le Tour de France. “Il y aura des équipes plus fortes que nous (…) qui entrent dans le jeu pour titiller le Team Ineos. Nous, AG2R-La Mondiale, nous redevenons outsiders. À nous d’en profiter”. Et si un beau mois de juillet passait par un bouquet sur les routes du Dauphiné ?

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