Après deux saisons très compliquées au sein de l’équipe Cofidis, dirigée par Cédric Vasseur, le sprinteur vosgien, ancien champion de France, défendra d’autres couleurs en 2020. L’histoire avec Cofidis sur le point de se terminer, il lui reste désormais à trouver la bonne équipe. Celle qui le relancera. Et le choix qu’il s’apprête à faire s’annonce déjà déterminant pour la suite de sa carrière.

Un divorce acté

A son arrivée chez Cofidis, en 2015, Nacer Bouhanni était un sprinteur qui comptait, et annoncé comme un futur cador de la discipline. Cinq ans plus tard, on note que tout ne s’est pas déroulé comme prévu. Après de bons débuts, le Vosgien a entamé une longue descente. Les deux dernières saisons, avec Cédric Vasseur comme manager, ont été particulièrement délicates, et Bouhanni n’a plus gagné depuis près d’un an, sur la dernière Vuelta. Un bilan laborieux, et des relations délétères avec Vasseur, donc. “Dès qu’il est arrivé dans l’équipe en 2017, il a fait mon procès dans la presse sans même prendre le temps de me rencontrer, a-t-il confié à Cyclismactu. L’humiliation que je subis tous les jours, je n’en peux plus… Ce n’est plus possible de faire du vélo dans ces conditions.” Libéré de la pression de Cofidis et de Vasseur, Bouhanni se sent capable de rebondir. Et à en croire les rumeurs du mercato, il n’est pas le seul. Arkéa-Samsic, Deuceuninck-Quick Step et Movistar seraient sur les rangs pour l’accueillir. “Certaines personnes m’ont rassuré, le discours que l’on m’a tenu me donne envie pour l’avenir”, souligne le principal intéressé.

Un choix crucial

Deux ans de disette, ou presque (six victoires depuis janvier 2018, une seule en World Tour), c’est long pour un sprinteur. Une troisième année du genre et Nacer Bouhanni serait certainement K.O. C’est pourquoi le choix qu’il s’apprête à faire – ou qu’il a peut-être déjà fait, en privé – s’annonce crucial. Afin de se relancer, l’ancien champion de France se doit de choisir le meilleur projet sportif. Une affaire délicate. Trois plans de carrière s’offrent à lui. La Deceuninck-Quick Step, tout d’abord. Une armada. Difficile de faire mieux, serait-on tentés de dire au premier abord. Mais le mariage entre l’équipe belge et le sprinteur français pourrait être compliqué. Le salaire de Bouhanni, d’abord, pourrait être un frein, dans une période où Patrick Lefevere a décidé de réduire la voilure. Surtout, du côté du “Wolfpack”, surnom que se donnent les coureurs de l’équipe, le Français trouverait d’autres garçons rapides, voire plus rapides que lui. Pas idéal pour retrouver la confiance et le chemin de la victoire.

Suivant, donc ? Le choix appartient au bonhomme, qui est peut-être prêt à revoir ses émoluments et son programme de courses. Reste que d’autres choix semblent s’offrir à lui, avec notamment une piste française, Arkéa-Samsic. “Il y a plusieurs coureurs visés, je ne m’interdis rien, a déclaré le patron de l’équipe, Emmanuel Hubert. Je me renseigne sur des sprinteurs, aujourd’hui 80% des courses se gagnent au sprint.” Pas sûr, en revanche, que la formation bretonne soit taillée pour encadrer Bouhanni. La même question pourrait se poser du côté de Movistar, dont on parle un peu moins, mais qui serait prête, également, à enrôler le Vosgien. Pour ces deux équipes, pas réputées pour briller dans les sprints ces dernières années, recruter un garçon du calibre de Bouhanni serait un signe fort. L’occasion de décrocher de grosses victoires d’étapes là où les grimpeurs ont parfois plus de mal. Alors, sur le papier, difficile de trouver la solution parfaite pour le sprinteur tricolore. Peut-être n’existe-t-elle pas. Mais vu son statut actuel, lui qui n’a plus disputé le Tour de France depuis trois éditions, difficile de demander mieux. Il faudra faire le meilleur choix parmi ce qui se présente.

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